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CER Réseau fête ses 40 ans d’existence

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Patrick CRESPO CER Réseau

À l’occasion des 40 ans de CER Réseau et du Congrès annuel qui aura lieu en fin de mois à Juan-les-Pins, nous avons souhaité donner la parole à Patrick Crespo. L’occasion pour lui de revenir sur le passé et de tracer un chemin pour les années à venir. Entretien.

1983 – 2023, le réseau CER fête ses 40 ans cette année au cours de son congrès à Antibes, lorsque vous vous retournez, quel regard portez-vous sur ce qui a été accompli ?

Tant de progrès, de faits marquants, de transformations, de rencontres, de succès ont jalonné ces quatre décennies et le passage d’un siècle à l’autre ne l’oublions pas ! Un changement d’ère puisque les bouleversements de ces dernières années sont plus radicaux que jamais. Et d’ailleurs ces 40 années d’expérience, si elles constituent un socle solide à travers nos valeurs et nos savoirs, sont surtout le meilleur moyen de progresser, de nous renouveler voire de nous réinventer. C’est ce qui stimule notre envie d’enseigner, d’entreprendre et de transmettre. Au cœur de la dynamique CER se trouve l’énergie incroyable de tous les adhérents, tous animés par la conviction que le métier d’hier n’est plus du tout celui d’aujourd’hui et que demain offrira encore de nouvelles opportunités de développement. Pour cela nous encourageons la remise en question et le tutoiement permanent de la nouveauté pédagogique, technologique et managériale. Ceci n’est possible qu’au sein d’un réseau tel que CER, car il n’y a rien de plus difficile que changer ses habitudes, oser faire différemment.

À plusieurs on s’encourage on se stimule, on observe, on compare et on mutualise les risques et les coûts. Parfois certains parlent de famille, moi je mets en avant surtout l’esprit d’équipe, la mission commune d’enseigner avec passion, d’avancer ensemble sans laisser personne sur le côté. Comme tout bon enseignant de la conduite, nous savons qu’il est important de regarder régulièrement dans les rétroviseurs, mais qu’il faut porter le regard devant et avoir une vision sûre de son avancée. Et bien c’est exactement l’état d’esprit dans lequel nous allons aborder ce congrès : Pour nos 40 ans, place aux 40 années qui arrivent, à l’arrivée de nouveaux adhérents, de nouveaux enjeux, de nouveaux outils, de nouvelles collaborations, de nouveaux marchés, de nouvelles typologies d’élèves, de stagiaires. Un monde nouveau se dessine et CER entend contribuer à une illustration responsable des nouveaux contours de l’hyper mobilité sous toutes ses formes.

Pourquoi le réseau CER se définit comme un réseau phygital ?

Lorsque nous avons utilisé ce néologisme, fruit de la contraction de physique (nos 450 écoles de conduite sur le territoire) et digital (l’ensemble des outils numériques connectés) nous étions en 2015, autant dire que cela remonte à presque 10 ans et surtout avant la crise sanitaire majeure de la Covid. Il semblait alors que la relation élève, les moyens pédagogiques, la communication pouvaient aussi s’envisager de façon dématérialisée. C’était en quelque sorte optionnel. Or chez CER au contraire nous avons eu très tôt la conviction forte que l’enjeu numérique était et serait au cœur de la transformation de nos entreprises et du marché de l’enseignement de la conduite. Les années ont fait le reste et nous sommes désormais dans une configuration presque totalement digitalisée y compris du point de vue administratif.

Nous sommes toujours engagés sur cette double voie qui capitalise d’une part sur nos agences, la proximité physique, la très grande qualité des rapports humains, la mise à disposition de matériels d’enseignement à la pointe tels que des simulateurs, des salles de code avec un enseignant expert pour animer les séances d’apprentissage et d’autre part de nombreux moyens numériques qui complètent le parcours élève, améliorent la communication avec lui et même ses parents ou son employeur. Offrir une expérience multicanale à un apprenant relève d’une promesse indispensable à nos yeux depuis presque 10 ans et cela s’accentue plus encore. Cette évidence n’est plus un enjeu de conviction, c’est un défi entrepreneurial du quotidien qui modifie nos métiers à travers de nouvelles habitudes de consommation, de transmission des savoirs et des processus administratifs. Evoluer dans une complexité accrue liée au changement devient plus facile en étant dans un réseau qui organise cette mutation et l’encadre. Notre accompagnement des adhérents est au cœur de notre activité et notre raison d’être. Physique et digital, le réseau est très bien positionné pour faire face aux nouvelles exigences professionnelles et commerciales.

Vous lanciez la plateforme Learny code fin 2021, deux ans plus tard où en êtes-vous ?

C’est une aventure extraordinaire que nous avons portée du début à la fin en interne et avec l’appui de ressources pédagogiques partenaires. Les adhérents voulaient une solution made in CER pour l’apprentissage du code en ligne. Pas question d’aller chercher ailleurs ce qui légitimement constitue notre expertise. C’est ainsi qu’est née l’ambition partagée de faire ensemble un produit qui est le prolongement digital de nos enseignements maison. Nous sommes allés très loin dans cette ingénierie pédagogique car nous voulions offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Je ne parle pas d’élève car face à une appli l’apprenant est avant tout un internaute. Être « user friendly » ne relève pas de la pédagogie mais du savoir-faire des designers. Nous avons mobilisé une équipe interne et des adhérents aussi. Par exemple il y a des séances de code en live réalisées par nos enseignants experts. C’est valorisant pour tout le monde, c’est sincère et nous inscrivons le distanciel au plus proche des utilisateurs, des fameux élèves qui ne peuvent pas ou veulent moins se rendre dans une salle de code. Ils en ont les principaux bénéfices tout en étant « hors-contexte ». Les résultats sont très bons, aujourd’hui plus de 85 % des adhérents ont placé Learny code au cœur de leurs méthodes d’enseignement, de leurs forfaits. Cela a aussi créé une grande cohésion en harmonisant cette pratique commune.

