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Auto-écoles : les dates de dé-confinement enfin connues!

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Après six semaines de fermeture administrative en raison de l’épidémie de Covid-19, l’annonce des dates de reprise pour les leçons et les examens de conduite représente, pour beaucoup, une lumière au bout du tunnel. Cette reprise progressive se fera selon des modalités et des protocoles sanitaires qui seront validés d’ici la semaine prochaine. Voici ce que l’on sait à l’heure actuelle.

Une réouverture progressive selon les départements

L’information a été donnée hier (28 avril) par le Premier Ministre, Édouard Philippe, le dé-confinement et la reprise de l’activité économique se fera de manière différenciée selon les départements. Dans les départements les moins impactés par l’épidémie, les entreprises pourront redémarrer plus tôt, alors que celles situées dans les départements les plus touchés devront patienter encore un peu.

Les départements seront classés par couleur : les départements « verts » et les départements « rouges ». La carte des départements sera dévoilée le 30 avril par le Professeur Jérôme Salomon lors de son point presse journalier sur l’évolution de la pandémie.

Une réouverture des bureaux dès le 11 mai

Quelle que soit la zone (verte ou rouge), les écoles de conduite pourront rouvrir leurs bureaux à partir du lundi 11 mai. La reprise des leçons et des examens dépendra, elle, du département et de la catégorie de permis concernée.

La reprise des activités devra se faire, a minima, selon les règles de sécurité sanitaire éditées par le Haut Conseil de la Santé Publique. Les organisations professionnelles ont travaillé sur des protocoles sanitaires. L’UNIC a établi un « guide de sécurité sanitaire » avec la SOCOTEC, alors que le CNPA a rédigé un « protocole de reprise » validé par une infectiologue du CHU de Strasbourg. Ces documents ont été soumis pour validation aux Ministères concernés.

Une conférence téléphonique doit avoir lieu lundi 4 mai entre la DSR et les organisations professionnelle pour définir de manière précise les mesures sanitaires qui devront être prises par les écoles de conduite. Il semblerait que la séparation en plexiglas, entre l’élève conducteur et l’enseignant ou l’inspecteur, ne soit pas retenue, pour des questions de sécurité et d’efficacité (une telle paroi n’empêcherait en rien la propagation du virus).

IMPORTANT :
Les auto-écoles (comme toute entreprise) devront mettre en place et veiller à une stricte application des mesures de sécurité sanitaire retenues à l’issue de la réunion du 4 mai! En effet, la responsabilité légale de l’entreprise sera engagée en cas de transmission du virus d’un élève vers un de vos salariés (ou inversement). La démonstration que la contamination a eu lieu pendant une leçon de conduite s’annonce néanmoins assez compliquée à démontrer…

La reprise dans les départements « verts »

11 mai

Ouverture des bureaux au public, reprise des leçons de conduite et de toutes les activités pour toutes les catégories de permis. Reprise des examens de code

18 mai

Reprise des examens moto et PL. Les places seront attribuées uniquement par options sur Printel. Pour les examens moto les durées seront modifiées : 12 minutes pour le plateau et 36 minutes pour la circulation.

1er juin

Reprise des examens B. La première semaine par options et à partir de la deuxième semaine retour à la méthode de population de référence.

La reprise dans les départements « rouges »

11 mai

Ouverture des bureaux au public. Possibilité de dispenser des leçons moto et poids-lourds (uniquement), après accord du Préfet du département.

18 mai

Dans les départements où le Prefet a donné son accord, reprise des examens moto et PL. Les places seront attribuées uniquement par options sur Printel.

1er juin

Reprise des leçons et des examens B. La première semaine par options et à partir de la deuxième semaine retour à la méthode de population de référence.


Candidats libres: des taux de réussite toujours mauvais

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Taux de réussite candidats libres permis de conduire
La Sécurité routière a mis en ligne fin février son Bilan des examens du permis de conduire pour l’année 2018. Nous nous sommes intéressés, cette année encore, aux chiffres concernant les candidats libres. Si leur nombre a été multiplié par deux comparé à 2017, leur taux de réussite reste lui toujours inférieur de 10 à 15 points selon les départements.

Un nombre de candidats libre en augmentation

Le nombre de candidats libre ne cesse d’augmenter rapidement, depuis 2015. Ils sont passés de 3081 (en 2015) à 23 311 (en 2018). L’accélération est particulièrement forte au cours de cette dernière année puisque leur nombre augmente de 132,8% entre 2017 et 2018.

Leur nombre reste néanmoins limité comparé au total de candidats se présentant à l’examen pratique. En 2018, ils ne représentaient pas plus de 1,4% du nombre total de candidats. Par ailleurs, le phénomène touche principalement les grands centres urbains : Paris et les départements limitrophes (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Yvelines), le Rhône et la Seine-Maritime.

La plupart de ces candidats libres se présentent dans la catégorie B (95,8% d’entre eux), le reste se présentant en groupe lourd ou en moto (0,8%).

Des taux de réussite toujours très inférieurs à la moyenne

Le taux de réussite des candidats libres à l’examen pratique pour l’année 2018 s’élève à…. 44,9%. Ce taux de réussite est en très légère hausse par rapport à celui constaté en 2017 (42,1%). En revanche, il reste très inférieur :

  1. à la moyenne nationale, qui est de 58% (-13 points pour les candidats libres) ;
  2. à la moyenne pour les candidats en conduite accompagnée, qui est de 74,6% (-32,6 points pour les candidats libres) ;
  3. à la moyenne dans les départements où les candidats libres sont les plus nombreux. En Seine-Saint-Denis, par exemple, le taux de réussite moyen est de 62,4% (- 15,5 points pour les candidats libres).

Consultez le Bilan du permis de conduire 2018 en intégralité sur le site de la Sécurité routière.


