Pour résoudre le manque de places d’examen du permis de conduire et l’allongement des délais de présentation, de nombreuses propositions ont été faites. L’une d’elle – portée par les organisations professionnelles – consisterait à faire passer le nombre minimum de leçons obligatoire de 20 heures à 28 heures (en boîte manuelle).
Présentée comme une solution de « bon sens » cette mesure serait en réalité injuste et peu efficace pour régler le problème. Cette semaine, PermisMag vous propose un billet d’opinion pour alimenter le débat.
Les données du Ministère
Partons des faits et des données chiffrées. Le 31 juillet 2025, le Ministère de l’Intérieur publiait un dossier de presse pour annoncer 80 000 places d’examen supplémentaires. Il fournissait à cette occasion, quelques chiffres intéressants, et notamment ce graphique.
Ces données, issues des remontées du livret numérique, peuvent être discutées et même contestées, mais elles portent deux enseignements :
- la majorité des élèves réussissent l’examen en moins de 28 heures (8% des élèves réussissent en 20h, 36,6% en moins de 25h et 54,8% en moins de 28h). Il s’agit des chiffres en boîte automatique et boîte manuelle confondue.
- plus le nombre de leçons est faible, meilleur est le taux de réussite. Ce second enseignement est particulièrement contre-intuitif. Nous y reviendront.
Une mauvaise idée que rien ne justifie
Cette proposition est absurde pour plusieurs raisons. Nous les détaillons ci-dessous.
Raison n°1 : une question d’équité et de justice
D’un point de vue philosophique, imposer de prendre davantage de leçons à des personnes qui n’en n’ont pas besoin pour réussir est injuste, cela s’apparente à une punition collective… ou à de la vente forcée. Les auto-écoles – qui n’ont pas toujours bonne réputation auprès du grand public – risqueraient de voir leur image un peu plus écornée.
Les chiffres du Ministère révèlent que nous ne sommes pas tous égaux devant l’examen. Les « bons candidats » sont capables de réussir l’examen avec un meilleur taux de réussite, en prenant moins de leçons. En passant aux 28 heures minimum, on imposerait davantage de leçons à ceux qui ont un taux de réussite supérieur à la moyenne.
Plutôt que de viser à rendre les « bons candidats » encore meilleurs, il serait plus juste de se concentrer sur les candidats avec un niveau moins bon (ceux qui prennent 40h, 45h ou 50h) et de chercher à augmenter leur taux de réussite, inférieur ou égal à 50%, une fois qu’ils ont dépassé les 35 heures.
Raison n°2 : préserver l’individualisation des formations
Une telle mesure viendrait remettre en cause l’existence même de l’évaluation de départ. En indiquant un nombre estimé de leçons nécessaires à l’obtention du permis, cette évaluation est censée permettre de personnaliser les formations.
En rapprochant le minimum de leçons obligatoires de la moyenne de leçons effectives, cette évaluation perd une grande partie de son intérêt. Par ailleurs, l’auto-école se trouvera face à un dilemme : comment annoncer à un élève qu’il a été évalué à 24h mais qu’il devra en faire 28h ? Pour s’éviter un conflit, l’auto-école pourra être tentée de fausser l’évaluation… au détriment de l’honnêteté intellectuelle.
On entend souvent le cas des élèves qui forcent le passage. Une telle mesure n’empêchera pas l’élève qui a besoin de 35h de forcer son passage à 28h. Penser que le passage aux 28 heures permettra de régler les conflits en agence est illusoire…
Raison n°3 : des conséquences économiques non-neutres
Si elle était adoptée, cette mesure aura des effets de bord, mal mesurés. Elle aura très probablement un impact sur le marché du travail et sur les marges des écoles de conduite. Si 54,8% des élèves doivent prendre entre 1 et 8 leçons supplémentaires, les écoles de conduite devront produire chaque année plusieurs millions de leçons supplémentaires… ce qui n’est pas possible en l’état.
Dans un marché en tension, cela induira une concurrence renforcée entre auto-école pour recruter des enseignants et cela risque de tirer les salaires des enseignants vers le haut et donc réduire les marges des écoles de conduite.