Quelles sont les priorités de CER ?

Dans un monde qui bouge nous voulons être un acteur de référence de la mobilité citoyenne, c’est-à-dire respectueuse des hommes et de l’environnement. Face aux défis de la circulation urbaine, la révolution des modes de transports privés et publics, le défi climatique et les inégalités sociales nous positionnons clairement CER comme partenaire de ces évolutions. Pour cela nous mobilisons nos adhérents sur 4 enjeux majeurs pour eux :

  1. La pédagogie et le commerce car il faut compléter nos savoirs pour de nouveaux apprentissages et le modéliser économiquement pour que ce soit accessible aux apprenants et contribue à la pérennité des entreprises,
  2. La communication car il faut faire savoir tout ce qu’une école de conduite CER peut offrir aux particuliers et aux professionnels ainsi qu’aux collectivités,
  3. La performance et la compétitivité des entreprises, qui doivent organiser leur transformation,
  4. Dernier point majeur, la vie du réseau, qui constitue un apport majeur à l’efficience des trois points précédemment cités.

CER est un réseau d’adhérents indépendants très impliqués et c’est cette force là qui permet de Réussir en équipe. Et pour cela nous ouvrons notre congrès et invitons tous les entrepreneurs d’enseignement de la conduite à venir nous rejoindre à Antibes le 28 octobre.


lePERMISLIBRE : la lente descente aux enfers en Bourse

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Cours de Bourse action Lepermislibre ALLPL - FR001400F2Z1

Le 8 février dernier, lePERMISLIBRE annonçait son introduction en bourse sur Euronext Growth® Paris, un marché de cotation pour les PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Après huit mois de baisse quasi-ininterrompue, le cours de l’action a été divisé par 3 et les chiffres publiés le 26 septembre ne semblent pas de nature à rassurer les investisseurs.

Un cours de bourse en chute libre

Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Début février, l’action lePERMISLIBRE (ALLPL – FR001400F2Z1) était introduite en Bourse au cours de 3,83€ par action. Au moment où nous écrivons ces lignes (9 octobre 18h00), l’action ne valait plus que 1,10€, soit une chute de plus de 70% du cours !

Au cours actuel, avec 11 982 620 actions en circulation, l’entreprise est valorisée à 13,2m€ (contre 45 millions € lors de son introduction, NDLR)… ce qui représente un multiple de 62% de ses ventes 2023 estimées (18m€ HT soit 21m€ TTC). En effet, la start-up lyonnaise annonce 18m€ de CA dans ses prévisions pour l’année en cours.

Malgré un cours de Bourse divisé par 3, l’entreprise reste donc valorisée relativement cher si l’on considère les multiples généralement appliqués lors des cessions d’auto-école (de l’ordre de 25-30% du chiffres d’affaires). Si les investisseurs devaient valoriser lePERMISLIBRE comme n’importe quelle auto-école, son cours de bourse pourrait être divisé par 2.

Le cours a brièvement frôlé la barre des 1€ le 9 octobre

Cours de Bourse Lepermislibre

Les investisseurs sont méfiants

Comment expliquer cette chute, si ce n’est par le fait que lePERMISLIBRE n’arrive pas à convaincre les investisseurs. Malgré un chiffre d’affaires en progression de 20% au premier semestre 2023 et un rééquilibrage des ventes (plus de formations traditionnelles, moins de formations financées CPF), lePERMISLIBRE n’arrive pas à réduire ses pertes de manière significative.

Les résultats publiés par lePERMISLIBRE au premier semestre 2023

Résultats Lepermislibre S1 2023

En effet, l’entreprise a enregistrée une perte de 1,71m€ au premier semestre 2023 (contre une perte de 1,74m€ sur la même période l’an dernier). En cause : une hausse de ses charges de 9% sur la période. L’augmentation des frais de personnel (+30%) n’ayant pas suffit à compenser la baisse des dépenses de marketing et de communication (-29%).

Un dérapage maîtrisé ?

Lors de son introduction en bourse, lePERMISLIBRE a vendu une « vision ». Les investisseurs semblent pour l’instant douter de sa capacité à la mettre en place. L’entreprise qui annonce vouloir atteindre la profitabilité à la fin de l’année 2024 n’en prend pas le chemin pour l’instant. Les « nouveaux services » et l’assurance qui restent pour l’instant complètement négligeables (12k€ de CA généré sur le premier semestre).

Il n’y a pas encore le feu à la maison, mais les dirigeants de la start-up lyonnaise devront redresser la barre relativement rapidement…

Les analystes prudents

Comme tous les titres côtés, l’action lePERMISLIBRE est suivie par des analystes qui émettent des recommandations d’achat ou de vente. C’est le cas du cabinet TP Icap Midcap, interrogé dans Les Échos Investir. « Ayant modélisé jusqu’alors une accélération de la croissance au second semestre 2023, nous sommes amenés à ajuster à la baisse nos anticipations à court terme, en cohérence avec la guidance de la société, et nous adoptons par ailleurs un scénario plus prudent au-delà de 2023 », écrit l’expert, qui vise désormais un total de facturations de 17,9 millions cette année (+20%) puis de 23,6 millions en 2024 (+31,8%), contre 18,9 millions et 27,6 millions jusqu’à présent.

L’analyste du cabinet abaisse son cours cible de 3,5 euros à 2,25 euros… il estime donc que l’action est actuellement sous évaluée, mais également que sa valeur est bien inférieure à celle du cours d’introduction. Les épargnants ayant investit dans lePERMISLIBRE ne sont pas prêts de récupérer leur mise.


Code’nGo! permet désormais de passer le code aux pilotes de drones

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pilote de drone

Après le code auto, moto et bateau, Code’nGo! prend de la hauteur et permet désormais aux futurs pilotes de drones de passer l’examen OPEN.A2 qui est nécessaire pour obtenir le Brevet d’Aptitude de Pilote à Distance (BAPD).

