Un homme a été interpellé vendredi 7 juillet. Il est suspecté d’avoir passé plus de 50 fois le code dans un centre d’examen à la place des véritables candidats, moyennant 400 euros. Il aurait bénéficié d’une complicité au sein du centre Objectifcode de Saussay (Eure-et-Loir).
L’homme, un ancien enseignant de la conduite de 47 ans, mettait à profit sa bonne connaissance du code de la route pour arrondir ses fin de mois. Habitant en Eure-et-Loir, il a été interpellé ce vendredi dernier, alors qu’il s’apprêtait à passer le code au centre d’examen géré par Objectifcode, à Saussay.
D’après les informations de L’Écho républicain, confirmées par le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, il lui est reproché d’avoir passé le code à la place de nombreuses personnes, moyennant finances.
Des complicités chez l’examinateur d’Objectifcode
Selon le magistrat, la cellule anti-fraude d’Objectifcode « s’est rendu compte que des choses bizarres se passaient ». En l’occurrence, depuis octobre 2022, le centre enregistrait des inscriptions de personnes résidant aux quatre coins de la France. En moyenne, un ou deux candidats par semaine, soit au moins une cinquantaine de faux depuis le début de l’arnaque.
Le suspect est un ancien enseignant de la conduite, inconnu des services de police. Deux autres personnes ont également été entendues par les enquêteurs, appartenant au centre de contrôle technique. C’est dans les locaux de ce dernier que sont passés les examens du code, par des chargés de contrôle technique agréés à faire passer le code de la route. L’un de ces employés, âgé de 51 ans a été interpellé, suspecté de complicité. La gérante de la structure a également été entendue par les enquêteurs, mais n’est pas inquiétée à ce stade.
Une enquête qui se poursuit
Les complices auraient facturé leurs services 400€ par passage, répartis ainsi : 300€ pour le faux candidat et 100€ euros pour l’examinateur. Les deux hommes sont sortis de garde à vue samedi, et pourraient être poursuivis pour escroquerie. Ils encourraient alors cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.
Des investigations sont toujours en cours, menées par la brigade de recherches de Dreux, qui tâchera de découvrir s’il s’agit d’un réseau plus large ou non. Selon le procureur, les enquêteurs n’excluent pas de retrouver les clients, qui pourraient le cas échéant être également poursuivis et perdre leur code et même leur permis s’ils l’ont passé depuis.
Une lutte toujours insuffisante
Dans le cas actuel, il semblerait que ce soit la cellule anti-fraude d’Objectifcode qui ait alerté les enquêteurs. Mois après mois, les cas de fraude se multiplient… cas isolés ou véritables réseaux délinquants. Le Ministère de l’Intérieur a développé des outils, tels que Polex, mais ceux-ci sont soit inutilisés par les BER, soit inefficaces pour détecter des fraudes de plus en plus complexes… voir les deux.
Les opérateurs agréés montent des cellules anti fraude avec plus ou moins de moyens et plus ou moins de bonne volonté. Ils sont entravés par la législation relative aux données personnelles qui encadre strictement l’utilisation des données biométriques. Si les empreintes digitales ou un scan de l’iris était effectué avant chaque passage de l’examen, le nombre de fraudes telles que celle du centre de Saussay n’auraient pas lieu.
Bonjour et un grand merci pour ces articles
artine
On a ouvert la boite de Pandore… Faut pas venir pleurer maintenant !
Le contenu de l’épreuve est indigent voire souvent à la limite du ridicule (encore des questions imaginées par un bobo idéaliste parisien qui vit dans son monde préservé fait de petite fées et de gentils écologistes béats)