Le goulet d’étranglement est aujourd’hui le manque d’inspecteurs. Faute d’enseignants pour produire les leçons, les délais de présentation pourraient s’allonger… du fait de plannings de conduite trop remplis.
Raison n°4 : dissuader les jeunes avec un permis plus cher
Dans le contexte actuel, le gouvernement cherche à faire des économies… et cela risque de passer par une réduction des dispositifs de financement du permis. Un article des Echos du 24 juillet 2025, intitulé Formation professionnelle : vers un nouveau coup de rabot sur le CPF , indiquait que le gouvernement envisageait de plafonner la prise en charge des formations au permis avec le CPF à « 700 ou 1 000 euros ».
Si on augmente le nombre minimum d’heures, le prix des formations va augmenter pour les 54,8% des candidats qui pouvaient le passer en moins de 28 heures. Un permis plus cher avec moins de financements va avoir des conséquences en corollaire : des élèves qui vont conduire sans permis (avec tous les problèmes de sécurité routière que cela engendre), davantage de candidats qui vont se tourner vers les solutions low cost et les plateformes (à 20h ou à 28h, ces dernières resteront moins chères) ou vont retarder leur formation.
Dans un marché en baisse de 7% sur les sept premiers mois de 2025 et alors que de nombreuses auto-écoles sont inquiètes pour leur trésorerie, dissuader un peu plus les élèves de s’inscrire n’apparaît pas être une idée pertinente.
Le dossier de presse du Ministre François-Noël Buffet dit la même chose, avec d’autres mots : « La hausse du seuil minimum d’heures de conduite (aujourd’hui de 20 heures en boite manuelle et de 13 heures en boite automatique) surenchérirait le coût du permis pour une part importante de candidats qui réussissent l’examen dès 20 heures de formation et en moins de 25 heures. »
Les arguments des défenseurs de la mesure
Les défenseurs de cette proposition avancent officiellement (ou officieusement) trois raisons de mettre en place les 28 heures minimum obligatoire :
- Cette mesure devrait permettre d’augmenter les taux de réussite et donc de réduire les délais d’attente. On l’a vu, les chiffres du Ministère disent l’inverse, plus le nombre d’heures est élevé, plus le taux baisse. Mettre plus d’heures aux bons candidats les rendra sûrement excellents, mais l’impact sur les taux et sur les délais reste à montrer.
- Les 28 heures permettrait de se rapprocher des taux de réussite de la conduite accompagnée (supérieurs à 70% à l’examen). Cet argument est lui-aussi erroné. Tous les enseignants savent pertinemment que le différentiel de taux de réussite réside principalement de l’expérience acquise pendant les 3000 km de l’AAC. Ce ne sont pas le rendez-vous préalable et les 2 rendez-vous pédagogiques qui permette d’augmenter ce taux de 20 points.
- Imposer quelques cours en présentiel sur les 28 heures permettait de lutter contre les plateformes. Il s’agit évidemment d’une raison officieuse. Le Ministre de l’Economie Macron, devenu Président de la République, a tout fait pour favoriser ces acteurs. On voit mal comment une mesure « discriminatoire » pour ces acteurs pourrait être adoptée.
Une proposition à contre-sens de l’Histoire ?
Les conditions de conduite ont bien évoluées depuis la mise en place des 20 heures minimum. Certes, il y a plus de circulation sur les routes, mais les véhicules sont également de plus en plus simples à conduire grâce à l’électronique et aux différents dispositifs d’aide à la conduite. La proportion de véhicules vendus en boîte automatique ne fait que progresser, elle devrait atteindre 80% pour les véhicules neufs en 2030 . Dans les 10 prochaines années, toutes les voitures pourront faire un créneau en autonomie. Sans parler des véhicules autonomes, encore au stade de l’expérimentation.
Les enseignants doivent anticiper ces changements et s’y adapter. Dans ce contexte, demander à allonger les formations est compliqué à entendre… sauf à dire que le niveau des enseignants a drastiquement baissé (ce que nous ne pensons pas, bien évidemment).