Un examen, deux possibilités

L’examen OPEN.A2 peut être passé chez soi, en ligne, de manière surveillée, ou en centre d’examen. Code’nGo! (filiale de Bureau Veritas) est le premier opérateur à avoir été retenu par la DGAC pour l’organisation de cet examen dans ses centres.

Selon Pierre Harris, directeur marchés Automotive chez Bureau Veritas, passer l’examen en centre comporte plusieurs avantages. Cela « permet de ne pas avoir à télécharger et installer le logiciel, ce qui nécessite d’être l’administrateur de l’ordinateur ». Les exigences de surveillance de l’examen impliquent l’usage d’une webcam et de contraintes liées à la surveillance du candidat pendant l’examen. « Cela permet aussi d’être plus concentré, et, surtout cela permet aussi d’avoir le résultat immédiatement, alors qu’il faut plusieurs jours pour l’examen en ligne. »

Une vingtaine de centres pilotes

Code’nGo! dispose actuellement d’environ 250 centres d’examen pour le passage des différents codes. L’examen OPEN.A2 sera disponible dans un premier temps dans 20 centres en France métropolitaine et dans 6 centres en départements et régions d’outre-mer. La liste des centres est disponible ici.

Selon Pierre Harris, « nous ne savons pas combien de candidats vont choisir de passer l’OPEN.A2 en centres. Si la demande est forte, nous pouvons ouvrir de nouveaux centres à l’examen OPEN.A2 en moins d’une semaine ».

Comment s’inscrire ?

La procédure consiste à s’inscrire sur le portail AlphaTango (sur le site de l’aviation civile) et à choisir l’examen en centre. Le tarif de la présentation de l’examen OPEN.A2 est également de 30€. Le paiement se fait uniquement en ligne.

Le déroulement est relativement similaire à l’ETG et à l’ETM. Pierre Harris explique : « on invite les candidats à contacter le centre de leur choix par téléphone ou par e-mail pour une prise de rendez-vous, qui peut être le jour même ou le lendemain ». Et le jour de l’examen ? Il faut une pièce d’identité, « être présent 15 minutes avant le début de l’examen, qui dure 1 heure, mais qui peut être achevé en moins de temps ».

Le déroulement de l’examen

L’épreuve OPEN.A2 est surveillée par « un examinateur agréé, avec un logiciel sur PC télégéré par le fournisseur de la DSAC, qui est TestWe ». Le candidat a accès au résultat de l’examen dans les minutes qui suivent.

Et la suite ?

Le marché du pilotage de drone est un tout petit marché (comparé au permis de conduire), cependant il devrait connaître une forte croissance dans les années à venir. Selon le site spécialisé Helicomicro, la possibilité de passer l’examen OPEN.A2 « sera sans doute intéressante lorsque sera publiée la refonte de l’arrêté Espace de 2020, probablement en fin d’année 2023, qui devrait permettre les vols en catégorie Ouverte au-dessus de l’espace public en agglomération sous réserve d’une finalité professionnelle, et des modifications des conditions d’usage des drones de nuit. Car elle ouvrira l’usage de drones de classe C2 en agglomération… sous réserve de disposer du BAPD et donc d’avoir réussi l’examen OPEN.A2… (sauf en cas de conversion depuis le CATT ou d’autres dispositions). »


Code de la route : comment expliquer la chute brutale du taux de réussite ?

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baisse du taux de réussite au code de la route

Le 12 septembre, l’examen du code de la route (ETG) subissait une transformation profonde avec le remplacement complet de la banque de questions et l’introduction de 1037 nouvelles questions. Le taux de réussite à l’examen a été divisé par deux, pour atteindre les 30%. Explications.

Des questions revues pour plus de clarté

La banque de questions a été entièrement renouvelée. Dans la conférence de presse donnée quelques jours avant, Florence Guillaume, la déléguée interministérielle à la sécurité routière, annonçait « plus de lisibilité et de clarté ». Les questions ont été « remaniées pour être plus claires », avec un « vocabulaire simple » et une « formulation plus précise. Nous avons pris en compte également l’essor des nouvelles mobilités avec l’intégration de nouveaux types de questions dans lesquelles le candidat doit analyser les situations du point de vue d’un autre usager (trottinette, piéton, motard, cycliste…). »

Tout a été fait pour « ne pas piéger le candidat ». Ainsi dans une image comportant « plusieurs véhicules, la désignation de celui concerné par la question sera plus évidente ». Il y a aussi « l’intégration de prises de vues par drone afin de renforcer dans certains cas le réalisme d’une situation ». Enfin il sera indiqué au candidat désormais « quand il y a une seule ou plusieurs bonnes réponses ».

Les éditeurs prêts depuis plusieurs mois

Du côté des éditeurs, la réforme avait été largement anticipée. La mise en place des nouvelles questions devant intervenir au 1er juin, les supports papiers et numériques avaient été mis à jour dès le printemps. L’ensemble des candidats a donc pu s’entraîner sur les nouvelles questions. Et pourtant…

Un taux de réussite divisé par deux

Le taux de réussite à l’examen du code était, avant la mise en place des nouvelles questions, aux alentours des 55% (selon les chiffres du bilan 2022 disponible sur le site de la Sécurité routière). Selon nos informations, la semaine dernière, ce taux de réussite a chuté brutalement aux alentours des 30%. Tous les opérateurs de code ont constaté un phénomène similaire. Comment expliquer cette baisse ? Est-elle temporaire le temps qu’un ajustement s’opère ou le signe d’un problème plus profond ?

Le précédent de la réforme de 2016

La baisse drastique du taux de réussite n’est pas sans rappeler la réforme du printemps 2016. Quelques jours après la mise en place des nouvelles questions, le taux de réussite avait plongé. Face à la pression des auto-écoles et des candidats, le Ministère de l’Intérieur avait publié un communiqué annonçant le retrait des questions les plus difficiles.

