Auto-écoles : une N-ième réunion à Matignon pour rien, la mobilisation maintenue

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Après plusieurs rendez-vous cet été avec le ministère de l’Intérieur (16 juillet) puis à l’Élysée (12 septembre), l’intersyndicale des écoles de conduite (Mobilians-ESR, UNIC et UNIDEC), rejointe par le SNICA-FO représentant les inspecteurs du permis de conduire, a été reçue le mercredi 24 septembre 2025 à Matignon.

La délégation a rencontré de nouveaux interlocuteurs : Stanislas Bourron, conseiller Intérieur et chef du pôle Sécurité intérieure, en présence de la colonelle de gendarmerie Olivia Poupot et de Michèle Lugrand, déléguée interministérielle à la Sécurité routière par intérim.

Un dialogue ouvert, mais toujours pas de décision politique

Patrice Bessone (Mobilians-ESR) salue une écoute attentive, mais estime que le plan d’urgence présenté en juillet par François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, reste très insuffisant face à la crise traversée par les auto-écoles et leurs élèves :

« Les écoles de conduite attendent toujours un positionnement fort de la part du gouvernement. »

Même constat pour Benjamin Panis (UNIC) : si l’échange a été jugé constructif, aucun engagement concret n’a été annoncé, en raison de l’attente de la nomination d’un nouveau gouvernement.


L’intersyndicale réclame que les mesures d’urgence soient complétées par un plan structurel : la création de 150 postes d’inspecteurs et 20 postes de délégués au permis de conduire.

Christelle Oberholz (UNIDEC) note une volonté de faire avancer le dossier avec les ministères de l’Intérieur et des Finances, mais regrette l’absence de décision immédiate. De son côté, Philippe Destarkeet (SNICA-FO) souligne également une écoute réelle, tout en insistant sur l’urgence :

« J’ai exigé que notre dossier soit placé en haut de la pile ! »

La mobilisation nationale le 29 septembre maintenue

Face à l’absence d’engagements concrets, les organisations syndicales maintiennent leur appel à manifester lundi 29 septembre à Paris.

Ce mouvement national, destiné à alerter les pouvoirs publics sur la gravité de la situation et obtenir des solutions durables, sera-t-il suffisant ? La question mérite d’être posée ! Voilà près de 4 mois que les représentants des OP et des inspecteurs sont reçus, sans résultat jusqu’à présent.

Pouvoir impuissant et auto-écoles désabusées

Les réunions s’enchaînent dans les différents Ministères, les interlocuteurs changent mais le problème persiste. Depuis la censure du gouvernement Bayrou, l’administration gère les affaires courante et ne prend plus aucune décision.

Selon notre dernier sondage, 75% des auto-écoles déclarent manquer de places d’examen (40% parlent d’un manque « critique » pour leur activité et 35% d’un manque de places « pénalisant »). L’absence de perspectives de sortie de crise pèse sur le moral des gérants.  Sur les groupes Facebook et WhatsApp, la question des revendications et de la participation à la manifestation divise.


Recrutement d’IPCSR et 28 heures

L’intersyndicale porte deux revendications : le recrutement de 150 IPCSR et 20 DPSR supplémentaire et le passage à 28 heures de formation minimum obligatoire.

Le recrutement d’inspecteurs supplémentaire fait l’unanimité. Selon notre sondage, plus de 88% des auto-écoles se déclarent favorables à cette mesure (55% sont « très favorable » et 33% « favorable »). Seules 3% des auto-écoles s’opposent à cette revendication.

La question des « 28 heures » est beaucoup plus clivante et le les auto-écoles sont partagées sur cette demande. Si une légère majorité (52%) est favorable à cette mesure, l’autre moitié n’en voit pas l’intérêt ou y est clairement défavorable. Près de 7% des auto-écoles vont plus loin et demande la suppression pure et simple du minimum de 20 heures.

Quelle mobilisation le 29 septembre ?

Il est compliqué de répondre à cette question a priori. Selon notre sondage, 35% des auto-écoles interrogées disaient vouloir participer à la manifestation du 29 septembre à Paris. Les auto-écoles d’Île-de-France et des régions voisines (Centre, Nord, Normandie, etc) devraient être au rendez-vous. Parmi celles qui sont situées plus loin de la capitale, la mobilisation sera plus faible.

La conjoncture et le système RDVPermis n’incitent pas à la mobilisation. Auparavant, lorsqu’une auto-école manifestait, elle perdait une journée de production (perte de chiffre d’affaires). Désormais, elle perd également des places d’examen puisqu’elle ne déclare pas de leçons sur la journée. Dans un contexte tendu, toutes ne pourront pas se permettre ce luxe…

Les points de rendez-vous


3 Commentaires

  1. Rassemblement postural servant avant tout à se montrer et dire « regardez nous sommes à Matignon ».
    Qui osera taper du poing sur la table et exiger le retour à une ETG digne de ce nom ? Personne.

  2. Rien ne se passera suite à cette seule journée de manifestation sachant qu il n y a plus officiellement de gouvernement .le problème ne date pas d ajd ni de 2024..mais de bien plus longtemps. Rien n a jamais été fait en faveur de l amélioration de la formation et surtout de l attribution des places d examens. ETP n est pas adapté à la réalité. Demander 1.5 inspecteurs de plus par département ne changera rien . C est mettre un pansement sur une plaie…il en faudrait 5 au moins par département.. 28h idm sachant que la moyenne est de 35h actuellement…loin des 20h ..instaurée en 1991…un seul centre de formation d inspecteurs en France qui n attire plus depuis longtemps les personnes…donc recruter x dizaines de personnes est un mirage. . Le système est juste arrivé au bout…donc comme beaucoup de choses actuellement il faut tout reformer ..et repartir sur de bonnes bases. Mais rien ne se fera en peu de temps.

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