Le vrai combat à mener : celui de la marge
Imposer 28 heures de conduite minimum est une mauvaise idée : injuste pour les candidats capable de réussite en moins de 28 heures, inefficace pour réduire les délais et peu rentable pour les écoles de conduite. Que faire alors ?
Loin de nous l’idée de faire l’apologie du statu quo. D’autres propositions sont sur la table, certaines sont pertinentes et d’autres moins. Il faut regarder la situation de façon pragmatique et sans idéologie ni arrière-pensée.
Plutôt que de chercher à augmenter les volumes de leçons vendues (et donc leur chiffre d’affaires), les écoles de conduite devaient plutôt réfléchir à des mesures leur permettant d’augmenter leurs marges. Cela peut passer par des méthodes pédagogiques innovantes, une meilleure formation (initiale et continue) des enseignants, et bien d’autres choses…
Une auto-école qui vend aujourd’hui 28 leçons à 60€ (1680€) pourrait passer son tarif à 80€ la leçon, si elle parvenait à présenter l’élève en 21 heures. Aucun surcoût pour l’élève, mais pour l’auto-école une marge qui sera pratiquement doublée. La question que doit se poser chaque exploitant ne doit pas être « comment vendre plus d’heures, moins cher », mais « comment vendre moins d’heures, plus cher » !
Je suis d’accord mais le problème à l’heure actuelle c’est que les gens viennent et achètent un permis en 20h et 1 passage à l’examen. Le permis est devenu un produit de consommation, comme si ils achetaient une tv. Si vous avez une solution pour faire comprendre aux gens qu’ils ont besoin de plus d’heure sans qu’ils nous agressent moi et mes collègues, je suis preneur. Et ne me sortez pas le « tu reprends ton dossier et tu vas voir ailleurs » ca c’est mon quotidien.
On ne parle plus de sécurité routière, ils en ont rien à faire. On a de plus en plus de mort sur les routes, on s’en fout. On a aucun respect des règles, on s’en fout. Rien est fait pour nous aider dans nos formations.
Bref trop c’est trop
Bonjour Nicolas. Vous avez raison, les élèves qui forcent le passage sont un problème… Mais est-ce que vous pensez sérieusement que les élèves forceront moins le passage à 28h ? C’est une question de mentalité, pas de nombre d’heures.
Qui dit 28h dit un renchérissement de la formation pour tous les élèves qui sont capables de l’avoir aujourd’hui en moins de 28h. A moins de faire un gros effort de pédagogie, ces élèves se sentiront lésés d’avoir à payer 3-4-5 heures supplémentaires. Les conflits que vous allez « éviter » d’un côté, vous allez les récupérer de l’autre. Bon courage !
On voit bien que vous ne travaillez pas en tant qu’enseignant de la conduite, les élèves qui obtiennent leur permis en boite manuelle en 20h sont l’exception, vous faites l’amalgame avec la formation en boite auto ou il n’à pas a gérer les contraintes de point de patinage, de démarrage en cote, de transition de vitesses en changeant de rapport, de calage à répétition, de gestion de frein moteur, passer a 28h a au moins le mérite de reconnaître le nombre important d’echecs, il faut revoir l’evaluation de depart, qui est faussée, et aussi prendre en compte la méconnaissance du code, ou ils font du par cœurs sans comprendre l’intérêt.
Bonjour Jean-Pierre, merci pour votre message et votre retour d’expérience. Vous nous faites part d’un ressenti personnel (forcément objectif), notre article reprend des données statistiques du Ministère (qui se veulent objectives). Selon ces données, 54,8% des élèves le passent en moins de 28 heures… il est improbable que ces élèves soient tous en boîte auto (comme vous semblez le croire).
Quand au fait qu’il faille réhausser le niveau de l’examen, nous sommes bien d’accord sur ce point, mais c’est une décision politique qui ne nous appartient pas.
Majoritairement les candidats passent leur permis en moins de 30 heures avec un taux de réussite formidable !!!! Laissez-moi rire…. Je ne sais pas si le gars ou les gars qui s’occupe de permis mag sont dans la profession des enseignants ou alors peut-être sont-ils eux des moniteurs montrant l’ours dans la cage !