Manque de places d’examen : les propositions du Groupe ECF

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propositions ECF manque de places d'examen

Alors que les délais pour obtenir une place d’examen au permis de conduire ont explosé depuis le printemps, les mesures annoncées par le ministère de l’Intérieur n’ont pas convaincu la profession. Le Groupe ECF, par la voix de son président Patrick Mirouse, avance trois solutions pour désengorger le système et améliorer durablement le taux de réussite. Des propositions qui permettront d’alimenter le débat avec l’administration.

Un manque de places chronique

Depuis plusieurs années, la question du manque de places d’examen du permis de conduire revient comme un serpent de mer. Été après été, la même réalité se répète : dans de nombreux départements, les délais pour obtenir une date d’examen s’allongent, contraignant les élèves à prolonger leur formation, et donc à en augmenter le coût.

Face à la pression des professionnels et des usagers, le ministère de l’Intérieur a récemment présenté une série de mesures censées répondre à la pénurie. Mais ces annonces ont suscité une vive déception parmi les organisations représentatives du secteur. Jugées trop limitées et éloignées des réalités du terrain, elles n’apportent pas de solutions de fond capables de résorber durablement les difficultés rencontrées par les candidats et les auto-écoles.

Mi-août, ces mêmes OP ont demandé à être reçues par François Bayrou, mais la tenue d’une telle réunion semble aujourd’hui bien hypothétique. Le Premier Ministre étant occupé à jouer sa survie politique en attendant le vote de confiance prévu le 8 septembre.

C’est dans ce contexte que le Groupe ECF a décidé de prendre position en avançant trois propositions concrètes. Présentées à Philippe Bailbé, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur François-Noël Buffet, elles visent à offrir des réponses immédiates et pérennes, sans compromis sur la sécurité routière.

Trois propositions pour résorber la pénurie

1. Former des postiers au métier d’examinateur

S’appuyant sur les textes de loi qui permettent déjà à des organismes agréés de faire passer l’épreuve théorique, le Groupe ECF propose d’aller plus loin. L’idée est de former trois postiers contractuels par département afin qu’ils puissent devenir examinateurs du permis de conduire.

Avec environ 300 examinateurs supplémentaires à l’échelle nationale, le problème de pénurie pourrait être réglé « définitivement ».

2. Créer un test de fin de formation obligatoire

Le Groupe ECF suggère la mise en place d’un test obligatoire avant l’inscription à l’examen pratique. Ce test permettrait de s’assurer que le candidat possède le niveau requis pour réussir.

  • Les élèves qui réussissent pourraient être présentés en priorité.
  • Ceux qui échouent devraient suivre des heures complémentaires pour atteindre le niveau attendu.

Selon l’ECF, cette mesure aurait plusieurs avantages :

  • augmenter le taux de réussite d’environ 20 %,
  • éviter le gaspillage de places en les réservant aux candidats prêts,
  • désengorger le système sans recruter d’inspecteurs supplémentaires,
  • maintenir un coût de formation proportionnel aux besoins réels de chaque élève.

3. Généraliser la conduite accompagnée et abaisser l’âge d’accès

Enfin, le Groupe ECF met en avant les atouts de la conduite accompagnée, qu’il qualifie de filière « la plus sûre, la moins chère et la plus performante » :

  • trois fois moins d’accidents,
  • un coût réduit d’environ 300 € grâce à 5 à 7 heures de conduite en moins,
  • un taux de réussite de 77 % dès la première présentation.

ECF plaide ainsi pour une généralisation de cette filière, associée à un abaissement de l’âge d’accès de l’AAC à 14 ans, afin de favoriser une mobilité plus sûre et progressive.

La nécessité d’avoir un débat de fond

En avançant ces propositions, le Groupe ECF souhaite contribuer à la réflexion sur les solutions possibles. Pour son président, Patrick Mirouse, l’enjeu est clair : « augmenter le taux de réussite sans abaisser le niveau d’exigence, pour garantir la sécurité de tous ».

Ces trois pistes, relativement simples et pragmatiques, visent à traiter le problème structurel de la pénurie de places d’examen et à redonner confiance aux candidats comme aux professionnels de la formation à la conduite.


Disparition de Jean Antona : un doyen de la profession nous quitte

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Disparition Jean Antona - Janot

La profession des auto-écoles est en deuil. Jean Antona, affectueusement surnommé « Janot », s’est éteint cette semaine. Figure incontournable de la formation à la conduite en Seine-Saint-Denis et pilier du syndicat UNIDEC, il laisse derrière lui plus de soixante années d’engagement et un souvenir impérissable auprès de tous ceux qui l’ont connu.

Un parcours marqué par six décennies d’engagement

L’histoire de Jean Antona avec la profession débute en 1963. Pendant plus de 62 ans, il a accompagné des générations d’apprentis conducteurs, transmettant son savoir-faire et sa passion.

En 1968, il ouvre sa première auto-école à Pierrefitte-sur-Seine, puis en 1982 une seconde à Stains. C’est également cette année-là qu’il s’investit dans le syndicat UNIDEC, dont il co-rédige les statuts. Fidèle à ses valeurs, il a toujours défendu avec force et conviction les intérêts de ses confrères et de la profession.

Son parcours se poursuit en 1992, lorsqu’il obtient le diplôme de BAFM (Brevet d’Aptitude à la Formation de Moniteurs), qui lui permet de former les enseignants de la conduite. Par cette nouvelle mission, il participe à la transmission du métier et à la préparation des générations futures.

Un syndicaliste respecté et un homme de cœur

Jean Antona était de tous les combats. Pendant plus de 30 ans, il a fait entendre sa voix dans les débats et les négociations, toujours avec respect, droiture et une profonde humanité.

Même lorsque les appartenances syndicales différaient, il savait rassembler et rester un interlocuteur écouté. Ses collègues soulignent son respect, sa gentillesse et son soutien indéfectible.