Plusieurs pistes pour expliquer la baisse

Lorsque l’on observe un phénomène inhabituel ses causes peuvent être multiples. Cela semble se confirmer dans le cas présent. Ainsi, la chute du taux de réussite pourrait s’expliquer par :

  1. un manque d’anticipation et de concertation de la part du Ministère. Lors des réunions préparatoires, plusieurs intervenants ont suggéré la mise en place progressive des nouvelles questions sur 6 à 8 semaines, au lieu d’une mise à jour en une fois.
  2. un problème dans le paramétrage des tirages. Il s’agit là d’une hypothèse que nous jugeons relativement crédible. Les opérateurs demandent au Ministère de réaliser des tirages de questions de manière aléatoire. Ces tirages comportent un certain nombre de questions faciles, moyennes et difficiles. Un mauvais paramétrage des tirages qui enverrait trop de questions moyennes et difficiles pourrait expliquer la baisse du taux de réussite. Dès le 13 septembre, le Ministère annonçait aux opérateurs une opération de maintenance programmée le 18 septembre, opération qui sera finalement reportée. Cette opération laisse penser que des actions correctives sont en train d’être menées.
  3. Enfin, troisième hypothèse, peut-être la plus notable. Les nouvelles questions mettent davantage l’accent sur la réglementation, ce qui rend le bachotage inefficace. De nombreux élèves révisent l’examen sur une ou plusieurs applications (gratuites ou payantes). Ces applications ou plateformes sont plus ou moins bien faites. Certaines comportent des cours, mis à jour régulièrement, d’autres non… La réglementation est un ensemble de règles qu’il faut apprendre et comprendre. Le bachotage ne permet pas toujours de les assimiler.

On ne peut pas se réjouir d’un taux de réussite en baisse, car des milliers de candidats vont devoir repasser l’examen et repousser leur formation pratique de quelques semaines.

On peut néanmoins se féliciter que cette réforme rappelle aux candidats l’importance d’apprendre la réglementation en passant par une auto-école de proximité, en utilisant les outils développés par des éditeurs dont c’est le métier… plutôt que de passer par des applications tiers plus ou moins fiables.


P. Mirouse : « Le réseau ECF accueille de nouveaux adhérents et cherche à renforcer sa présence en Île-de-France »

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Entretien Patrick Mirouse ECF

En cette période de rentrée scolaire, PermisMag a rencontré Patrick Mirouse, le président de l’ECF. L’occasion pour lui d’annoncer une campagne de recrutement ambitieuse de nouveaux adhérents (en particulier en Île-de-France) mais également de parler des nouvelles mobilités, du numérique et de l’environnement. Entretien.

Bonjour Patrick, l’ECF organise à partir de septembre plusieurs réunions d’information à destination des auto-écoles qui souhaiteraient rejoindre votre réseau ?

C’est tout à fait ça ! Notre objectif est de nous implanter dans les 100 plus grandes villes de France…. et notamment dans la région parisienne. Nous avons à Paris un président régional très dynamique, mais nous ne sommes pas assez présents dans tous les arrondissements et en Île-de-France de manière générale. J’en fais une des priorités de mon mandat.

On a missionné Julien Debaulieu, un de nos collaborateurs, pour cette opération. Julien est responsable de l’identité visuelle au sein du réseau depuis des années. Qui de mieux placé que lui pour aller porter nos valeurs auprès des auto-écoles qui aspirent à nous rejoindre ?

Il se déplace énormément en région, à la rencontre de nos adhérents, de nos présidents régionaux et de ceux qui souhaitent nous rejoindre. Nos efforts portent leurs fruits car nous avons d’ores et déjà 30 demandes d’adhésions de programmées sur 2023. On ne va pas s’arrêter là…

Quel est le profil des auto-écoles qui rejoignent l’ECF ?

Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de « profil type », pas de grille avec des critères à remplir. Le plus important est d’avoir envie ! Avoir envie de faire progresser son entreprise et envie de contribuer au développement du réseau.

Un adhérent qui rejoint un réseau ne rejoint pas un « syndicat » ou une organisation professionnelle. Je suis bien placé pour le savoir ayant été 10 ans à la tête de l’UNIDEC. Un syndicat fournit de l’information et une protection à ses adhérents, et c’est capital.

Lorsque l’on rejoint un réseau, il y a une dimension business. A l’ECF, on partage en plus des valeurs fortes et historiques et, bien sûr, on partage des pratiques professionnelles.

L’auto-école a tellement changé et continue à changer très vite. Il faut être labellisé, avoir la certification Qualiopi, il faut savoir repenser ses méthodes, rationaliser son management. On change de paradigme sur l’exploitation, il faut savoir gérer son personnel, faire des RH. L’économie se tend, il faut savoir faire de la gestion. Il faut savoir communiquer sur les réseaux sociaux. Il faut avoir des applications, des outils de spectre national. Un réseau fournit des outils et des services, permet d’échanger et de progresser en mettant en place les meilleures pratiques.

Au sein de l’ECF, tous les adhérents ont la possibilité d’être des acteurs, c’est dans notre ADN, nous sommes une coopérative de patrons. Tout adhérent a la capacité de porter un projet si ce projet est utile et bénéfique pour tous. Nous disposons d’une structure (ECF Animation), qui permet aux petites structures comme aux plus grosses de détacher des collaborateurs sur des projets définis, sans perte de revenu.

Pour revenir au profil des adhérents, le seul critère est donc d’avoir envie de s’investir et de progresser ! Pour moi, dans la vie personnelle comme professionnelle, l’envie compte plus que la compétence. Quand on a envie, on travaille jour et nuit et on réussit. C’est ce qui m’a motivé quand j’ai repris l’auto-école familiale à 26 ans. On avait 5-6 salariés. J’ai énormément donné à ce réseau, j’ai également énormément reçu… et c’est ce qui m’a permis de développer mon activité et d’avoir aujourd’hui environ 60 salariés.