Totale méconnaissance de notre métier d’enseignement où j’estime que tant les apprenants que les enseignants sont juste tous des magiciens d’arriver à maîtriser les quatre compétences en 30 ou 40 heures. C’est aussi totalement méconnaître le peu de sens civique et de faculté mentale dont sont pourvu les actuelles très jeunes générations. Désolé mais nous sommes avec des générations Tik Tok Instagram exetera qui ne jurent que par un kaléidoscope qu’ils pensent être de culture générale alors qu’ils sont dans le précipice en train de tomber sans même s’en rendre compte. C’est dans cette chute vertigineuse de notre jeunesse qu’il ai demandé aux enseignants de leur faire comprendre,admettre et reproduire les quatre compétences de conduite qui devraient amener à une réelle sécurité sur la route de ces futurs conducteurs. Pour un primo conducteur je ne saurais jamais faire à moins de 30 35 voir 40 heures. 20h c’est pour ceux qui savent déjà conduire, enfant de cultivateur, personne conduisant sans permis de conduire ou personne reprenant son permis de conduire. Voilà la stricte vérité.
Bonjour Jean, les statistiques du Ministère de l’Intérieur semblent vous donner tord. Cela n’enlève rien à votre expérience et je peux partager le reste de votre constat.
Je suis complètement d’accord avec vous !! Puis visiblement la personne qui répond au commentaires n’écoute ni ne lit en profondeur…
Tout dépend du lieux d’examens et de votre clientèle , travaillant en milieu rural , je peu vous assurez que 90% des élèves que je passe en 20 heures ont facilement le permis et cela est du à leur expérience hors auto école , et les lieux d’examens qui sont plus simple. Après pour mes transfert de dossiers ou les élèves plus en difficultés il y à longtemps qu’on les envois en examens avec plus de 20 heures . En quoi obliger les élèves prêts en 20 heures à faire 28 heures améliorerait le taux de réussites de ceux qui font déjà concrètement bien plus que les 20 heures minimales. C’est idiot comme raisonnement.
« sauf à dire que le niveau des enseignants a drastiquement baissé (ce que nous ne pensons pas, bien évidemment). »
Et pourtant c’est le cas…
Même si je suis d’accord avec le reste du billet publié ici, il faut constater que le niveau des enseignants a baissé. Personne ne le nie dans la profession sinon ceux qui sont concernés par cette baisse…
La proposition à 28h visait sans le dire à augmenter la population de référence dans le calcul actuel de répartition des places d’examen.
Il est évident que ça ne changera rien !
Je maintiens que la seule solution pérenne serait que les enseignants valident le permis comme c’est fait dans tout autre examen d’état.
D’abord je tiens à préciser que je fais parti de ceux qui proposent les 28 heures minimum .
Ce texte repose sur des données inexactes, issues d’une période de référence non représentative, et sur des arguments qui relèvent davantage du communiqué commercial que de l’analyse objective.
Le fameux « graphique du ministère » cité par l’auteur est en réalité un tableau de travail de la DSR, établi sur une période très courte (juin à septembre 2024), alors que les remontées du livret numérique étaient encore très partielles.
Ces données ne distinguent pas les catégories de formation :
• les formations en boîte automatique ou boîte manuelle,
• les apprentis en conduite accompagnée (les rdvp ne sont pas comptés seules les heures pratiques comptent)
• les candidats en extension de permis (A1, A2).
• ni ceux qui reprennent le permis après annulation.
Autrement dit, on compare des profils hétérogènes sans aucune pondération ni contexte pédagogique. C’est scientifiquement fragile et pédagogiquement malhonnête.
L’auteur explique qu’un passage à 28 heures rendrait le permis plus cher.
C’est une erreur de raisonnement flagrante.
Un élève qui réussit à 28 heures paiera toujours moins cher qu’un élève à 20 heures + 8 heures supplémentaires après échec.
Il n’y a pas besoin d’avoir fait Sciences Po pour comprendre que former mieux dès le départ coûte moins cher que refaire 8 heures et repayer une présentation à l’examen.