Dans les moments difficiles, il savait trouver les mots justes. « Les filles, on y va, je vous fais confiance », aimait-il dire à ses camarades de lutte, Martine Marsille et Louisa Mebarki (UNIC).

Un vide immense

Jean Antona a traversé toutes les tempêtes de la profession, apportant toujours son énergie et son expérience. Sa disparition laisse un vide immense. Lors des prochaines réunions en préfecture, son absence sera ressentie, mais sa mémoire continuera d’accompagner ses collègues et amis.

Contactée, la présidente de l’UNIDEC, Christelle Oberholz nous a déclaré « L’UNIDEC est profondément touchée par ce départ soudain. Jean était un adhérent historique de notre syndicat et il a beaucoup œuvré pour les auto-écoles de Seine-Saint-Denis. On a une pensée pour sa famille. »

Au revoir, Janot. Merci pour ton parcours exemplaire, ton engagement et ton humanité.


Michèle Lugrand nommée Déléguée interministérielle à la Sécurité routière par intérim

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Michèle LUGRAND Déléguée interministérielle à la Sécurité routière par intérim

Nomination surprise à la tête de la Sécurité routière. À peine arrivée hier (27 août) à la DSR, Michèle Lugrand hérite du poste de Déléguée interministérielle à la Sécurité routière par intérim. Elle succède à Florence Guillaume, appelée à d’autres fonctions après un passage contrasté à la direction de la Sécurité routière.

Une arrivée express à la DSR

Nommée par un arrêté du 7 août, Michèle Lugrand a officiellement rejoint hier la Délégation à la Sécurité routière (DSR). À peine arrivée, elle est nommée Déléguée interministérielle à la Sécurité routière par intérim, dans l’attente de sa nomination définitive ou de la nomination de quelqu’un d’autre. Cette prise de fonction s’accompagne d’une période d’essai de six mois.

Particularité notable : Michèle Lugrand n’a, jusqu’ici, jamais exercé dans le champ de la sécurité routière. Elle y fait donc ses premiers pas, découvrant un domaine dont elle ignore encore largement les enjeux et les pratiques.

Diplômée de l’ENA, Administratrice de l’État du deuxième grade, Secrétaire générale pour les affaires régionales de la région Auvergne-Rhône-Alpes, elle a officié précédemment en tant que secrétaire générale de la préfecture de l’Aveyron et s’est vue confié en 2021 une mission interministérielle dédiée à l’administration territoriale de l’État. Son CV complet est en ligne sur le site de la Région ARA.

Le départ de Florence Guillaume

Cette nomination intervient alors que l’actuelle Déléguée, Florence Guillaume, s’apprête à quitter ses fonctions. À compter du 1er septembre, elle sera promue générale de corps d’armée, et prendra la tête de la région Grand Est ainsi que de la zone de défense et de sécurité Est (arrêté du 30 juillet 2025).

Son passage à la tête de la DSR ne laissera probablement pas une empreinte marquante dans les mémoires des écoles de conduite. Si elle s’est montrée active et présente sur le terrain, elle a souvent fait preuve d’une méconnaissance des dossiers liés à l’enseignement de la conduite. Un sujet qui semble-t-il ne l’intéressait pas outre mesure.

Concernant la fraude à l’examen du code de la route, il aura fallu plus d’un an et demi entre sa nomination et la mise en place de mesures (largement insuffisantes). Sur le sujet épineux de RDVPermis, elle n’en maîtrisait pas toutes les subtilités et n’était pas en mesure de répondre aux écoles de conduite aux différents congrès et conventions auxquelles elle était conviée. Plus récemment encore, concernant le manque de places d’examen, elle a semblé minimiser la pénurie ce qui a particulièrement déplu aux écoles de conduite.

Une période d’intérim sous le signe de l’apprentissage

Pour les prochains mois, Michèle Lugrand occupera ses fonctions par intérim, le temps pour elle de se former et de s’approprier les dossiers. Elle devrait se limiter à la gestion des affaires courantes, épaulée par les fonctionnaires de la DSR (la sous-directrice de l’éducation routière et du permis de conduire et les différents chefs de service). Dans ce contexte, aucune initiative majeure ni décision structurante n’est attendue à court terme.


Auto-écoles et inspecteurs demandent à être reçus par François Bayrou

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Les tensions autour du manque chronique de places d’examen au permis de conduire continuent de monter. Après les annonces jugées très insuffisantes du gouvernement début août, les principales organisations patronales du secteur et SNICA-FO, le syndicat majoritaire des inspecteurs, unissent leurs voix pour demander une audience au Premier ministre François Bayrou.

Des mesures jugées largement insuffisantes

Le « plan pour faciliter l’accès à l’examen pratique du permis de conduire » présenté par le ministre de l’Intérieur François-Noël Buffet n’a convaincu ni les auto-écoles ni les inspecteurs. Comme nous le rapportions déjà (lire notre article), la production de quelques places supplémentaires et le recrutement de seulement dix inspecteurs en 2026 ne permettront pas de résorber les retards accumulés depuis 2024, notamment liés au passage du permis dès 17 ans et à l’ouverture du CPF à la moto.

Les organisations professionnelles rappellent que des milliers de candidats se retrouvent dans l’attente, parfois pendant plusieurs mois, ce qui freine leur accès à l’emploi et complique la gestion des auto-écoles sur tout le territoire.

Une demande d’audience commune adressée au Premier ministre

Dans un communiqué conjoint daté du 13 août, MOBILLIANS ESR, l’UNIDEC, l’UNIC et le SNICA-FO soulignent que la situation exige un plan beaucoup plus ambitieux et une réforme structurelle du système d’examen. Ils demandent ainsi à François Bayrou de les recevoir « au plus tard à la fin du mois d’août » pour ouvrir une véritable négociation.