Comme je le dis souvent : « L’ECF c’est les adhérents ECF qui travaillent pour les adhérents ECF avec les adhérents ECF ».

Qu’est ce qui fait que des auto-écoles sont intéressées pour intégrer le réseau ECF ?

Chacun a ses raisons qui lui sont propres. Ce que je peux vous dire c’est qu’un réseau comme le nôtre dispose de sérieux atouts.

Nous avons une présence sur le numérique qui est un avantage indéniable. Nous disposons de nos propres outils et nous continuons à investir pour les développer.

Nous sommes bien positionnés en termes de simulateurs avec notre filiale TGD (The Good Drive). Nous proposons un concept totalement différent de simulateur « light », 3x moins cher que les autres simulateurs du marché. L’auto-école peut en prendre plusieurs et faire de la formation collective. C’est tout l’intérêt. On vient d’en livrer 150 depuis le mois d’avril chez des adhérents ECF. Notre objectif est d’en mettre 500 de plus en 2024. Mon objectif est de remplacer 1/3 des véhicules de notre flotte par des simulateurs.

Nous avons une démarche responsable. Les auto-écoles qui nous rejoignent sont sensibles à ça. Faire rouler une voiture toute la journée coûte cher. L’inflation de certaines dépenses (carburant, assurance, salaires) est très élevée ! Nous devons continuer à améliorer nos machines, notamment avec l’IA. Je suis persuadé que, dans le domaine de l’apprentissage, l’IA va venir bouleverser les choses. Lorsque l’on va mettre de l’intelligence artificielle dans les simulateurs, l’expérience de conduite va être encore plus améliorée.

Et puis, comme je le disais, il y a évidemment la protection de l’environnement. Le recours aux simulateurs est bénéfique… et ce n’est pas du greenwashing.

Vous nous disiez que l’intérêt d’un réseau était d’échanger sur les bonnes pratiques. Vous aidez vos adhérents à se développer ?

Évidemment ! Notre rôle est d’aider les adhérents ECF à développer leur chiffre d’affaires. Je suis persuadé qu’il faut que l’on continue sur ce que l’on sait faire, l’enseignement de la conduite pour les différentes catégories de permis, mais je pense qu’il faut également qu’on aille sur de nouveaux marchés.

Un des axes de développement est les nouvelles mobilités. Aujourd’hui, les écoles de conduite connaissent très mal les nouvelles mobilités. Elles ne savent pas former. Combien d’enseignants de la conduite savent conduire un gyropode ou un hoverboard ? Il y a des milliers de formations qui se font dans le milieu professionnel : dans le tourisme, dans la sécurité, dans la police… les auto-écoles passent à côté.

On part de rien ou presque, mais il faudra être prêts le jour où… Les choses pourraient changer plus vite qu’on ne le pense, vous avez vu le décret sur les trottinettes la semaine dernière ? Ce décret fait suite au dossier presse du Ministre des transports qui, entre autres perspectives à court terme, incite les vendeurs à inclure de la formation. On parle également du Plan vélo. Les profs d’EPS vont devoir mettre en place des cours de vélos et nouvelles mobilités.

Il nous faut des moyens et des formateurs formés. Les changements arrivent. Dans le cadre du DUERP, les entreprises vont devoir former leurs salariés aux nouvelles mobilités. Les écoles de conduite – et pas uniquement les ECF – doivent s’approprier ces formations et ne pas laisser le train passer. Il faut faire plus de formations collectives.

Il y a également un marché sur les séniors que l’on doit accompagner pour qu’ils restent mobiles, en toute sécurité. Les séniors c’est un marché rentable, à développer.

J’imagine qu’il y a également un avantage financier à faire partie d’un réseau. Les adhérents ECF bénéficient de tarifs négociés…

C’est un avantage majeur en effet. Nous disposons d’une centrale d’achat performante avec des tarifs négociés auprès de nos principaux fournisseurs (constructeurs automobile, assurance, éditeurs).

Notre taille nous permet de faire des économies d’échelle et de nous positionner sur des marchés de formation nationaux. C’est le cas notamment dans la formation professionnelle, mais aussi dans la formation des séniors que j’évoquais à l’instant. ECF est partenaire de Malakoff Médéric et forme 5 000 personnes par an !

Enfin, les salariés de nos adhérents bénéficient également depuis quelques mois des mêmes avantages que les salariés de n’importe quel grand groupe avec la mise en place d’un Comité d’entreprise (CE). Ils peuvent ainsi profiter de remises sur certaines activités de loisir et certains produits.

Vous voulez nous donner les dates des prochaines réunions d’information ?

Oui, bien sûr ! Nous organisons trois réunions d’information à Paris d’ici la fin de l’année :

  • Le 11 septembre
  • Le 23 octobre
  • Le 20 novembre

J’invite celles et ceux qui voudraient plus d’informations à contacter Julien Debaulieu en remplissant le formulaire ou en lui envoyant un email à julien.debaulieu@ecf-services.fr.


[Examen du code de la route] Les nouvelles questions en ligne le 12 septembre

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Cela fait des mois que le sujet est sur la table, les questions posées lors de l’examen du code de la route vont légèrement évoluer dans les semaines à venir. À compter du mardi 12 septembre à 8h00, les candidats qui passeront le code (auto et moto) devront répondre à ces nouvelles séries de questions. Explications.

Qu’est ce qui change ?

Initialement prévue début juillet, la mise en ligne des nouvelles questions aura finalement lieu mi-septembre. Par prudence, le Ministère de l’Intérieur avait préféré décaler la mise en ligne des nouvelles questions, alors que la France était secouée par des émeutes urbaines.

En ce qui concerne l’ETG, la banque de question a été complètement revue. Selon nos informations, les questions intègreront des nouveaux contenus (nouveaux panneaux de signalisation, nouvelles réglementation). La profession a été entendue et que la nouvelle banque de questions intégrera beaucoup plus de questions autour de la réglementation.

