Le Parti communiste français souhaite nationaliser le permis

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Le PCF pour la privatisation de l'examen du permis

On pourrait croire à une mauvaise blague, il n’en est rien ! Le Parti communiste français (PCF) a récemment publié une série de propositions visant à faire du permis de conduire un « droit universel accessible à toutes et tous ». Pour atteindre cet objectif, le parti va jusqu’à envisager de nationaliser la formation à la conduite, transformant l’apprentissage de la conduite en un véritable service public. Une ambition qui, sur le papier, peut séduire certains… mais qui, dans les faits, relève davantage de la posture politique que d’un projet réaliste.

Les propositions du PCF pour réformer la formation au permis

Dans son appel publié sur son site officiel, le PCF dresse le constat d’un permis trop cher et trop difficile d’accès pour une partie de la population. Pour y remédier, plusieurs mesures sont avancées :

Les principales mesures proposées par le PCF

  • Création d’un service public national du permis de conduire, piloté par l’État.
  • Gratuité totale ou quasi-totale de la formation pour les jeunes et les personnes en situation de précarité.
  • Financement public massif, via la solidarité nationale, pour remplacer les financements privés actuels (familles, entreprises, CPF, etc.).
  • Déploiement de structures publiques locales pour assurer la formation partout en France.
  • Renforcement du rôle des lycées professionnels et d’autres établissements publics dans la formation à la conduite.
  • Extension du réseau d’inspecteurs du permis de conduire, afin de réduire les délais d’examen.
  • Encouragement d’un enseignement « civique et citoyen » de la conduite, avec une approche plus tournée vers la sécurité routière et l’écologie.

L’intention est claire : retirer progressivement des mains du privé la formation à la conduite pour en faire un monopole d’État. Mais est-ce seulement réalisable ? Et surtout… est-ce souhaitable ?

Une proposition qui ne tient pas la route

À première vue, l’idée d’un permis accessible à tous est évidemment louable. Mais confier sa formation à l’État serait une erreur majeure — pour trois raisons fondamentales.


1. L’État incapable d’assurer un service équivalent

Aujourd’hui, plus de 12 000 auto-écoles maillent le territoire, jusque dans les villages les plus reculés. Elles connaissent leur clientèle, s’adaptent aux besoins locaux, innovent dans leurs offres (boîte auto, post-permis, simulateur, conduite accompagnée…).

Croire qu’une administration centralisée pourrait faire aussi bien est une illusion. Il suffit de regarder la Poste, l’hôpital public ou les préfectures pour savoir ce qu’il advient des services publics lorsqu’ils sont saturés et mal gérés : délais interminables, fermetures locales, perte de lien humain… Est-ce cela que l’on souhaite pour la formation à la conduite ?

2. L’État cherche des recettes, pas de nouvelles dépenses

Dans sa situation budgétaire actuelle, le gouvernement traque les économies. Or, nationaliser le permis reviendrait à supprimer toute une branche d’activité privée qui paie des impôts et des cotisations : TVA sur les leçons et examens, CSG, URSSAF sur les salaires des enseignants, impôt sur les sociétés ou sur le revenu des dirigeants

Se priver volontairement de plusieurs centaines de millions d’euros de recettes fiscales annuelles pour assumer à la place une dépense colossale et permanente, c’est tout simplement incohérent.

3. Qui pour former les conducteurs ?

Même en supposant qu’on finance la structure, qui assurerait les cours ? L’État ne dispose pas d’enseignants de la conduite, à l’exception de quelques instructeurs militaires. Les enseignants actuels, pour la plupart salariés ou indépendants, n’ont aucune envie de devenir fonctionnaires. Ils tiennent à leur liberté pédagogique, à leur relation client, à leur façon de travailler.

Faudrait-il les forcer à intégrer un corps administratif ? Créer un nouveau concours ? Recruter en urgence des milliers de contractuels ? On voit bien que ce projet n’a jamais été pensé jusqu’au bout.


Une idée à oublier de toute urgence

Le permis n’a pas besoin d’être nationalisé. Il a besoin d’être soutenu, modernisé, simplifié — en collaboration avec les acteurs existants, pas contre eux. Les auto-écoles sont des entreprises de proximité, des employeurs, des pédagogues investis. Elles font partie de la solution, pas du problème.

Le PCF veut faire du permis un symbole politique ? Très bien. Mais de grâce — pas au détriment du bon sens, de la liberté d’entreprendre et de la qualité de la formation. Nationaliser le permis ? Non merci.


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