Manque de places d’examen : les propositions du Groupe ECF

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propositions ECF manque de places d'examen

Alors que les délais pour obtenir une place d’examen au permis de conduire ont explosé depuis le printemps, les mesures annoncées par le ministère de l’Intérieur n’ont pas convaincu la profession. Le Groupe ECF, par la voix de son président Patrick Mirouse, avance trois solutions pour désengorger le système et améliorer durablement le taux de réussite. Des propositions qui permettront d’alimenter le débat avec l’administration.

Un manque de places chronique

Depuis plusieurs années, la question du manque de places d’examen du permis de conduire revient comme un serpent de mer. Été après été, la même réalité se répète : dans de nombreux départements, les délais pour obtenir une date d’examen s’allongent, contraignant les élèves à prolonger leur formation, et donc à en augmenter le coût.

Face à la pression des professionnels et des usagers, le ministère de l’Intérieur a récemment présenté une série de mesures censées répondre à la pénurie. Mais ces annonces ont suscité une vive déception parmi les organisations représentatives du secteur. Jugées trop limitées et éloignées des réalités du terrain, elles n’apportent pas de solutions de fond capables de résorber durablement les difficultés rencontrées par les candidats et les auto-écoles.

Mi-août, ces mêmes OP ont demandé à être reçues par François Bayrou, mais la tenue d’une telle réunion semble aujourd’hui bien hypothétique. Le Premier Ministre étant occupé à jouer sa survie politique en attendant le vote de confiance prévu le 8 septembre.


C’est dans ce contexte que le Groupe ECF a décidé de prendre position en avançant trois propositions concrètes. Présentées à Philippe Bailbé, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur François-Noël Buffet, elles visent à offrir des réponses immédiates et pérennes, sans compromis sur la sécurité routière.

Trois propositions pour résorber la pénurie

1. Former des postiers au métier d’examinateur

S’appuyant sur les textes de loi qui permettent déjà à des organismes agréés de faire passer l’épreuve théorique, le Groupe ECF propose d’aller plus loin. L’idée est de former trois postiers contractuels par département afin qu’ils puissent devenir examinateurs du permis de conduire.

Avec environ 300 examinateurs supplémentaires à l’échelle nationale, le problème de pénurie pourrait être réglé « définitivement ».

2. Créer un test de fin de formation obligatoire

Le Groupe ECF suggère la mise en place d’un test obligatoire avant l’inscription à l’examen pratique. Ce test permettrait de s’assurer que le candidat possède le niveau requis pour réussir.

  • Les élèves qui réussissent pourraient être présentés en priorité.
  • Ceux qui échouent devraient suivre des heures complémentaires pour atteindre le niveau attendu.

Selon l’ECF, cette mesure aurait plusieurs avantages :

  • augmenter le taux de réussite d’environ 20 %,
  • éviter le gaspillage de places en les réservant aux candidats prêts,
  • désengorger le système sans recruter d’inspecteurs supplémentaires,
  • maintenir un coût de formation proportionnel aux besoins réels de chaque élève.

3. Généraliser la conduite accompagnée et abaisser l’âge d’accès

Enfin, le Groupe ECF met en avant les atouts de la conduite accompagnée, qu’il qualifie de filière « la plus sûre, la moins chère et la plus performante » :


  • trois fois moins d’accidents,
  • un coût réduit d’environ 300 € grâce à 5 à 7 heures de conduite en moins,
  • un taux de réussite de 77 % dès la première présentation.

ECF plaide ainsi pour une généralisation de cette filière, associée à un abaissement de l’âge d’accès de l’AAC à 14 ans, afin de favoriser une mobilité plus sûre et progressive.

La nécessité d’avoir un débat de fond

En avançant ces propositions, le Groupe ECF souhaite contribuer à la réflexion sur les solutions possibles. Pour son président, Patrick Mirouse, l’enjeu est clair : « augmenter le taux de réussite sans abaisser le niveau d’exigence, pour garantir la sécurité de tous ».

Ces trois pistes, relativement simples et pragmatiques, visent à traiter le problème structurel de la pénurie de places d’examen et à redonner confiance aux candidats comme aux professionnels de la formation à la conduite.


17 Commentaires

  1. Bonjour,
    Seul des grands groupes peuvent avancer de telles ignominies.
    Même s’il est vrai que certains départements sont en souffrance, on ne peut pas reporter cette situation dans tous les départements.
    Désengorger les places d’examen c’est tout d’abord bien faire son travail et ne pas voir l’appât du gain en multipliant son nombre de bureaux, le nombre de moniteurs et donc effectuer des formations pour rémunérer tout ce petit monde.
    C’est une spirale dans laquelle les petits établissements ne sont pas tombés. Eux savent gérer formations et droits en places, c’est pourquoi nous forgeons notre réputation en tant qu’auto-écoles traditionnelles et de proximité.
    Nous restons un pilier dans le système qui sauvent la triste destinée des candidats échappés de vos tentacules.

