Auto-écoles et inspecteurs appellent à manifester le 29 septembre à Paris

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Face à la pénurie persistante de places d’examen du permis de conduire et à l’insuffisance du plan d’urgence présenté cet été, les organisations professionnelles des auto-écoles et le syndicat des inspecteurs SNICA-FO appellent à une mobilisation nationale inédite. Le 29 septembre, des centaines de véhicules-écoles et d’inspecteurs sont attendus à Paris pour réclamer des recrutements massifs et des mesures concrètes afin de réduire les délais d’attente pour les candidats.

Une crise annoncée, des réunions sans solution

Depuis le début de l’année, les auto-écoles ainsi que les inspecteurs du permis de conduire tirent la sonnette d’alarme face à une pénurie croissante de places d’examen et des délais d’attente qui s’allongent dangereusement.

Deux réunions au Ministère de l’Intérieur en juillet

Revenons un peu en arrière. Le 16 juillet, les organisations professionnelles — Mobilians, UNIC, UNIDEC, les réseaux ECF, CER, et les responsables du SNICA-FO. — étaient reçues au ministère de l’Intérieur par le directeur de cabinet du ministre François-Noël Buffet, ainsi que par la délégation interministérielle à la sécurité routière (Florence Guillaume) et la sous-direction de l’éducation routière. Ils y ont décrit une situation « ingérable » pour les auto-écoles comme pour les candidats. Toutefois, après cette réunion, aucune mesure concrète n’a été annoncée à l’issue de la réunion.

Le 31 juillet, le ministre François-Noël Buffet dévoilait dans la presse nationale un « plan d’urgence » comprenant : 80 000 places d’examen supplémentaires d’ici fin 2025, le recrutement et la formation de 108 inspecteurs, avec 10 postes supplémentaires prévus dès 2026, et d’autres mesures (ex. renforcement de l’accompagnement local, option « sans passager » pour le permis moto).


Insuffisance perçue du plan et critiques des auto-écoles

Malgré ces annonces, les organisations professionnelles estiment que les mesures ne sont ni à la hauteur des enjeux, ni crédibles dans leur application. Parmi les critiques : le nombre d’inspecteurs reste insuffisant (les OP chiffrent le besoin entre 150 et 200 inspecteurs), l’augmentation des places prévue risque de ne pas absorber le retard accumulé, et les délais entre passage du Code, de l’examen pratique, et en cas d’échec restent intolérables.

Rencontre à l’Élysée le 12 septembre

Le 12 septembre, une délégation menée par les organisations professionnelles des écoles de conduite et le syndicat SNICA-FO a été reçue à l’Élysée par Mme Violaine Demaret (conseillère sécurité et intérieur du président de la République), Xavier Pelletier (le nouveau directeur de cabinet de M. Buffet) et par la nouvelle DSR, Michèle Lugrand. Les interlocuteurs y ont reconnu l’urgence et la gravité de la situation – mais aucune solution concrète n’a été annoncée jusqu’à présent.

L'appel à manifester

Manifestation nationale le 29 septembre à Paris

Face à ce qu’ils considèrent comme une absence de réponse concrète malgré les alertes réitérées, les organisations professionnelles des auto-écoles (Mobilians, UNIC, UNIDEC) et le syndicat d’inspecteurs (SNICA-FO) appellent à une manifestation nationale à Paris le 29 septembre 2025.

Les objectifs de la manifestation

Les organisateurs de la manifestation souhaitent :

  • Exiger le recrutement immédiat d’un nombre significatif d’inspecteurs (les revendications parlent de 150 inspecteurs supplémentaires et 20 délégués) afin de répondre aux besoins actuels.
  • Obtenir une formation minimale de 28 heures pour les apprentis conducteurs, afin de réduire le nombre d’échecs et rendre le système plus juste et efficace.
  • Obtenir des engagements fermes et chiffrés — non plus des annonces à venir, mais des mesures effectives (dates, budget, effectifs) pour l’ouverture de places d’examen, la réduction des délais, la pérennisation des moyens.

Une mobilisation historique ?

Cette action est la première mobilisation nationale coordonnée des auto-écoles et des inspecteurs autour de cette problématique spécifique des places d’examen. Jamais jusqu’ici les organisations n’avaient fixé une date commune pour faire pression au niveau central à Paris.


La manifestation vise aussi à porter les revendications devant l’opinion publique, sensibiliser les pouvoirs publics sur les conséquences concrètes pour les candidats (jeunes ou moins jeunes), pour l’emploi, les auto-écoles elles-mêmes, et la sécurité routière.

Que retenir ?

Si à ce jour, le plan du gouvernement offre quelques pistes, il reste largement jugé insuffisant par la profession — tant en termes d’effectifs d’inspecteurs que de volume de places d’examen et de mesures immédiates. Le 29 septembre pourrait être un moment de bascule : soit le gouvernement apporte enfin des réponses opérationnelles, soit la contestation s’amplifiera, avec les risques de perturbations mais aussi la force d’un secteur mobilisé. Les auto-écoles, les inspecteurs et les candidats attendent autre chose que des annonces — ils veulent des actes.


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