Les angles des prises de vues ont également été modifiés (vue depuis un drone, vue piéton, etc.). Pour ce qui est de l’ETM, les changements sont moins importants, mais quelques nouvelles questions ont également été ajoutées. Enfin, certaines questions auront un focus dans l’image.

Autre évolution mineure : à côté du compteur qui indique le temps restant pour répondre à la question une nouvelle information fera son apparition. Le candidat pourra savoir s’il y a une ou plusieurs bonnes réponses (notamment en cas de question à choix multiples).

Voici quelques exemples de questions que les candidats pourront avoir à répondre.

Les éditeurs et les opérateurs sont prêts

Du côté des opérateurs, tout est prêt également. Pour Pierre Harris, le responsable de Code’n Go! : « Nous allons synchroniser nos tablettes dans la nuit du 11 septembre. Les candidats auront accès aux nouvelles questions pour les examens du 12 septembre au matin ». Réaction identique du côté de La Poste, Christelle Guérin-Jacques nous indique que « les 1000 centres d’examen de La Poste sont prêts pour cette nouvelle version de l’examen ». Elle ajoute qu’il n’y aura « pas de changement dans l’accueil des candidats. Seule la vidéo introductive donnant les consignes du Ministère de l’Intérieur a été réactualisée ».

Les éditeurs de matériel pédagogique sont également prêts depuis le printemps. Les clients d’Enpc-Ediser ont été prévenus « tous vos supports sont désormais conformes pour anticiper le déploiement de la nouvelle base de questions ETG 2023 ».

Supports Enpc-Ediser conformes ETG 2023

Qu’il s’agisse des questions sur la plateforme de code en ligne Prépacode, des livres de code, des livrets tests ou des supports pour les sessions en salle ou à distance (Virtuel’TESTS). Tous les supports ont été mis à jour pour permettre la réussite des élèves !

Bonne rentrée à toutes et à tous !


Label de qualité : collectez les avis des financeurs

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Dans sa version actuelle, le label « qualité des formations au sein des écoles de conduite » impose aux auto-écoles de collecter plusieurs types d’avis : les avis vérifiés de leurs élèves (critères 7.1 et 7.3), mais également les avis des autres parties prenantes (des financeurs et des membres de l’équipe pédagogique, critère 7.2). Dans cet article, nous vous expliquerons comment procéder.

Que demande le label ?

Le critère 7.2 du label de qualité est rédigé de la façon suivante : « Mettre en place des modalités de recueil des appréciations des financeurs et de l’équipe pédagogique. » Sans plus de précisions.

Les inspecteurs chargés de mener les audits (audit initial et audit de surveillance) devront « Vérifier l’existence d’outil (s) permettant à l’école de conduite ou à l’association de recueillir les appréciations des financeurs, de l’équipe pédagogique (questionnaire, cahier de recueil, internet, etc.). »

Les financeurs ne sont donc pas décrits avec précision. On peut néanmoins penser qu’un financer est « toute personne ayant contribué au financement d’une formation dispensée par l’école de conduite ». Il peut donc s’agir :

  • des parents ou proches d’un élève (mineur ou pas) ;
  • de l’employeur / de l’entreprise du candidat ;
  • de France Travail (anciennement Pôle emploi) ;
  • de la Caisse des Dépôts et consignations (dans le cadre du CPF) ;
  • des OPCO ;
  • des banques (dans le cadre du Permis à 1€ par jour)
  • etc…

Comment collecter les avis des financeurs pour votre auto-école ?

Le critère 7.2 laisse aux auto-écoles une assez grande latitude sur la façon de collecter les avis des financeurs. Pour cela, elles peuvent mettre en place un questionnaire, un cahier de recueil, ou passer par un site internet, etc.

Aucune précision n’est apportée sur le nombre ou le contenu des questions à poser. Il n’est pas demandé à l’auto-école de faire une synthèse ou une exploitation des avis des financeurs (contrairement à ceux des élèves). L’auto-école se doit simplement de mettre en place un dispositif pour les collecter.

Un site internet permet aux écoles de conduite de collecter les avis des financeurs : il s’agit de VroomVroom.fr. Au moment de déposer son avis, la personne est invitée à préciser son statut (élève, parent, employeur, etc…). En fonction de sa réponse, le questionnaire s’adapte automatiquement et les critères de notation également. Les « Avis des financeurs » apparaissent dans une section spécifique, séparée des avis des élèves. Exemple : les avis des financeurs laissés sur l’auto-école ECF Brohan à Vannes. L’auto-école, de son côté, a la possibilité d’exporter facilement ses avis depuis son Espace Pro et d’être ainsi conforme aux exigences du label de qualité et du Qualiopi.

L’intérêt des avis des financeurs

Même si cela n’est pas exigé dans le cadre du label de qualité, l’auto-école aura tout intérêt à consulter ces avis des financeurs et à en tenir compte pour améliorer ses processus internes. Ces avis permettent parfois de mettre à jour des dysfonctionnements donc le gérant n’avait pas connaissance.

Collecter les avis des financeurs comprend également d’autres avantages. Ce faisant, l’auto-école fait preuve de transparence. Les futurs prospects (ou leurs parents) seront rassurés de lire ces avis et ils pourront être confortés dans leur décision de s’inscrire dans votre auto-école. L’absence d’avis peut, à l’inverse, constituer un frein.


Les bilans de compétence à nouveau disponibles sur RdvPermis

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Résultat examen permis de conduire sur RdvPermis

De nombreuses auto-écoles ont été surprises de constater que les bilans de compétence sont à nouveau disponibles depuis hier sur RdvPermis. Des problèmes de remontée des résultats ont néanmoins été constatés dans plusieurs départements.

