Violences envers les auto-écoles : une conséquence alarmante du manque de places d’examen

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Le secteur des auto-écoles en France est confronté à une crise sans précédent. Le manque chronique de places pour l’examen pratique du permis de conduire engendre des tensions croissantes, allant jusqu’à des actes de violence envers les professionnels du secteur. Cette situation met en lumière les dysfonctionnements du système actuel et l’urgence d’une réforme en profondeur.

Des agressions en hausse : les auto-écoles en première ligne

À Agen, dans le Lot-et-Garonne, Myriam la gérante d’une auto-école a vu sa boîte aux lettres cassée et taguée, et des rétroviseurs de véhicules-écoles brisés. Ces actes de vandalisme sont le reflet d’une frustration grandissante chez les élèves et leurs familles, confrontés à des délais d’attente de six à huit mois pour passer l’examen pratique, en raison d’un nombre insuffisant d’inspecteurs.

Plus grave, à Villeneuve d’Ascq (Nord), une gérante et son moniteur ont été agressés physiquement par le père d’un élève pressé de passer son permis. Ces incidents illustrent la pression intense subie par les auto-écoles, souvent tenues pour responsables d’un système défaillant.

Un système d’attribution des places défaillant

Le système RDVPermis, censé faciliter la réservation des examens, est critiqué pour son manque de transparence et ses dysfonctionnements techniques. Les auto-écoles dénoncent une répartition inéquitable des places et une gestion administrative lourde, rendant la planification des formations difficile .

Comme nous l’indiquions au mois de mars, les seuils de places attribuées par équivalent temps plein (ETP) sont souvent en dessous des promesses initiales. Dans les Hauts-de-Seine, par exemple, le coefficient moyen est passé de 4,6 en janvier 2024 à 3,3 en février 2025, bien en dessous des 5 places par ETP promises lors de la mise en place de RDVPermis.


Le 16 mai, lors d’une réunion avec les représentants de l’UNIDEC, la déléguée interministérielle Florence Guillaume a annonce l’arrivée d’environ 110 IPCSR dans les prochains mois : les 2/3 d’ici la fin de l’année 2025 et le tiers restant à fin avril 2026. Malheureusement, ces arrivées ne feront que couvrir les départs et ne solutionneront pas le manque de place. A court terme, la DSR travaille à équilibrer les départements pour soutenir les départements en grande tension (92, 71, 35…) grâce à un système de péréquation.

Des conséquences économiques et sociales préoccupantes

Le manque de places d’examen a des répercussions économiques pour les auto-écoles, qui doivent faire face à des charges fixes sans pouvoir assurer un volume suffisant de passages d’examen. Pour les élèves, les délais prolongés entraînent des coûts supplémentaires liés à des heures de conduite supplémentaires pour maintenir leur niveau, ce qui peut représenter une charge financière importante.

Par ailleurs, le permis de conduire étant souvent indispensable pour l’emploi, notamment en zone rurale, ces retards peuvent compromettre des opportunités professionnelles pour de nombreux jeunes.


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