Leur objectif est double : désengorger rapidement le système d’examen et lui donner les moyens de répondre durablement aux besoins de mobilité des jeunes, tout en renforçant la sécurité routière, en particulier chez les 17-25 ans.

Un malaise profond

Cette demande conjointe de la part des auto-écoles et des IPCSR est inédite et elle témoigne du malaise profond qui secoue actuellement la profession.

Avant de s’engager aux côté des écoles de conduite, SNICA-FO a pris le temps de consulter ses adhérents : près des 2/3 se sont dit favorables à une action commune avec les auto-écoles.

Si les positions ne sont pas 100% alignées, auto-écoles et inspecteurs parviennent à se retrouver sur certains sujets, notamment « sur le rejet de la privatisation et la dérégulation voulues par les représentants des AE en ligne » comme le souligne SNICA-FO.

L’UNSA-SANEER écarté des discussions

À noter que l’UNSA-SANEER, syndicat représentant également des inspecteurs du permis de conduire, n’a pas été convié à cette démarche commune. Une exclusion qui s’explique peut-être par les positions récentes prises par l’organisation qui, dans une dernière note de blog :

  1. semblait remettre en cause la « qualité de la formation dispensée par les EECA » et demander une « formation continue des enseignants ainsi que leurs contrôles » ; et,
  2. semblait globalement satisfaite des réponses apportées par le Ministre François-Noël Buffet.

Un automne social sous tension pour François Bayrou

Cette demande d’audience s’inscrit dans un contexte politique et social chargé pour le nouveau Premier ministre. Entre les revendications des enseignants, la réforme du RSA, la colère des agriculteurs et désormais la grogne des professionnels du permis de conduire, la rentrée 2025 s’annonce mouvementée. François Bayrou, qui a promis de renouer avec un dialogue social « exigeant et franc », devra rapidement donner des signes d’écoute s’il veut éviter une multiplication des fronts de contestation.


Sécurité routière : forte hausse de la mortalité en juillet 2025

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Rapport mortalité sécurité routière juillet 2025

Le mois de juillet 2025 a été particulièrement meurtrier sur les routes de France métropolitaine. Selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 338 personnes ont perdu la vie, contre 275 en juillet 2024, soit +23 %. Un niveau équivalent à celui de juillet 2022.

La mortalité baisse chez les usagers de deux-roues motorisés, mais augmente nettement chez les automobilistes, les piétons et les cyclistes.

Une forte hausse du nombre de tués

La mortalité baisse pour les usagers de deux-roues motorisé (-9 tués) mais elle augmente pour tous les autres modes de transport : les automobilistes (+46 tués), les piétons (+12 tués) et les cyclistes (+8 tués). La mortalité augmente quel que soit l’âge, principalement pour les 25-64 ans (+23 tués) et les 18-24 ans (+20 tués). Le nombre de tués augmente sur les routes hors agglomération (+36 tués), sur autoroute (+15 tués) et en agglomération (+12 tués).

Source : Bilan juillet 2025 de l’ONISR, estimations au 6 août 2025

Blessés graves : baisse en juillet mais une hausse sur une année glissante

Le nombre de blessés graves baisse en juillet 2025, mais il est en en hausse de +2 % par rapport aux 12 mois précédents. La répartition des blessés graves de la route montre des tendances contrastées selon les usagers et les âges. Les deux-roues motorisés restent les plus touchés avec environ 5 100 blessés graves, soit un tiers du total, mais ce chiffre recule de 3 % par rapport à l’année précédente et de 11 % par rapport à 2019.

Les automobilistes représentent un peu moins d’un tiers des victimes, avec 4 900 blessés graves. Leur nombre progresse de 2 % sur un an, même s’il reste en retrait de 5 % par rapport à 2019.

Les cyclistes connaissent une hausse marquée, avec 2 700 blessés graves (+5 % en un an, +17 % depuis 2019), conséquence de l’essor du vélo en ville comme en milieu rural. À l’inverse, les piétons voient leur nombre de blessés graves reculer à 2 000 (-2 % sur un an, -14 % depuis 2019). Les utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPm), tels que les trottinettes, enregistrent une forte progression, avec 900 blessés graves (+27 %).

Du côté des âges, on compte 2 800 blessés graves chez les 18-24 ans, en baisse de 3 %. La même estimation s’applique aux 65 ans et plus, mais cette fois en hausse (+3 %), confirmant la vulnérabilité croissante des seniors.

Trois années pour rien ?

La Déléguée interministérielle à la Sécurité routière Florence Guillaume a pris ses fonctions en septembre 2022. Dans quelques jours, cela fera 3 ans qu’elle est en charge de la Sécurité routière en France. Force est de constater que les mesures qu’elle a mis en place, ainsi que ses équipes n’ont pas porté leurs fruits.

Depuis trois ans, le nombre de tués sur les routes a cessé de diminué. Il est quasiment stable sur le mois de juillet 2025 (comparé à juillet 2022).

Indicateur Juillet 2022 Juillet 2025 Évolution
Tués 354 338 -1,5 % par an
Blessés graves n.a 1 644 n.a

Une nouvelle impulsion est nécessaire. Des mesures fortes et globales… à commencer par une meilleure formation initiale des conducteurs et – pourquoi pas – une formation tout au long de la vie ?


Qualiopi : les auto-écoles doivent s’attendre à davantage de contrôles

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Auto-Ecole Certification Qualiopi plan fraude

Face aux dérives et aux fraudes constatées dans la formation professionnelle, le gouvernement durcit le ton. Les auto-écoles certifiées Qualiopi devront bientôt composer avec des audits plus stricts, des obligations renforcées et un risque accru de sanctions.

Qualiopi, le sésame pour accéder aux financements publics

Entrée en vigueur en 2019, la certification Qualiopi est devenue incontournable pour tout organisme de formation souhaitant bénéficier de financements publics ou mutualisés, comme le Compte Personnel de Formation (CPF).