Vous vous en souvenez sûrement, à la fin du mois de mai, la DSR lançait une campagne de communication à destination des candidats pour les informer que leur résultat d’examen du permis de conduire (CEPC) serait désormais accessible dans leur espace sur RdvPermis. Les anciens CEPC colorés laissaient la place à un document beaucoup plus sobre et au graphisme plus moderne.

Petit problème, les auto-écoles qui recevaient jusqu’alors le CEPC par email n’étaient plus informées du résultat des examens de leurs candidats. Elles devaient demander aux élèves s’ils avaient été reçus ou ajournés… ce qui nuisait à leur crédibilité et pouvait les placer dans une position délicate.

Placées devant le fait accompli, sans avoir été consultées, les organisations professionnelles ont demandé à la DSR d’avoir à nouveau accès aux résultats d’examen. La mise à jour devait avoir lieu dans le courant du mois de septembre. C’est donc avec 3 semaines d’avances que les CEPC sont à nouveau disponibles.

Bonnes vacances à toutes et à tous !


Chèques Permis : la Région Île-de-France ne paye plus les auto-écoles

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Chèque Permis Région île-de-France
Depuis près de deux mois, les auto-écoles d’Île-de-France ne reçoivent plus de paiements de la Région, en contrepartie des chèques Permis. La situation commencent à devenir compliquée pour certaines structures, qui ont réalisé les formations et ont plusieurs milliers d’euros à encaisser.

L’Aide au permis de la Région Île-de-France

En mars 2021, la Région Île-de-France mettait en place une aide pour aider les jeunes Franciliens en insertion professionnelle à financer leur permis de conduire à hauteur de 1300€. Très généreuse, cette aide a connu un franc succès. En comparaison, la Région Occitane propose une aide de 500€ et la Région Rhône-Alpes propose une aide de « seulement » 200€.

Cette aide connaît une évolution notable au mois de septembre 2022 : les bénéficiaires n’ont plus à avancer d’argent, les auto-écoles étant payées directement par le biais de 3 « chèques permis », dont elle peuvent demander l’encaissement au gré de l’avancement de la formation.

De nombreuses auto-écoles concernées

Le dispositif et la plateforme de gestion, gérés par Docaposte (une filiale de La Poste), séduisent rapidement les élèves et les auto-écoles d’Île-de-France.

Certaines auto-écoles ont plusieurs milliers d'euros en attente de paiement

Chèque permis Région Île-de-France

La Région Île-de-France communique sur cette aide auprès des candidats et des professionnels. La semaine dernière, des stickers et supports de communication étaient envoyés dans chacune des auto-écoles partenaires… pour mettre en valeur le dispositif.

Seulement voilà, depuis la fin mai, les auto-écoles ne sont plus payées par la Région Île-de-France. Interrogés, les gestionnaires du dispositif répondent laconiquement : « Bonjour, Nous sommes actuellement en attente de la validation des fonds par les comptables publiques, vous percevrez vos remboursements dans les meilleurs délais. Nous nous excusons de la gêne occasionée. L’équipe Aide au permis de conduire ».

L’Unic saisit le Conseil général

Dans un courrier envoyé hier, la présidente et la vice-présidente de l’Unic, Sandra Carrasco et Marie Martinez, ont alerté le responsable de la formation professionnel au Conseil général de la Région Île-de-France. Elles écrivent « cette situation entraîne des conséquences désastreuses sur les professionnels de l’enseignement de la conduite, qui se trouvent maintenant dans une situation financière précaire, en raison de l’absence de financement et du non-remboursement de la part de la région ».

Et, plus loin, « le succès de ce dispositif dépend de la solidité et de la confiance des partenariats établis entre la région, les prestataires et les écoles de conduite. En ne respectant pas ses engagements financiers, cela risque de décourager de nombreux professionnels et d’entraver durablement l’accès au permis de conduire pour les jeunes en situation précaire ».

Un dérapage des dépenses et une absence de contrôle

Comment expliquer cette situation ? Comme souvent, les causes sont multiples et se combinent entre elles. Nous avons identifié plusieurs :

  • Une aide sur-dimensionnée. Le montant de l’aide, très généreux, a un impact important sur les finances de la Région, qui n’avait sûrement pas anticipé que le dispositif rencontre un tel succès.
  • Les critères sociaux d’attribution ne sont pas respectés. Dans la présentation du dispositif, la Région Île-de-France définit des critères stricts pour être éligible à l’Aide. Selon les informations qui nous ont été communiquées, ces critères ne sont pas toujours respectés et certains jeunes qui ne sont pas éligibles se voient tout de même attribuer des chèques permis. Par ailleurs, les contrôles sont insuffisants, plusieurs cas de personnes ayant déjà le permis et voulant effectuer des leçons de « perfectionnement » ont été remontés.
  • Le non-respect des échéances. Les chèques doivent être mis à l’encaissement au fur et à mesure de la progression. Certaines auto-écoles peu scrupuleuses encaissent les 3 chèques d’un coup alors que la formation vient de débuter. En agissant ainsi, elles affectent le budget dédié au dispositif.
  • Enfin, comme souvent, des tentatives de fraude ont été relevés comme le « blanchiment de chèque permis ». Certains élèves n’ayant pas l’intention de passer le permis demandent à être payés en espèces contre la remise de leurs chèques permis.

Que retenir ?

Si l’on espère qu’il s’agit d’un problème de trésorerie passager et que les choses vont rentrer dans l’ordre, on peut néanmoins tirer plusieurs enseignements de cette affaire.

Premièrement, un principe de bonne gestion veut que l’on « ne mette pas ses œufs dans le même panier ». Une auto-école qui a une activité diversifiée (en termes de formations proposées) et des sources de revenus variées est moins en risque d’une auto-école qui ne propose que le permis B et qui fait 80% de son chiffre d’affaires avec le CPF ! Pour ne pas se retrouver dans une situation de dépendance vis-à-vis d’un financeur, les auto-écoles doivent veiller à ce que les encours auprès de chacun d’entre eux ne soient jamais trop importants.

