[Analyse] Depuis longtemps déjà Ornikar gonfle ses chiffres

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Le 14 novembre, Monsieur Gaignault est reçu dans l’émission « Good Morning Business » présentée par Stéphane Soumier. Pendant un peu plus de 5 minutes d’« interview », une série de chiffres plus ou moins fantaisistes sont énumérés. Parmi ces chiffres, un a retenu notre attention : 200 000 élèves inscrits, qui représenteraient « 20% du marché ».

Nous avions déjà parlé des taux de réussite affichés par la start-up nantaise au code de la route et à la conduite. Penchons-nous à présent sur l’évolution du nombre de candidats revendiqués par Ornikar depuis sa création.

La start-up ne commence à communiquer autour de son nombre d’élèves inscrits qu’à partir du moment où elle obtient un agrément début 2016. Le 21 janvier 2016, Ornikar affichait déjà 8187 inscrits, près de trois ans plus tard, ce nombre est passé à 522 144.

Ces chiffres sont-ils crédibles? À quoi correspondent-ils? Tentons d’y voir un peu plus clair.

500 000 élèves en 3 ans?

Selon le compteur présent sur son site, Ornikar aurait inscrit plus de 500 000 élèves depuis 2016.


Capture d’écran du site Ornikar.com

Ces chiffres sont cependant à prendre avec beaucoup de recul. Il s’agit en effet de chiffres déclarés (et non audités). Ces chiffres sont des éléments de communication invérifiables. Par ailleurs, Ornikar joue sur les mots « élèves », « inscrits », « utilisateurs » ont tour à tour été employés. Le plus probable est que ces chiffres représentent le nombre de comptes utilisateurs créés sur la plateforme.

Posséder un compte utilisateur (gratuit) ne signifie par forcément être client ou élève. De la même façon, acheter un accès au code de la route à 29€90 ne suffit pas à dire que l’élève a fait sa formation chez Ornikar.

Un début d’essoufflement?

Autre indication intéressante, si l’on regarde l’évolution du taux de croissance du nombre d’utilisateurs, on constate que celui-ci est en forte baisse depuis la fin de l’été.

Plusieurs explications possibles :

  • Ornikar connaît un début d’essoufflement, le bouche-à-oreille fait son effet ;
  • Ornikar découvre le principe de la saisonnalité avec une hausse des inscriptions avant l’été et à la rentrée, puis une baisse à l’automne ;
  • dernière hypothèse, les chiffres ont été un peu trop « gonflés » par le passé et cela commençait à se voir.

Des tarifs moins attractifs 

Jusqu’à présent, Ornikar communiquait sur des tarifs « 10 fois moins chers » pour la code de la route et « 2 fois moins chers » pour la conduite. La mise à jour récente (courant novembre du site internet, a été l’occasion de revoir ces affirmations à la baisse. La partie pratique est désormais présentée comme étant « 35% moins chère » qu’en auto-école traditionnelle. Cette affirmation se base sur une étude vieille de plus de 2 ans et est encore éloignée des chiffres officiels qui parlent d’un écart de 15%.

Que retenir de tout ça? Les chiffres présentés par Ornikar sont dé-corrélés de la réalité. Ils sont utilisés par la start-up pour communiquer et pour paraître plus importante qu’elle n’est réellement. Les exemples dans l’histoire ont montré qu’il était compliqué de se défaire de telles exagérations et que toute bulle finit par éclater…


4 Commentaires

  1. Le mensonge ne peut pas durrr éternellement, ça fini toujours pas se voir et quand la vérité éclate aux yeux de tous ça fini toujours mal.
    Un jour ils va falloir expliquer aux généreux donateurs pourquoi leurs 10 millions d’euros ont été englouti dans une chimère, et là…

  2. Tout ce qui brille n’est pas de l’or. Ornikar peine à être crédible, surtout pour la conduite. Ses taux de réussite sont complètement bidonnés et farfelus. Mais plus le mensonge est gros et plus la pullule est facile à avaler.
    C’est quoi une startup ? Cassez le marché, puis avoir le monopole et enfin augmenter tous les tarifs.
    C’est jouable, mais jusqu’où ?

  3. encore une fois, « uberisation « du travail, concurrence limite légale.
    le contact humain est tellement important.
    Il vaut mieux privilégier une auto-école familiale comme il en existe encore beaucoup.

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