Pour les auto-écoles, c’est un atout stratégique : elle permet de proposer à leurs élèves de financer tout ou partie de leur permis grâce à ces aides. Un argument de poids pour attirer de nouveaux candidats.

Fraude et dérives : un constat alarmant

Malgré ce cadre de qualité, certaines structures ont profité du système pour mettre en place des pratiques douteuses. Formations fictives, bilans de compétences bâclés, taux de réussite gonflés… Ces dérives nuisent à la crédibilité de l’ensemble du secteur.

Le 24 juillet 2025, un plan interministériel d’amélioration de la qualité et de lutte contre la fraude a été présenté par le ministère du Travail et de l’Enseignement supérieur. Objectif : serrer la vis et restaurer la confiance dans le système. Il s’agit également pour l’Etat de faire des économies.

Un plan d’action en quatre axes

Le plan s’articule autour de quatre priorités qui auront un impact direct sur les auto-écoles.

1. Renforcer la qualité des formations

Des exigences pédagogiques plus élevées, des parcours mieux structurés, et un suivi plus personnalisé des élèves. Les indicateurs de performance – taux de réussite, taux d’abandon et taux de satisfaction – deviendront des critères essentiels.

2. Mieux informer les bénéficiaires

Les usagers devront être clairement informés de leurs droits, des dispositifs d’alerte et des performances de l’organisme. Les auto-écoles devront donc afficher leurs taux de réussite et expliquer leur méthodologie.

3. Garantir la fiabilité de la certification

Les audits Qualiopi seront plus fréquents, plus poussés, et menés par des auditeurs eux-mêmes contrôlés. La certification ne se limitera plus à une conformité documentaire : elle vérifiera la réalité et l’efficacité des pratiques.

4. Lutter activement contre la fraude

En cas de suspicion sérieuse (signatures falsifiées ou anticipées, par exemple…), la suspension du numéro d’activité pourra être immédiate. Un système d’information partagé entre administrations permettra de croiser les alertes et accélérer les sanctions.

Ce qui change concrètement pour les auto-écoles

Voilà à quoi les écoles de conduite peuvent s’attendre dans les mois à venir :

Audits plus rigoureux : contrôle accru de la qualité réelle des formations.
Transparence obligatoire : affichage clair des résultats et des méthodes pédagogiques.
Vigilance interne renforcée : détection proactive des anomalies et mise en place d’outils de traçabilité.
Sanctions rapides : retrait de la certification ou suspension d’activité en cas de fraude.

Vers une nouvelle culture de la conformité

Avec ce plan, le gouvernement envoie un message clair : la certification Qualiopi doit être un gage de qualité, pas une formalité administrative.

Pour les auto-écoles, cela implique de passer d’une logique de simple conformité à une culture de la qualité et de la transparence. Un virage qui pourrait renforcer leur crédibilité… mais qui demandera aussi rigueur et anticipation.


« Mesurettes » : les organisations professionnelles très déçues par les annonces du Ministère

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Mesures Ministère Places examen permis de conduire

Une réunion a eu lieu hier entre les représentants de l’intersyndicale (Mobilians ESR, Unidec et UNIC) et le Ministère de l’Intérieur. Cette « réunion de restitution » devait permettre à l’administration de présenter en détail les mesures envisagées pour régler le problème du manque de places d’examen et réduire les délais d’attente. À l’issue de la première réunion mi-juillet, les espoirs étaient grands. Face aux mesures proposées hier, la déception l’est tout autant ! PermisMag vous résume les annonces et la réaction de l’intersyndicale.

Les propositions du Ministère de l’Intérieur

Ce matin, sur BFMTV, le Ministre auprès du Ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet, a annoncé une série de mesures visant à répondre au manque de places d’examen. Détaillées dans un communiqué de presse, diffusé sur le site du Ministère, ces mesures sont les suivantes :

  1. Création de 80 000 places d’examen supplémentaires
  2. Recrutement et formation de 108 inspecteurs, avec l’ajout de 10 postes dès 2026
  3. Renforcement de l’accompagnement local via les préfets
  4. Mise en place d’une option « sans passager » pour le permis moto, avec un code restrictif spécifique et une formation qualifiante complémentaire.

Et une mesure à moyen terme avec la mise en place d’une mission parlementaire flash dès le mois de septembre 2025. Cette mission parlementaire aura pour but de « proposer des mesures nouvelles pour augmenter le taux de réussite à l’examen, sans compromettre la sécurité, ni le niveau d’exigence ».

Des solutions insuffisantes et inadaptées

La crise actuelle que traverse la profession aura au moins un mérite : mettre d’accord les organisations professionnelles ! À l’issue de la réunion d’hier, elles étaient unanimes pour dire que les mesures proposées ne sont pas du tout à la hauteur de leurs attentes.

Sur les 80 000 places d’examen annoncées

Ces places sont hypothétiques, il s’agit d’un maximum de 80 000 places d’examen supplémentaires qui seront proposées entre août et décembre 2025. Pour cela la DSR fera appel à des IPCSR retraités et à des IPCSR volontaires. Elle mobilisera également les IPCSR tout juste sortis de formation en leur faisant faire 13 unités dès le deuxième mois sur le terrain (10 le premier mois et 13 à partir du deuxième). Enfin,⁠ ⁠⁠en réduisant la durée de la circulation moto à 32 minutes.

Ces places ne sont pas ciblées. Il n’existe aucune garantie (1) que la DSR trouve des volontaires pour effectuer ces examens et (2) que ces volontaires soient situés dans les départements les plus affectés par le manque de places.

