Le mois de juillet 2025 a été particulièrement meurtrier sur les routes de France métropolitaine. Selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 338 personnes ont perdu la vie, contre 275 en juillet 2024, soit +23 %. Un niveau équivalent à celui de juillet 2022.
La mortalité baisse chez les usagers de deux-roues motorisés, mais augmente nettement chez les automobilistes, les piétons et les cyclistes.
Une forte hausse du nombre de tués
La mortalité baisse pour les usagers de deux-roues motorisé (-9 tués) mais elle augmente pour tous les autres modes de transport : les automobilistes (+46 tués), les piétons (+12 tués) et les cyclistes (+8 tués). La mortalité augmente quel que soit l’âge, principalement pour les 25-64 ans (+23 tués) et les 18-24 ans (+20 tués). Le nombre de tués augmente sur les routes hors agglomération (+36 tués), sur autoroute (+15 tués) et en agglomération (+12 tués).
Source : Bilan juillet 2025 de l’ONISR, estimations au 6 août 2025
Blessés graves : baisse en juillet mais une hausse sur une année glissante
Le nombre de blessés graves baisse en juillet 2025, mais il est en en hausse de +2 % par rapport aux 12 mois précédents. La répartition des blessés graves de la route montre des tendances contrastées selon les usagers et les âges. Les deux-roues motorisés restent les plus touchés avec environ 5 100 blessés graves, soit un tiers du total, mais ce chiffre recule de 3 % par rapport à l’année précédente et de 11 % par rapport à 2019.
Les automobilistes représentent un peu moins d’un tiers des victimes, avec 4 900 blessés graves. Leur nombre progresse de 2 % sur un an, même s’il reste en retrait de 5 % par rapport à 2019.
Les cyclistes connaissent une hausse marquée, avec 2 700 blessés graves (+5 % en un an, +17 % depuis 2019), conséquence de l’essor du vélo en ville comme en milieu rural. À l’inverse, les piétons voient leur nombre de blessés graves reculer à 2 000 (-2 % sur un an, -14 % depuis 2019). Les utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPm), tels que les trottinettes, enregistrent une forte progression, avec 900 blessés graves (+27 %).
Du côté des âges, on compte 2 800 blessés graves chez les 18-24 ans, en baisse de 3 %. La même estimation s’applique aux 65 ans et plus, mais cette fois en hausse (+3 %), confirmant la vulnérabilité croissante des seniors.
Trois années pour rien ?
La Déléguée interministérielle à la Sécurité routière Florence Guillaume a pris ses fonctions en septembre 2022. Dans quelques jours, cela fera 3 ans qu’elle est en charge de la Sécurité routière en France. Force est de constater que les mesures qu’elle a mis en place, ainsi que ses équipes n’ont pas porté leurs fruits.
Depuis trois ans, le nombre de tués sur les routes a cessé de diminué. Il est quasiment stable sur le mois de juillet 2025 (comparé à juillet 2022).
Indicateur | Juillet 2022 | Juillet 2025 | Évolution |
---|---|---|---|
Tués | 354 | 338 | -1,5 % par an |
Blessés graves | n.a | 1 644 | n.a |
Une nouvelle impulsion est nécessaire. Des mesures fortes et globales… à commencer par une meilleure formation initiale des conducteurs et – pourquoi pas – une formation tout au long de la vie ?