Auto-écoles et inspecteurs demandent à être reçus par François Bayrou

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Les tensions autour du manque chronique de places d’examen au permis de conduire continuent de monter. Après les annonces jugées très insuffisantes du gouvernement début août, les principales organisations patronales du secteur et SNICA-FO, le syndicat majoritaire des inspecteurs, unissent leurs voix pour demander une audience au Premier ministre François Bayrou.

Des mesures jugées largement insuffisantes

Le « plan pour faciliter l’accès à l’examen pratique du permis de conduire » présenté par le ministre de l’Intérieur François-Noël Buffet n’a convaincu ni les auto-écoles ni les inspecteurs. Comme nous le rapportions déjà (lire notre article), la production de quelques places supplémentaires et le recrutement de seulement dix inspecteurs en 2026 ne permettront pas de résorber les retards accumulés depuis 2024, notamment liés au passage du permis dès 17 ans et à l’ouverture du CPF à la moto.

Les organisations professionnelles rappellent que des milliers de candidats se retrouvent dans l’attente, parfois pendant plusieurs mois, ce qui freine leur accès à l’emploi et complique la gestion des auto-écoles sur tout le territoire.

Une demande d’audience commune adressée au Premier ministre

Dans un communiqué conjoint daté du 13 août, MOBILLIANS ESR, l’UNIDEC, l’UNIC et le SNICA-FO soulignent que la situation exige un plan beaucoup plus ambitieux et une réforme structurelle du système d’examen. Ils demandent ainsi à François Bayrou de les recevoir « au plus tard à la fin du mois d’août » pour ouvrir une véritable négociation.


Leur objectif est double : désengorger rapidement le système d’examen et lui donner les moyens de répondre durablement aux besoins de mobilité des jeunes, tout en renforçant la sécurité routière, en particulier chez les 17-25 ans.

Un malaise profond

Cette demande conjointe de la part des auto-écoles et des IPCSR est inédite et elle témoigne du malaise profond qui secoue actuellement la profession.

Avant de s’engager aux côté des écoles de conduite, SNICA-FO a pris le temps de consulter ses adhérents : près des 2/3 se sont dit favorables à une action commune avec les auto-écoles.

Si les positions ne sont pas 100% alignées, auto-écoles et inspecteurs parviennent à se retrouver sur certains sujets, notamment « sur le rejet de la privatisation et la dérégulation voulues par les représentants des AE en ligne » comme le souligne SNICA-FO.

L’UNSA-SANEER écarté des discussions

À noter que l’UNSA-SANEER, syndicat représentant également des inspecteurs du permis de conduire, n’a pas été convié à cette démarche commune. Une exclusion qui s’explique peut-être par les positions récentes prises par l’organisation qui, dans une dernière note de blog :

  1. semblait remettre en cause la « qualité de la formation dispensée par les EECA » et demander une « formation continue des enseignants ainsi que leurs contrôles » ; et,
  2. semblait globalement satisfaite des réponses apportées par le Ministre François-Noël Buffet.

Un automne social sous tension pour François Bayrou

Cette demande d’audience s’inscrit dans un contexte politique et social chargé pour le nouveau Premier ministre. Entre les revendications des enseignants, la réforme du RSA, la colère des agriculteurs et désormais la grogne des professionnels du permis de conduire, la rentrée 2025 s’annonce mouvementée. François Bayrou, qui a promis de renouer avec un dialogue social « exigeant et franc », devra rapidement donner des signes d’écoute s’il veut éviter une multiplication des fronts de contestation.



7 Commentaires

  1. A peine plus de 50% de réussite à l’examen malgré un niveau d’exigences réduit au niveau des pâquerettes. Des candidats qui peinent dans tous les domaines: connaissances réglementaires inexistantes, motricité catastrophique, compréhension réduite, civisme absent, bon sens en berne, bonne volonté poussive, et avec ça il faudrait encore faire des efforts pour produire plus de places ??? Qu’on commence par refaire de vrais évaluations pour contraindre les élèves à se former correctement et surtout à faire en sorte qu’ils choisissent où ils doivent mettre les pieds (ou pas). On a ouvert les portes de l’enseignement à de gros cafards et maintenant nous payons l’addition. L’administration a commis de grosses erreurs et essaye de de rectifier le tir sournoisement comme de coutume. Elle pourrait au moins avoir l’honnêteté et le courage de mettre en place un système qui favorise la qualité de prestation. Ce dernier point est un tabou absolu et seul la Saneer a osé parler vrai, mais il est la cause unique de tous nos problèmes, places, rentabilité, conditions de travail, image de notre profession. Personne ne veut voir les choses en face, il y a un déni général, alors on va continuer sur le même schéma comme d’habitude jusqu’à atteindre un point de non retour et comme d’habitude on se plaindra en rejetant toujours et encore la faute sur les autres….