Elles sont très largement insuffisantes. Les 80 000 places promises sont une goutte d’eau dans l’océan. Elle représentent une moyenne de 158 places supplémentaires par département et par mois. Présenté autrement, 80 000 places d’examen pour 12 000 auto-écoles, cela représente 1,33 place supplémentaire par auto-école pour une période de 5 mois… soit 0,26 place supplémentaire par auto-école et par mois !!

L’intersyndicale estime qu’il faudrait produire entre 300 000 et 400 000 places d’examen pour résorber le retard accumulé ces derniers mois.

Sur le recrutement d’inspecteurs supplémentaires

Le communiqué parle de 108 IPCSR supplémentaires, « avec l’ajout de 10 postes dès 2026 ». En réalité, ces inspecteurs étaient déjà prévus. Ils correspondent aux 100 inspecteurs supplémentaires sur 3 ans promis par Gérald Darmanin en son temps. Ils se répartissent ainsi : 49 IPCSR, le 29 septembre 2025, 32 IPCSR à la mi-janvier 2026 et 27 IPCSR en mai 2026. Ces inspecteurs combleront à peine les départs en retraite et ceux qui quittent la profession.

La seule nouveauté est l’annonce de 10 IPCSR supplémentaires en 2026, qui sortiront de formation courant 2027. Et encore, le recrutement de ces 10 IPCSR sera conditionné à l’adoption du budget présenté par le gouvernement Bayrou à la rentrée… un vote bien loin d’être acquis.

Là encore, l’annonce est hypothétique et très insuffisante. Il y a actuellement environ 1450 IPCSR en France. S’ils étaient recrutés, les 10 IPCSR supplémentaires ne représenteraient qu’une hausse des effectifs de 0,7%.

Sur le renforcement de la communication au niveau local

Le Ministère souhaite la mise en place de cellules de suivi au niveau départemental, afin que les organisations professionnelles puissent alerter le préfet plus facilement et plus rapidement en cas de pénurie de places.

Les OP ont déjà l’habitude de communiquer avec les préfets et la mise en place de ces cellules n’apporterons rien de concret.

Les engagements intenables du Gouvernement

Dans son communiqué, le Ministère de l’Intérieur écrit « le Gouvernement rappelle son engagement ferme au respect de trois principes suivants :

  1. Pas d’augmentation du prix du permis
  2. Pas de baisse du niveau d’exigence
  3. Pas de dégradation de la sécurité routière »

Dans le viseur du Ministre, les taux de réussite qui sont selon lui insuffisants. François-Noël Buffet a déclaré ce matin sur BFMTV : « Nous allons lancer dès septembre une réflexion plus approfondie sur le permis de conduire, les conditions de son enseignement, les règles qu’on peut faire évoluer pour obtenir des résultats plus favorables que ces 52% qui sont insuffisants »

Si l’on doit augmenter les taux de réussite sans toucher au prix (donc au volume d’heures), ni au niveau d’exigence de l’examen, la seule variable d’ajustement est… la qualité de l’enseignement ! Le Ministre serait-il en train de suggérer que les écoles de conduite forment mal les élèves ? Si ce n’est pas le cas, sa déclaration est a minima maladroite.

Quelles conséquences sont à prévoir ?

Les organisations professionnelles sont unanimes pour dire que les mesures proposées par le gouvernement sont très insuffisantes. Elles donnent l’impression que le gouvernement n’a pas pris conscience de l’ampleur de la crise ou, pire, qu’il n’y a pas de volonté politique de la régler.

C’est d’autant plus grave que la situation risque d’empirer dans les mois et les années à venir :

  • la démographie des 17-21 ans est en croissance constante jusqu’en 2033. Il faudra créer au minimum 50 000 places supplémentaires par an rien que pour suivre la courbe.
  • les taux de réussite risquent de baisser (et non pas de s’améliorer comme le souhaite le Ministre). En effet, la réforme du « permis à 17 ans » avait vu un grand nombre d’élève casser leur AAC pour passer le permis plus tôt (avec des bons taux de réussite à la clef). Les élèves passent désormais le permis à 17 ans, sans passer par l’AAC ont et auront des taux de réussite plus faibles. Le taux de réussite moyen était de 58% au niveau national, il pourrait retomber à 52-53% dès l’an prochain.

Vers un permis plus cher ?

Pour que les places supplémentaires aient un vrai impact sur les délais et permettent de « désengorger » le système, la DSR propose que les 80 000 places soient réservées aux élèves jugés « ultra prêts » (sic) à passer l’examen. Si les écoles de conduite écoutent les consignes du Ministère, cela rendra forcément le permis plus cher pour les élèves.

Pour Lorenzo Lefebvre (vice-président de Mobilans ESR) « L’État crée un permis à 130 %, où il faudra être surformé pour accéder à l’examen. Les écoles de conduite responsables ne pourront plus faire passer un élève à 100 % – elles devront attendre qu’il soit « parfait ». ».

Oui à une réforme structurelle, non aux « mesurettes »

Faute d’étude statistique fiable, le Ministère de l’Intérieur semble avoir été surpris par cette crise. Entre la première réunion le 16 juillet et les annonces d’hier, la DSR a disposé de 15 jours pour préparer une réponse à la hauteur des enjeux.

Elle n’en a visiblement pas été capable, alors même qu’elle détient les chiffres, les moyens, les leviers réglementaires nécessaires pour faire bouger les lignes rapidement. Au lieu de cela, elle propose quelques mesurettes qui ne règleront rien et ne serviront qu’à gagner un peu de temps.

L’annonce d’une mission parlementaire flash est un moyen de se dédouaner en renvoyant le problème vers le Parlement. Le plus probable est que cette mission flash consultera les acteurs pendant quelques mois, qu’elle produira un rapport au printemps 2026… et que rien (ou presque) ne se passera alors que tous les regards commenceront à se tourner vers la présidentielle de 2027.

