Syndicats d’auto-écoles et d’inspecteurs, vers un front commun ?

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Face aux offensives des plateformes, les syndicats d’auto-écoles et les syndicats d’inspecteurs du permis de conduire se sont rencontrées en début de semaine, en marge du Conseil supérieur de l’Éducation routière du 18 juin, pour envisager des actions communes. Ils ont décidé de se concentrer sur deux dossiers vitaux pour le secteur, à savoir : la privatisation des examens pratiques d’une part et les auto-écoles en ligne d’autre part. À l’issue de cette réunion, des revendications ont été exprimées par voie de communiqué.

Les syndicats d’inspecteurs contre les auto-écoles en ligne

FO-SNICA s’oppose à la déréglementation du secteur et aux auto-écoles en ligne. Il rappelle que celles-ci sont exonérées de charges sociales et de TVA car elles ont recours à des moniteurs auto-entrepreneurs. Cette déréglementation précarise fortement les professionnels de la conduite qui eux emploient des salariés. En outre, le communiqué souligne que l’enseignement de la conduite est réalisé par des accompagnateurs qui ne maîtrisent pas forcément les modalités et le déroulement des examens. Les élèves sont donc souvent mal préparés et commettent des erreurs dangereuses. Enfin, FO-SNICA demande à l’État doit conserver son rôle protecteur en particulier pour la jeunesse, ne pas céder à la facilité et au profit, car la sécurité routière relève de l’intérêt général.

Les auto-écoles contre la privatisation des épreuves pratiques

L’intersyndicale CNPA et UNIDEC a publié un communiqué pour réitérer son refus face à la privatisation annoncée des épreuves pratiques du permis de conduire. Leur principal argument est que le système est désormais bien plus fluide qu’il y a quelques années grâce à la privatisation de l’épreuve théorique qui débloqué le système. Le délai de présentation de 45 jours (moyenne européenne) fixé par la loi Macron est respecté. Pour ces deux syndicats, une libéralisation accrue pourrait avoir un impact négatif sur le niveau des candidats car ceux-ci pourraient se présenter autant de fois qu’ils le souhaitent… sans forcément être prêt. L’examen du permis de conduire est l’examen le plus passé en France avec 1,3 millions de candidats par an, l’État doit donc assurer la sécurité des candidats avec des inspecteurs correctement formés et intègres. Le système étant aujourd’hui stabilisé, apporter des changements risquerait de le perturber.

Nous sommes donc en train d’assister à une convergence des revendications. Auto-écoles et inspecteurs semblent prendre conscience de leur intérêt objectif à parler d’une même voix face au gouvernement. Ces communiqués « croisés » sont destinés à faire passer un message clair : inspecteurs et auto-écoles n’ont désormais plus des intérêts particuliers, mais un intérêt commun pour sauver la profession !

 

 


3 Commentaires

  1. Les auto-écoles en ligne ne font pas appel à des accompagnateurs pour l’enseignement de la conduite mais à de vraies moniteurs diplômés qui connaissent le déroulement de l’examen pratique car ce sont eux qui présentent leurs élèves et parfois même ce sont des anciens moniteurs salariés.

  2. L’uberisation des auto-écoles a commencé depuis bien longtemps, dés qui n’y a plus eu l’obligation des trois années d’expérience au nom de la liberté d’entreprendre. Que constate t-on aujourd’hui ? Les politiques se foutent complétement des auto-écoles qui sont le dernier du dernier de leur souci. Que les entreprises crèvent n’est pas du tout leur problème. Que ceux qui survivent pour beaucoup grâce au RSA que les entrepreneurs perçoivent, ils se doivent pratiquer un travail hors pair sinon les foudres administratives leur pleuvent quasi immédiatement. Nommer ce beau métier par un sous-qualificatif de « moniteur » qui pour mémoire : Créé au XVe siècle, le mot moniteur vient du latin monitor (celui qui montre, guide, avertit) et désignait un conseiller. Au XIXe siècle, il désignait un journal spécialisé. Puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec l’éclosion de la société des loisirs, le moniteur devient celui qui encadre les enfants en vacances (mono) ou qui enseigne une activité de loisir ou un sport. Dans les années 80 le mot est remplacé par celui d’animateur. Or dans le métier de la sécurité routière le délégué interministériel à la sécurité routière de l’époque (je ne sais plus qui de Rémy Heiz, Cécile Petit, Michèle Merli, Jean-Luc Névache) il a été remplacé avec diplôme requis pour ce faire par « Enseignant » du latin vulgaire « insignare », classique : « insignire » « signaler, désigner » et du livre des rois : Instruire.
    Or, comment voulez-vous que le métier des enseignants de la conduite et de la sécurité routière soit pris au sérieux quand chez Pôle emploi qui a connu de nombreux changements de noms, pour mémoire : SETMO puis ANPE pour arriver à Pôle emploi ces enseignants se font traiter de « moniteur ». Ce nom est enraciné dans la courte mémoire politique dans la fameuse liste de l’INSEE. Si l’état voulait VRAIMENT changer les choses, il placerait les enseignants de la conduite et de la sécurité routière dans les écoles, collèges, lycée avec un vrai programme de continuum éducatif. Les permis seraient d’enseignement d’état avec un programme commun dans un temps déterminé de la scolarité, ainsi naîtrait une vraie égalité des chances dans l’harmonie et le respect.
    Le souci de l’examen n’existerait quasi plus sauf pour quelques personnes et ce serait sans compter que la mise en place d’examens d’unités d’enseignement des prés-requis libèrerait tout le système actuel.

  3. Bonjour
    Que faire lorsqu’une autoecole n’accepte que les paiements en liquide (à l’exception du 1er chèque à l’inscription) et refuse ensuite d’établir une facture ?
    Je pense que mon auto école fait clairement du black.
    Est-ce une pratique courante dans ce métier ?
    Cordialement

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