Alain Griset reçoit les organisations représentant la profession

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réunion alain griset auto-ecoles mars 2021
Lundi 1er mars, Alain Griset, Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des PME, recevait les organisations professionnelles représentatives pour évoquer l’avenir de la filière de l’enseignement de la conduite. Un représentant des auto-écoles « plateformes » était également présent.
Annoncé il y a trois mois, à l’occasion d’un déplacement dans le Val-de-Marne, ce groupe de travail a permis d’évoquer différents sujets qui seront transmis au Premier ministre.

La réouverture des salles de code

Les organisations professionnelles ont rappelé que les cours exclusivement en ligne présentaient des limites, qu’ils creusaient les inégalités entre candidats (tous n’ayant pas un égal accès au numérique) et qu’ils avaient un impact négatif sur la motivation des élèves.

Le Ministre a indiqué que ses services travaillaient activement à ce que l’apprentissage du code de la route puisse à nouveau se faire en présentiel. Une nouvelle demande d’autorisation dans ce sens a été formulée auprès du Comité Interministériel de Crise le Ministre Griset et espère avoir un retour favorable prochainement.

Aides financières et Prêt Garanti par l’Etat (PGE)

Le Ministre a informé les représentants de la profession que des négociations entre la France et la commission Européenne avaient lieu afin d’augmenter la durée de remboursement du PGE (sur 8 ans et non plus 6 ans). Un allongement de la durée de remboursement permettrait de diminuer le montant des remboursements mensuels tout en gardant des taux d’intérêt bas.

Il a également été demandé par l’UNIC que l’obligation de disposer d’une garantie financière pour les écoles de conduite labellisées soit suspendue. En effet, en raison du contexte, certains assureurs refusent d’assurer des auto-écoles pour des raisons ponctuelles (exemple: un exercice déficitaire). Or, cette perte engendre également la perte du label de l’école de proximité et partant de l’accès à certaines formations.

Anticiper la reprise avec un nombre de places d’examen suffisant

Les organisations professionnelles ont également demandé au Ministre que la reprise de l’activité soit mieux anticipée que lors des premiers déconfinements. Lorsque la situation reviendra à la normale (fin des mesures sanitaires), les écoles de conduite pourront donner davantage de leçons et préparer davantage de candidats. Il ne faudrait pas que les candidats soient pénalisés par un manque de place. Le CNPA a demandé à être associé à la « mission flash » promise à l’automne dernier par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, dans le cadre des débats sur la loi ASAP.

Des mesures sur le long terme ont également été demandées au Ministre Alain Griset.

Le « verdissement » des flottes auto-école avec l’aide à l’acquisition de véhicules électrique

Les organisations professionnelles ont demandé que les écoles de conduite qui souhaitent bénéficient d’aides financières pour faire l’acquisition de véhicules électriques, ou pour en louer. Les écoles de conduite sont les prescripteurs auprès des jeunes de ces nouvelles motorisations, plus en phase avec la protection de l’environnement. Les aides sont actuellement non adaptées au secteur. Le ministre Griset s’est dit très favorable et souhaite qu’une aide spécifique aux écoles de conduite puisse être créée.

Le financement du permis de conduire

Les organisations professionnelles (OP) ont également demandé des évolutions sur les principaux dispositifs d’aide au financement du permis de conduire.

Le dispositif du permis à 1€ par jour

Le ministre constate une utilisation moins importante de ce dispositif. Il souhaite augmenter l’assiette du permis à un euro par jour de 1200 € à 1800 € et augmenter le nombre de bénéficiaires en assouplissant les conditions d’accord. Les OP ont rappelé que ce dispositif n’était pas correctement fléché. Les conditions posées par les banques empêchent souvent les familles qui en auraient le plus besoin d’en bénéficier.

Le CPF et sa portabilité

Le CNPA a avancé la portabilité du Compte personnel de formation (CPF) comme une solution pour résoudre le problème de financement du permis. L’UNIC est également favorable à cette mesure. Le Ministre a indiqué qu’il se heurtait à un blocage du Ministère du Travail sur ce point. Il souhaite néanmoins poursuivre à explorer cette voie.

Autres sujets évoqués

D’autres sujets ont été évoqués devant le Ministre et la Déléguée interministérielle à la sécurité routière.