Les auto-écoles dans la rue à la rentrée

Le climat actuel dans les écoles de conduite n’est pas sans rappeler celui de 2019 et la manifestation historique qui avait eue lieu à Paris. Les membres de l’intersyndicale évoquent désormais ouvertement la possibilité de manifester à Paris à la rentrée.

Dans le communiqué de presse diffusé en milieu d’après-midi, l’intersyndicale écrit « Compte tenu des réponses apportées par l’Administration, l’intersyndicale se voit contrainte d’engager un bras de fer. » Ses membres demandent désormais à être reçus non pas par le Ministre de l’Intérieur, mais par le Premier Ministre, afin d’évoquer la mise en place de mesures d’urgence.

Pour aller plus loin

Une proposition de loi a été déposée le 11 juillet par la député Mélanie Thomin (députée du Finistère, Groupe Socialiste), pour désengorger l’accès au permis de conduire pour les jeunes dans les départements en tension (lire le texte sur le site de l’Assemblée nationale). La proposition de loi prévoit notamment :

  • la mise en place d’une évaluation à l’issue de la 15ème leçon de conduite pour évaluer si l’élève est prêt à passer l’examen
  • la possibilité dans certains cas, de faire passer l’examen pratique par des enseignants de la conduite (sous certaines conditions)
  • que les candidats en recherche active d’un emploi soient prioritaire sur les autres candidats.

Cette proposition de loi a le mérite d’exister et de nourrir le débat. Elle a relativement peu de chance d’être mise au vote et encore moins d’être adoptée.


Comment devenir chauffeur VTC professionnel en France ?

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devenir chauffeur VTC formation

En France, être chauffeur VTC professionnel est une opportunité inestimable. Cette activité bien encadrée permet de gérer librement son emploi du temps. Les revenus sont généralement motivants. En plus, vous développez une relation de proximité avec des clients variés. Mais avant d’en arriver là, quelle formation suivre ? Par où commencer et quelles sont les étapes à suivre ? Découvrez dans cet article tous les niveaux à franchir !

Suivre une formation vraiment adaptée

La première étape, et sans doute la plus importante, pour devenir chauffeur VTC professionnel en France est de suivre une formation bien adaptée. L’objectif va être de développer un ensemble de compétences pratiques et interpersonnelles qui feront de vous un professionnel aguerri.

Pour cela, vous devez choisir un organisme certifié qui propose un programme conforme aux exigences du référentiel national. La formation doit prévoir des sessions de préparation à aux épreuves écrite et orale.

Alors, de peur de faire un choix inopportun, rendez-vous sur le site bks-formation.com. Il s’agit d’un centre spécialisé basé à Aubervilliers. Il propose une formation certifiante axée sur l’excellence, avec un taux d’admission remarquable. En plus, son approche pédagogique comprend des cours modulables, un support complet et des formateurs bien expérimentés.

Réussir l’examen VTC

La deuxième étape importante pour faire carrière dans le VTC est de passer l’examen VTC. Cette évaluation, organisée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, a pour objectif de valider vos compétences à exercer en tant que professionnel. Elle comprend une épreuve écrite (réglementation, géographie) et une épreuve orale.

Pour réussir, vous devez avoir une bonne maîtrise du vocabulaire spécifique. Vous devez également connaître en détail la législation du transport public particulier de personnes, les obligations d’installation de signalétique intérieure et de facturation.

Le jour de l’examen, soyez ponctuel, muni de votre convocation et d’une pièce d’identité. L’oral exige une certaine posture, un ton professionnel et une bonne argumentation. Présentez vos réponses calmement, sans hésitation. Et si nécessaire, engagez un spécialiste pour des sessions de coaching sur mesure.

Obtenir la carte professionnelle VTC

La carte professionnelle VTC est délivrée par la préfecture. Pour l’obtenir, vous devez présenter un dossier complet :

  • Diplôme d’aptitude professionnelle (attestation de réussite à l’examen VTC) ;
  • Casier judiciaire vierge (bulletin n° 3) ;
  • Justificatif d’aptitude physique (certificat médical) ;
  • Attestation d’assurance ;
  • Justificatif de domiciliation ou de résidence fiscale ;
  • Preuve de formation continue.

Vous devez également souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle couvrant le transport de personnes. Si vous êtes étranger, vous aurez besoin en plus d’un permis de séjour valide.

Vous devez déposer votre dossier dans les délais impartis (souvent 6 mois après l’examen), frais de dossier inclus. Vous recevrez un récépissé puis la carte VTC, valable 5 ans. Une fois la carte obtenue, vous serez officiellement reconnu comme chauffeur VTC professionnel, quitte à organiser votre activité.

Créer ou intégrer une structure

La dernière étape de ce processus est de définir la structure juridique sous laquelle vous exercerez votre activité. Pour cela, vous avez deux options : soit vous créez votre propre structure, soit vous choisissez d’intégrer une structure existante.

En effet, créer une structure indépendante vous donne une liberté totale : choix des horaires, des courses, du modèle économique. Cela suppose toutefois de comprendre les bases de la gestion, de déclarer votre activité auprès de l’URSSAF, d’opter pour un statut (autoentrepreneur, SASU, EURL…). Vous devrez ouvrir un compte professionnel à cet effet.

Par ailleurs, vous pouvez simplement intégrer une plateforme VTC existante ou rejoindre une coopérative. Dans tous les cas, assurez-vous de proposer un service client impeccable et réactif, et vous jouirez d’une solide réputation dans le secteur !


CPF Moto : le Conseil d’État rejette le recours des organisations professionnelles

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rejet recours CPF moto

Un combat pour défendre l’accès au permis moto via le CPF

Depuis plusieurs mois, les deux principales organisations professionnelles du secteur de l’enseignement de la conduite – UNIDEC et Mobilians – ainsi que la Fédération des Motards en Colère, s’étaient mobilisées contre le décret 2024-444 du 17 mai 2024. Ce décret limitait la mobilisation du compte personnel de formation au financement d’un « premier permis » et excluait de facto les formations aux permis moto (A1 et A2).