Les enseignants, eux, voient chaque jour les conséquences des formations trop courtes : élèves stressés, mal préparés, échecs à répétition et délais interminables avant une nouvelle date.
Que PermisMag prenne le temps de venir constater la réalité sur le terrain, dans les véhicules, plutôt que de répondre aux professionnels qui commentent l’article qu’ils décrivent des cas particuliers.
En France, il faut en moyenne 30 heures de formation pour obtenir une place d’examen , car le nombre moyen de places attribuées par enseignant à temps plein est aux alentours de 5 par mois.
Ces chiffres officiels, connus de tous les exploitants, montrent bien que le problème est structurel : il ne s’agit pas de vendre plus d’heures, mais de former correctement pour fluidifier le système et éviter les échecs inutiles.
Enfin, il est difficile de ne pas remarquer que ce « billet d’opinion » reprend mot pour mot les éléments de langage du communiqué de presse de la plateforme Stych, dont le modèle économique repose précisément sur la vente de formations au rabais.
Présenter ce discours comme une analyse indépendante est pour le moins discutable.
Imposer un minimum de 28 heures, c’est garantir un socle minimal sérieux, équitable et cohérent avec la réalité des besoins pédagogiques et de sécurité routière.
Alors affirmer qu’« avec moins de formation les élèves réussissent mieux », c’est aussi crédible que de dire qu’on apprend à nager plus vite sans eau.
Ceux qui enseignent chaque jour la conduite savent de quoi ils parlent et leurs constats valent infiniment plus que des tableaux incomplets ou des stratégies marketing déguisées en opinion.
Tout dépend du lieux d’examen et de votre clientèle , travaillant en milieu rural , je peu vous assurez que 90% des élèves que je passe en 20 heures ont facilement le permis et cela est du à leur expérience hors auto école , et les lieux d’examens qui sont plus simple. Après pour mes transfert de dossiers ou les élèves plus en difficultés il y à longtemps qu’on les envois en examens avec plus de 20 heures . En quoi obliger les élèves prêts en 20 heures à faire 28 heures améliorerait le taux de réussites de ceux qui font déjà concrètement bien plus que les 20 heures minimales. C’est idiot comme raisonnement.
Je suis très surprise par votre article, cher Nicolas.
Avez-vous déjà vu un élève réellement prêt à être présenté à l’examen après seulement 20 heures de conduite ?
Cette statistique semble davantage refléter les retours de vos amis des plateformes — qui, rappelons-le, ne représentent qu’environ 6 % du secteur — et qui, bien souvent, ne déclarent pas les heures au-delà de ces 20 heures, soit parce que les enseignants auto-entrepreneurs sont payés « au noir », soit parce que certains élèves possèdent un permis étranger.
Dans l’imaginaire des parents, 20 heures suffisent encore, parce que c’est ce qu’ils ont connu il y a trente ans.
Je vous invite donc à tenter de former un élève réellement prêt et qui réussit son examen en seulement 20 heures : chapeau bas si vous y parvenez !
Et comment, par ailleurs, promouvoir la conduite accompagnée, si celle-ci dépasse déjà ce volume horaire ?
Je suis vraiment étonnée — non, déçue plutôt — de constater un tel manque de clairvoyance et de connaissance du terrain, surtout venant de vous, avec qui je pensais partager une vision plus réaliste de notre métier.
Je ne pense pas qu’il s’agisse là du problème. Les 28h sont bien nécessaires. Alors il est bien vrai que cela ne résoudra certainement pas le délai d’attente, en revanche, les élèves « n’ayant jamais touchés un volant » et exigeants une date d’examen à 20h ne pourraient plus le faire.
Je suis bien d’accord que certains élèves sont prêt avant 28h mais en étant objective beaucoup ne le sont pas.
Pour exemple, la moyenne d’heures effectuées en 1er passage « réussi » dans notre établissement est 25h pour les boites manuelles. Les taux de réussite que vous transmettez comprennent manuelle et automatique… Il faudrait bien les dissocier..
La moyenne d’heures effectuées en seconde présentation est 30h, dans notre établissement toujours.