La concurrence des auto-écoles en ligne

L’UNIC a demandé à la déléguée interministérielle à la sécurité routière, présente à la réunion, un meilleur encadrement des plateformes numériques et que le statut des moniteurs indépendants soit clarifié une bonne fois pour toute. Cet encadrement est nécessaire pour qu’il y ait une concurrence saine et loyale entre les acteurs de l’enseignement de la conduite.

Aider les écoles de conduite à s’engager davantage vers l’innovation

Le CNPA a insisté sur le fait que l’espace professionnel (comprendre le « local auto-école ») était primordial pour la mise en place de solutions numériques innovantes en matière de pédagogie. Cet espace professionnel doit être augmenté pour y intégrer les simulateurs, les tableaux numériques, les expériences immersives. Il sera très important pour proposer différentes pédagogies et services (post-permis, multimodal, permis à points, fabrication du permis de conduire tous les 15 ans…).

Il a insisté sur la différence fondamentale entre le « numérique logistique » des plateformes et le « numérique pédagogique » des écoles de conduite de proximité.

Demande de suppression du délai de carence pour la passerelle boîte automatique – boîte manuelle

Le CNPA a également réitérée sa demande de suppression du délai de carence de 3 mois pour suivre la formation pratique permettant de lever la restriction de conduite sur véhicule automatique (code 78). Selon le CNPA, ce délai est un frein pour de nombreux titulaires du permis de conduire qui ont fait le choix de passer l’examen sur un véhicule équipé d’une boîte de vitesse à changement automatique et rien ne justifie cette attente.

L’UNIC n’est pas favorable à cette demande.

Les auto-écoles en ligne se posent en victimes

Présent lors de la réunion, Edouard Rudolf, dirigeant d’En Voiture Simone et représentant les auto-écoles en ligne, a lui aussi émis plusieurs demandes.

Il a demandé la privatisation de l’organisation des examens pratiques. Pour appuyer son propos, ce dernier a utilisé un argument pour le moins étonnant. Selon lui, les auto-écoles en ligne ont moins de places d’examen que les auto-écoles de proximité et que cela représente une « concurrence déloyale ».

Enfin, le représentant des auto-écoles plateformes s’est également plaint du fait que le label était taillé sur-mesure pour les auto-écoles de proximité et que les auto-écoles en ligne ne pouvait pas se labelliser.

Les auto-écoles en ligne ont délibérément choisi un modèle qui les place hors du cadre. Le fait qu’elle viennent ensuite se plaindre que le cadre n’est pas adapté apparaît pour le moins malvenu.


3 Commentaires

  1. Quel plaisir de lire enfin une vraie synthèse de réunion, complète, exhaustive, ça change des infos tronquées et partiales des réseaux sociaux.

    Intéressant également : apprendre la présence des vendeur de rêve en ligne et de leur culot (qui ne m’étonne pas).

    Les auto-ecoles en ligne ont moins de places que les écoles de conduite « regulieres »…. ils ne travaillent pas avec des candidats libres ???

  2. il serait intéressante que pour notre métier ne disparaissent pas de supprimer la capacité de gestion ou de la modifier afin que cela ne soit pas un frein pour de nouvelle création de tpe et pme
    il serait aussi intéressant que cette formation soit obligatoire pour les autoentrepreneurs de auto Ecole en ligne .
    enfin que les charges sociales des auto entrepreneurs de tous secteurs soient alignés aux autres entreprises afin que tous participent a l’effort national pour le financement de la crise sanitaire.

  3. Nous sommes enseignants depuis 30 ans et nous trouvons tjs aucuns intérets de ses réunions. On n écoute tjs pas les professionnels de notre métier…comme réellement le cout d une formation à la sécurité routière !
    on continue de brader notre savoir et donc forcément de baisser les salaires et autres ..( cause à effet de trouver des moniteurs trices …et des bons surtout AUSSI !!) Tout est question de volume mais pas de qualités!!
    Que l Etat se décide une bonne fois sur les plate forme en ligne! légale ou pas? Mais si oui que toutes auto écoles puissent avoir les memes droits! idm pour les indépendants!
    Nous sommes un corps de métier qui veut vivre correctement !!

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