    • Tout à fait d accord !!
      Le groupe Ecf ne représente pas la profession !!
      Rien ne les intéresse à part l argent !! les trois propositions qu ils font vont dans ce sens…
      Aucune notion de sécurité routière dans celles ci !!

      Les auto écoles de proximités sont la base d une confiance et d un sérieux dans l apprentissage !!
      Faisons leurs confiance et créons une formation continue tant demandée par notre profession.

      Les inspecteurs auront un rôle de contrôle des auto ecole, de la formation et des formateurs qui auraient une capacité à donner un permis probatoire à un élève confirmé par une conduite sans infractions graves et sans accident pour recevoir un permis définitif sous un délai de 2 à 3 ans…

      Redonnons des avantages à l apprentissage anticipée de la conduite. Un délai abaissé de ce permis probatoire, un nombre de points de 12 plus vite atteint, des primes sur l assurance…
      Une conduite accompagnée qui pourrait être accessible à tous en proposant à des conducteurs infractionnistes de payer leur dette en effectuant des heures de conduite accompagnée…

      En bref que l on arrête d infantiliser les auto école, de faire du ménage de ceux dont le premier but n est pas la sécurité routière mais le chiffre d affaire,
      de réfléchir à une vraie formation qui prend en compte la sécurité et non la réussite d un examen de 30 minutes qui est la panacée de ceux qui n ont pas de cerveaux pour comprendre qu il ne vaut rien…

      Vivement le changement !!

  2. La solution numéro 1 n’a aucune chance de voir le jour vu les restrictions budgétaires à venir. De toute façon le temps nécessaire pour former sérieusement un IPCSR ne permettra pas de voir la moindre amélioration avant 12 mois minimum à moins de tout bâcler.
    La solution 2 est intéressante mais au risque d’enfoncer une porte ouverte on appelle ça un examen blanc ou un bilan d’évaluation. En plus d’être une pratique habituelle ça fait partie du processus normal de formation. Le soucis est que du point de vue du public nous sommes jugés et parties, de ce fait notre avis lui paraît partial et orienté. Cette proposition n’a donc pas d’intérêt.
    La solution 3 est sans doute la seule qui soit viable mais il faudrait revoir certaines choses vu le nombre croissant de parents qui estiment leur enfant prêt alors qu’il est très loin du compte. Les parents actuelles sont ceux qui ont été formés quand on a commencé à tripatouiller la procédure pour lâcher du permis. C’est très perceptible et ça n’est pas brillant…

  3. « Jugées trop limitées et éloignées des réalités du terrain, elles n’apportent pas de solutions de fond capables de résorber durablement les difficultés rencontrées par les candidats et les auto-écoles.» je souligne quand même qu’il est très paradoxal, limite lunaire, de parler de problème de fond et de proposer des solutions qui ne s’y attaquent pas. Le problème de fond est le niveau calamiteux des candidats. La seule donnée à retenir est le taux de réussite catastrophique de l’examen. Elle seule explique 90% du problème mais curieusement aucune OP ne veut le reconnaître et dès qu’on met le doigt dessus une bonne partie de la profession s’offusque, sans doute parce qu’elle y a une part de responsabilité. Mais les faits sont là et les mêmes qui s’indignent sont également ceux qui détaillent avec délectation le comportement inconséquent des élèves. Les réseaux font office d’exutoire, chacun y lâche la pression en relatant des anecdotes quotidiennes qui ne sont que les témoignages de la bêtise ambiante. Le niveau est faible, très faible. Des pages comme « aides et conseils au permis » compilent des témoignages et des réactions de candidats et ils sont édifiants. Le vrai fond du problème n’a rien à voir avec les effectifs d’ipcsr mais avec le niveau intellectuel et le niveau de conception qu’a le public de la formation au permis de conduire. C’est avant tout un problème sociétal lié à la mentalité et à l’éducation globale. En ce sens tout ce qu’on mettra en œuvre sans s’attacher à cette cause sera voué à l’échec.

    • Bonjour Eric, je partage complétement votre avis, c’est aussi le retour que nous avons des IPCSR.
      Revoyons dans un 1er temps la formation des nouveaux « MONITEURS » et non pas enseignants, comme on en trouvait avant qu’ils ne servent d’apprentis aux auto-écoles.
      Je reviens juste sur l’AAC…. Pourquoi pas 12 ans, c’est l’âge auquel il sont responsable de leur petites bêtises, puis dans les grandes agglos les parents n’ont pas le temps de les faire conduire d’autant qu’il n’y a plus d’endroit pour ça (éco-mobilité oblige !!)