  2. Formation continue et contrôle de la qualité de la formation, pourquoi pas… mais il faudrait aussi trouver des solutions pour la prise de conscience de ses futurs conducteurs qui manquent effectivement de bon sens, etc…., qui sont de moins en moins dégourdis et qui passent leur code pour être débarrassés comme j’entends de la bouche des élèves et même aussi des parents !
    Le code ne devrait pas être à vie et une remise à niveau sur la conduite de temps en temps devrait être obligatoire….

  3. Quand on voit comment les enseignant sont former on comprend tout .aujourd’hui les futur enseignant sont evaluer par un jury choisi par le centre de formation et comme c’est un monde petit ou tout le monde se connait le conflit d’interet est criant vu que le jury est payer par les auto ecole donc si le jury ne valide pas ils vont plus les appeler !!!. pire aucun controle n’est effectuer ni par france travail qui finance la formation ni par le ministere de tutelle donc les auto ecole font comme elle veulent par consequent le niveau baisse les eleves ratent les delais augmentent.
    Au niveau des places les auto ecole qui bossent bien ne sont pas recompenser le nombre de place ne changent pas donc ceux qui s’en foute de leurs eleve ils ont le meme nombre de place.
    Externalisation du code aucun aucun controle on se retrouve avec des eleves qui ne parlent pas francais et bizarement ils on eu leur code en FRANCAIS ????
    Le niveau des examen a deja beaucoup baisser je vois pas comment tomber plus bas aucun interet a encore leur facilité la tache.
    1:reformer l’examen des futur enseignant en supprimant le conflit d’interet avec le jury et en etant plus strict sur la notation.
    2:recompenser les auto ecole qui ont des resultat et penaliser ceux qui n’ont pas des bon resultats (lisser sur 3 mois car 1 mois sans ca peut arriver).
    3:recruter des inspecteurs en plus
    4:supprimer code a la poste revenir a l’ancien systeme.
    5:creation d’un syndicat des ENSEIGNANT et non ce qu’il y a actuelement ce sont des syndicats des PATRONS auto ecole.
    6:valoriser les enseignant avec de l’experience (la difference de salaire entre un enseignant debutant et un experimenté est faible)en forcant les auto ecole a en avoir un certains nombre dans leurs structure.
    Le probleme vient avant tout d’une baisse de niveau des enseignants du au controle inexistant et les auto ecole s’en accomode bien et aussi au code qui n’est plus appris donc niveau des eleves bas.

  4. En même temps, souffrir pour essayer d’apprendre quelque chose à quelqu’un qui n’en a pas trés envie, depuis 30 ans que j’exerce les élèves ont changés, il faut les pousser comme des brouettes sans parler de leur mental qui est trés faible..soit disant dû au COVID…entre autre…(ils ne supportent pas la presssion de l’examen) pour un salaire à peine au dessus du smic ,on peut imaginer que la motivation soit un peu moindre??!!! Malgré ce que beaucoup de gens pensent, c’est un métier difficile, il faut avoir la foi mais aussi trés valorisant emmener quelqu’un vers la réussite c’est trés gratifiant mais le découragement s’installe de plus en plus à force d’essuyer les reproches de nos élèves (parents) sur les délais de passage.

  5. Une seule solution d’urgence faire appel aux inspecteurs retraités ponctuellement sur les zones tendues et expérimenter l’évaluation du permis de conduire par des enseignants expérimentés chevronnés bénéficiants d’une reconnaissances prouvées par leurs pairs (bpcaser, bafm…..).
    Vous résorberez le déficit de places en 6 mois.

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