Estimant que cette décision était injuste, notamment pour les nombreux usagers qui utilisent la moto comme outil de travail ou de mobilité quotidienne, les organisations professionnelles avaient déposé un recours devant le Conseil d’État pour contester cette mesure. En mars 2025, un rapporteur public avait été désigné pour examiner l’affaire, laissant entrevoir un espoir pour les requérants. Toutefois, ce dernier avait déjà recommandé le rejet du recours, estimant que la loi avait bien été respectée.

Le Conseil d’État confirme l’exclusion des permis moto des formations CPF

La plus haute juridiction administrative française a tranché : les recours déposés par Mobilians, l’UNIDEC et les Motards en Colère sont rejetés. Le Conseil d’État a suivi les conclusions du rapporteur public, validant la légalité du décret de mai 2024.

Plusieurs arguments justifient cette décision :

  • Le décret n’est pas contraire à l’esprit de la loi : le Conseil d’État estime que la loi du 23 juin 2023 laissait au décret le soin de préciser les conditions d’éligibilité au CPF, ce qui a été fait sans méconnaître l’esprit du texte.
  • Il n’y a pas eu de rupture d’égalité : selon le rapporteur public, il est légitime que seules certaines formations soient éligibles. Une personne déjà titulaire d’un permis B, par exemple, subirait moins d’entraves pour accéder à l’emploi qu’un candidat sans permis du tout.
  • Enfin, les alternatives proposées par les organisations professionnelles, comme un contrôle plus ciblé des formations moto éligibles, auraient exigé une charge administrative trop lourde, sans garantie d’efficacité. Le rapporteur estimait donc qu’il n’y avait pas de disproportion manifeste.

Un combat perdu… mais pas abandonné

Dans un email transmis à ses membres, Mobilians ESR a exprimé sa déception face à cette issue, malgré le soutien actif de plusieurs personnalités, notamment le député Sacha Houlié.

« Nous regrettons bien évidemment le sort réservé à notre recours, en dépit des efforts déployés par tous. (…) Soyez assurés que nous continuerons de nous battre car nous considérons toujours que ce décret ne correspond pas à l’esprit de la loi du 23 juin 2023 », peut-on lire dans le texte.

Malgré ce revers juridique, les OP n’entendent pas renoncer. Ils promettent de poursuivre le dialogue politique pour faire évoluer les critères d’éligibilité au CPF et réintégrer, un jour peut-être, le permis moto parmi les formations finançables.

Une mal pour un bien ?

Dans le contexte actuel de pénurie aigüe de places d’examen, la décision du Conseil d’État n’est peut-être pas une mauvaise chose à court terme. L’ouverture des financements CPF aux formations moto avait déclenché une vague d’inscriptions que le système ne serait pas en mesure d’absorber à l’heure actuelle.

Vers de nouvelles restrictions

Un article paru ce jour dans le journal Les Échos, intitulé Formation professionnelle : vers un nouveau coup de rabot sur le CPF rapporte que le gouvernement réfléchirait à limiter davantage encore le recours au CPF pour réaliser 250 millions d’euros d’économie.

Selon l’article, les pistes à l’étude consisteraient à limiter à un achat tous les cinq ans et à limiter les sommes mobilisables pour certaines formations. Il précise : « le permis de conduire auto comme moto pourrait aussi être passé à la toise, avec deux seuils envisagés, 700 ou 1.000 euros, sachant que le prix catalogue moyen était de 1.260 euros pour 25 heures l’année dernière. »


La réunion au Ministère de l’Intérieur décalée à une date ultérieure

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Salle de Réunion Vide réunion reportée

Une réunion attendue, finalement reportée

Prévue initialement pour le jeudi 24 juillet, la réunion de restitution entre les organisations professionnelles représentant les auto-écoles et le Ministère de l’Intérieur a été reportée « à une date ultérieure ». Les représentants des auto-écoles ont été informés du report ce mercredi 23 juillet, à la veille de la rencontre.

Cette réunion devait se tenir une semaine après une première rencontre avec les représentants du cabinet du ministre de l’Intérieur, Philippe Bailbé, ainsi qu’avec les représentantes de la Direction de la Sécurité Routière, Florence Guillaume et Catherine Bachelier. Elle devait permettre au Ministère de présenter des pistes concrètes de sortie de crise, alors que la profession traverse une période de tensions liée à la pénurie de places d’examen du permis de conduire.

Un signal flou de la part du Ministère

Le report de cette réunion soulève plusieurs interrogations. Ce changement de calendrier peut être interprété de deux manières opposées : soit le Ministre François-Noël Buffet reprend personnellement la main sur le dossier, ce qui pourrait être perçu comme un signe d’implication et d’écoute de la profession ; soit, au contraire, le sujet passe au second plan dans un contexte politique déjà tendu, en particulier avec la crise ouverte autour de la loi Duplomb, qui mobilise fortement les services ministériels.

À une semaine du mois d’août et du début des congés gouvernementaux, le report de la réunion laisse planer le doute sur une avancée réelle à court terme. Il semble désormais peu probable que des décisions concrètes soient prises ou annoncées avant la rentrée.

Quelle réaction du côté des organisations professionnelles ?

Face à cette incertitude, les organisations syndicales d’auto-écoles vont devoir définir leur stratégie. La possibilité d’une grande manifestation nationale à Paris à la rentrée reste sur la table, en fonction de l’évolution du dossier dans les prochaines semaines.

Le report de cette réunion, sans nouvelle date proposée pour le moment, pourrait donc marquer un tournant : soit un nouvel élan donné aux discussions, soit un enlisement qui pousserait les syndicats à hausser le ton.