  4. Evaluer vos moniteurs avant d’évaluer vos élèves…
    Bon nombre de moniteurs se promènent avec les élèves , ne cherche que de l’empathie et de la discussion…
    c’est un travail et pas une occupation

    un exploitant en fin de carrière

  5. Toute solution qui augmenterait le coût n’est pas envisageable en ce moment.
    Je propose donc pour régler ce problème récurrent que ce soit les auto-écoles qui délivrent un permis probatoire comment le fait déjà un peu avec la conduite supervisée et accompagnée.
    J’entends déjà les critiques comme quoi on ne peut pas être juge et partie, que les parents d’élèves peuvent faire pression sur les auto-écoles etc…
    Sauf que en cas de désaccord, il y aurait la possibilité de faire intervenir un inspecteur intervention qui devrait être marginale.
    D’autre part, ce permis délivré par les auto-écoles pourrait être crédité que d’un seul point pendant un an de façon à ce qu’ils tiennent à carreau.
    Dans le cas contraire, retour à l’auto-école et passage devant un inspecteur
    Le permis définitif leur sera attribué après la période probatoire dans les modalités resteraient à définir
    Cordialement

    • Si les contrôles en cas de désaccord sont effectifs, sérieux, stricts, avec un niveau d’exigence supérieur à celui de l’examen actuel (qui n’a pour but que de délivrer le plus possible de permis) et que les « esprits récalcitrants » se font lattés, ça pourrait effectivement être une solution à retenir.
      Reste que la relation financière entre l’Ae et l’élève induira toujours une suspicion chez l’élève.

  6. la conduite accompagnée a 14 ans me parait pas realiste, vous avez deja des jeunes de
    15ans avec un manque de maturite et de perception sur la route .
    De plus a 15ans vous avez des petites tailles au niveau des installations dans le vehicule
    ils ne sont pas a l’aise alors a 14ans on fais quoi ?

  7. Dans un monde parfait, oui pourquoi pas.
    Après il suffit que Bob le laxiste, sorte tout le monde sans vrai niveau, et vu les mentalités (liées au budget), il attirera tous les nouveaux élèves comparé à celui qui travaille correctement.
    Après il faudrait mettre un garde fou, seules les auto-ecoles labellisées pourraient le faire.
    3 accidents corporels le même trimestre ou semestre, inspection de quelques élèves au hasard…

  8. Peut être revenir au permis à 18ans ,cela désengorgerai un peut et soulagerai les pressions subit par les auto école.
    Et ce qui remotirerai pour l aac.
    D ailleurs si je ne m abuse, tjrs pas de stat sur les 17ans … bizarre…

  9. Bonjour
    1 solution très simple, rapide et peu coûteuse serait d’embaucher d’une manière contractuelle et provisoire, des enseignants de la conduite qui enseignent depuis + de 20 ans. Ils seraient formés en 15 jours au poste d’ Ipcsr ( largement suffisant pour apprendre à se servir des outils administratifs…). La formation pourrait se faire sous la responsabilité des délégués de chaque département. En fonction des besoins et des pénuries de places, le délégué pourrait user de ces Ipcsr contractuels quand il veut.
    1 enseignant de la conduite automobile qui exerce sa profession en continu depuis 20 ans a acquis une grande expérience dans le domaine du permis de conduire, sûrement beaucoup plus que certains Ipcsr qui débarquent d’1 concours et d’une mini formation…..

    • Non, on ne peut pas être juge et partie. il faut que ce soit séparé. Par contre je suis d’accord que sur certains départements en particulier la région parisienne, nous avons à faire face à des IPCSR novices et ce continuellement. A peine arrivés, ils veulent partir. Le temps qu’ils prennent de l’expérience et les voilà mutés. Ca pose un grave problème de compétence à long terme car nous avons à subir un renouvellemnt continuel. Et ce n’est pas la faute de ces IPCSR, mais de la DSR qui ne sait pas les retenir. Soit ils font un concours régional, soit ils font ce qu’il faut pour qu’une bonne partie d’entre eux restent sur ces départements. Aujourd’hui nous avons un gros soucis sur les hauts de seine. Mais quand ce sera comblé, les nouveaux qui doivent arriver n’auront qu’une idée: Partir le plus vite possible comme à chaque fois. Et ils partirons quand ils auront acquis de l’expérience. Et c’est ça sur tous les départements franciliens. On essuie continuellement les plâtres.

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