A mon sens, il il serait alors nécessaire que ce nombre d’heure soit porté à 28…
J’ai beau le répéter, à chacun son métier. Si les Enseignants dans une large majorité estiment ce changement nécessaire, il serait peut-être temps de les écouter un peu.
Bonjour Stéphanie, votre message donne raison à ce que nous avançons dans notre article.
1) « Je suis bien d’accord que certains élèves sont prêt avant 28h mais en étant objective beaucoup ne le sont pas. » => doit-on punir les élèves capables de réussir en moins de 28 heures. Non, c’est injuste !
2) « Pour exemple, la moyenne d’heures effectuées en 1er passage « réussi » dans notre établissement est 25h pour les boites manuelles. » => vous confirmez qu’un nombre non négligeable de candidats peuvent être prêts en moins de 28 heures. Merci
Lorsque l’on fait une moyenne c’est qu’il y à du + et aussi du –
Comme précisé, certains ont déjà conduit… et pas la majorité.. 1er passage ne veut pas dire qu’ils n’ont pas conduit avant dans une autre auto-école (car c’est TRES souvent le cas)…
N’oublions pas que la moyenne nationale est 36h…..
La moyenne nationale m’a toujours tiquer. D’après qui ? Comment ça été calculé ? Pour quel secteur ? Pour calculer cette moyenne il faudrait avoir accès aux donnés internes de chaque auto-écoles, chose impossible avant le livret numérique. De toute évidence les remontées du livret numérique contredisent ce qui n’est qu’une croyance générale. Ça n’est pas parce que « tout le monde » le dit que ça en fait une vérité pour autant. Encore une fois la pensée unique est à l’œuvre, toute opinion contraire est taclée avec une agressivité gratuite et sans réel argument contradictoire. A un moment il faudrait peut-être regarder dans le rétroviseur pour constater que ce prêt-à-penser nous a amener la situation actuelle, mais il n’y a jamais aucune remise en cause. Juste des certitudes, de l’arrogance et du mépris, ça me fait penser à Manu Ier…
Je pensais que l’on présentait un candidat au permis de conduire uniquement lorsque les « compétences » (les 4 étapes de la formation) étaient validées !
Celle ou celui qui me valide les 4 étapes en moins de 30 heures : je l’embauche !!!
Est-ce qu’un jour, dans notre profession, nous apprendrons tous à conduire et savoir se conduire ou devrons nous traîner encore longtemps les soi disant formateurs qui apprenent à avoir le permis ?
J’ai eu la chance d’avoir un formateur de moniteur qui m’a appris à apprendre et pas un formateur de moniteurs qui m’a appris comment avoir un dipôme … Cela commence peut-être par là …
Le coût de la formation à la conduite est ce qui coûte le MOINS CHER lors de la vie d’un conducteur. Avez -vous déjà calculer avec vos élèves, en salle, le coût de la conduite d’un véhicule sur une période de 40 ans ?(achat, entretien, assurances etc …) Après cette démonstration, …, plus aucun n’élève ne vous dira qu’apprendre à conduire coûte cher …
Bonjour Olivier, vous proposez donc un minimum à 30 heures si je comprend bien. Pourquoi pas 35 heures ou 40 heures ?
J’aimerai qu’on me trouve les sources et la documentation qui démontrent que le volume moyen de formation est de 35 heures. Parce que radio mono n’est pas une source sérieuse, le « on le sait tous » n’a pas plus de valeur que la rumeur qui dit que « les auto-écoles font prendre des leçons pour rien » ! Alors qui va me trouver une étude sérieuse qui en atteste ?
Bonjour Eric, merci pour ce commentaire ! Effectivement, il s’agit d’un chiffre quasiment « magique » avancé depuis des années. Personne ne sait d’où il sort. Le livret numérique permet désormais une traçabilité plus importante. Ce n’est pas forcément un bien en soi, mais cela permet d’avoir des chiffres.
Ces chiffres sont plus ou moins bien acceptés en fonction des idées que les uns et les autres défendent, mais c’est ainsi ! Bonne journée,
Tout dépend du lieux d’examen et de votre clientèle , travaillant en milieu rural , je peu vous assurez que 90% des élèves que je passe en 20 heures ont facilement le permis et cela est du à leur expérience hors auto école , et les lieux d’examens qui sont plus simple. Après pour mes transfert de dossiers ou les élèves plus en difficultés il y à longtemps qu’on les envois en examens avec plus de 20 heures . En quoi obliger les élèves prêts en 20 heures à faire 28 heures améliorerait le taux de réussites de ceux qui font déjà concrètement bien plus que les 20 heures minimales. C’est idiot comme raisonnement.
Ayant connu « l’avant 20 heures », ce qui ne me rajeunit pas, je peux vous dire que ça a fait diminuer le nombre de leçons. Ceux qui passaient le permis et surtout le réussissaient en moins de 20 heures étaient l’exception. Et surtout, les 20 heures ont provoqué l’apparition des forfaits 20 heures laissant penser au plus grand nombre que ce nouveau minimum obligatoire était en fait une norme s’appliquant à tout le monde et qu’une école de conduite qui ne présentait pas ses élèves au bout de 20 heures était malhonnête. Est-il utile de rappeler que les forfaits sont la base même des prix cassés des plateformes alors que c’est une invention des auto-écoles qui sont maintenant les premières à s’en plaindre (comme les supermarchés qui se plaignent des hard discounters qui n’ont fait qu’appliquer leurs propres méthodes en les poussant plus loin)! Le passage à 28 heures provoquerait plus que probablement les mêmes effets. La suppression des 20 heures aurait l’énorme avantage de rappeler qu’un permis ne s’achète pas avec un forfait, qu’il soit à 20 ou à 28 heures… Et qui est à l’origine du permis qui s’achète comme un paquet de lessive ? Ceux-là même qui réclament le passage à 28 heures ? Ne serait-ce pas aussi ceux qui, lors d’une précédente réforme, ont refusé que les places d’examens soient attribuées en fonction des réussites à l’examen plutôt qu’en fonction du nombre de dossiers enregistrés. Refus qui a entrainé l’attribution des places en fonction des B1 ce qui a fait qu’il valait mieux présenter des B1 qui n’avaient pas le niveau plutôt que de les laisser partir « à la concurrence ». Rajouter les B2 puis ensuite les ETP ne nous a fait que reculer pour mieux sauter (mais sauter droit dans le mur). Attribuer les places d’examens en fonction des réussites à l’examen aurait au moins eu le mérite d’inciter à présenter des élèves réellement prêts. N’est-ce pas justement une des principales clés du problème ? De là à dire que ceux qui se plaignent le plus sont aussi à l’origine du problème…
Je suis en milieu rural avec des enfants d’agriculteurs, mais aussi des enfants qui n’ont jamais touché un volant et sincèrement les heures vont de 20 à 25h avec un bon taux de réussite en première présentation. Ce qui est essentiel c’est la pédagogie que l’on met dans notre enseignement et l’honnêteté envers nos clients. Ceux qui doivent faire plus de 20h l’acceptent allègrement quand aux bilans des étapes lorsqu’ils sont en autonomie ils se rendent compte que le niveau est insuffisant, quand ils comprennent que c’est leur implication dans la formation qui change beaucoup de choses, c’est à nous de les amener à ce constat. Le permis a 17 ans sans la conduite accompagnée est une aberration pour la sécurité et si déjà on enlève ceux qui veulent passer le permis à 17 ans sans conduite accompagnée alors on désengorgera les examens. Il faut aussi remettre le code au centre de la formation, je ne fais pas de stage bourrage de crâne je fais 6h de code par semaine et même si ça dure plus longtemps ils sont bien formés et réussissent mieux en pratique car ils connaissent la règle. Il y a de meilleures solutions que l’augmentation du volume d’heures qui serait une mesure injuste. Il faut aussi un meilleur enseignement et ce n’est sûrement pas avec le titre pro que ça va se faire. Et sûrement pas avec l’idée de faire toujours plus d’argent. Il faudrait déjà arrêter de mettre à la tête des syndicats des gens qui ont de très grosses structures et qui sont déconnectés de la réalité.