Deuxièmement, si le gouvernement souhaite réellement un « permis moins cher » pour reprendre les déclarations d’Elisabeth Borne de la semaine dernière, l’État doit s’en donner les moyens et donner aux Régions des leviers financiers conséquents. La loi Houlié, adoptée par le Parlement au début de l’été, prévoit la création d’une plateforme recensant l’ensemble des aides pour aider les candidats à financer le permis. Si les financeurs ne sont pas au rendez-vous et que les fonds nécessaires ne sont pas débloqués, cette plateforme sera une coquille vide.


Des nouvelles mesures pour rendre le permis moins cher

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Elisabeth Borne annonces CISR 17 juillet 2023
Dans le cadre du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR), la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé 38 mesures, divisées en 7 axes. Une de ces mesures concerne directement les professionnels de l’enseignement de la conduite puisqu’elle vise à obtenir « un permis de qualité, fluidifié et moins cher ». Comme souvent, les mesures annoncées ne devraient avoir que peu d’effets. 

Réduire le prix, encore et toujours

L’objectif du gouvernement est double : d’une part d’améliorer la lisibilité des prix et des offres des formations au permis de conduire et, d’autre part, de réduire le coût moyen de préparation du permis.

Selon les chiffres communiqués, la formation au permis de conduire coûte 1600€ en moyenne, code compris, pour le 1er trimestre 2023. Un coût que le gouvernement juge « important pour les familles », d’autant plus que la voiture est souvent le seul moyen de se rendre sur son lieu de travail.

Les mesures annoncées

1. Rendre obligatoire à partir de janvier 2024 un livret numérique dans les auto-écoles pour le suivi des candidats : cet outil permettra d’améliorer le suivi pédagogique de l’apprenant mais aussi de connaître précisément le nombre d’heures de conduite effectuées par candidat et par école de conduite. Ces données viendront enrichir la plateforme comparative des auto-écoles publiée par la Délégation à la Sécurité routière (dite « carte des auto-écoles »). Le candidat pourra ainsi mieux évaluer le coût de la formation dans son auto-école et la choisir en fonction du critère du nombre d’heures moyen observé.

Cette mesure, prévue par le rapport Dumas, était déjà connue et anticipée par les professionnels depuis plusieurs années. En revanche, la remontée d’information sur la carte des auto-écoles ne devrait pas avoir d’impact. Le comparateur mis en place par la Sécurité routière étant en état de mort cérébrale depuis plus de 7 mois.

2. Supprimer le délai de trois mois pour suivre la formation « boîte manuelle » lorsque l’on est titulaire du permis « boîte automatique ».

3. Dans le cadre de cette formation « boîte manuelle » pour les titulaires du permis « boîte auto », permettre que 2 heures sur les 7 que compte la formation soient réalisées sur simulateur de conduite (au lieu d’1 aujourd’hui).

4. Favoriser le développement de l’apprentissage anticipé à la conduite (conduite accompagnée et conduite supervisée) pour faire baisser le nombre d’heures avec un moniteur, dès lors que la formation initiale est dûment validée.

5. Communiquer sur le dispositif de conduite accompagnée, notamment sur la facilité à pouvoir être désigné tuteur, dans le cadre familial élargi (sœur, cousin…) mais aussi en tant que proche (ami…).

6. Informer sur les possibilités de conduite supervisée avant l’examen et l’autoriser après échec à l’examen.

Les réactions des organisations professionnelles

Mobilians ESR s’est félicité dans un communiqué paru lundi des mesures annoncées par Elisabeth Borne, que ce soit la création d’un homicide routier, la suppression du délai de carence pour la formation sur boîte manuelle ou la valorisation du rôle de la conduite accompagnée (AAC).

Toutefois, Mobilians ne considère pas ces mesures comme suffisantes et insiste sur le fait qu’elles « devront s’accompagner d’une série de mesures additionnelles, garantissant une meilleure éducation à la sécurité routière ». Pour cela, ils proposent principalement :

  1. D’adapter la formation théorique du permis de conduire aux risques comportementaux et locaux
  2. D’instaurer une formation post-permis obligatoire pour tous
  3. De valoriser le nécessaire continuum éducatif en matière d’éducation et de sécurité routière
  4. De rendre plus accessible encore le permis de conduire sans détériorer son enseignement

Des propositions, détaillées dans le communiqué de presse, qui reprennent celles formulées devant la Déléguée interministérielle à la sécurité routière au mois d’avril. Ces propositions s’inspirent du « système Sûr », déjà mis en place en Europe du Nord.

Enfin, Mobilians propose ainsi l’ouverture pour tous d’un compte personnel de formation dès quinze ans qui permettrait d’en faire le réceptacle idéal pour les financements provenant d’organismes publics, privés ou même de particuliers (membres de la famille), souhaitant aider le jeune voulant passer son permis de conduire. Une idée qui se rapproche par certains aspects du Compte personnel de mobilité (CPM) défendu par Bruno Garancher et par l’Unidec.

Le président de l’Unidec ne partage pas cet enthousiasme : « J’ai un sentiment de déjà-vu et de mesures sans grande ambition ». Il note que la mise en place du livret numérique est « juste un effet de communication car c’était prévu bien avant les réflexions du CISR ». De même, l’accès à la conduite des véhicules du groupe lourd aux personnes en situation de handicap est « une fausse mesure car c’était déjà pratiqué de façon dérogatoire ».  S’il considère qu’« il est important de s’adresser aux victimes », il regrette que le CISR « ne se pose pas vraiment la question de savoir comment ne pas en faire [de victimes] ».

Bruno Garancher se dit déçu que ce CISR n’ait prévu aucune mesure sur le financement de la formation à la conduite. Déçu également par certaines formulations, notamment lorsque le gouvernement met en avant la conduite accompagnée pour « faire baisser le nombre d’heures avec un moniteur » pour faire baisser le coût du permis. « Pourquoi ne pas revenir à l’enseignement libre comme cela se fait dans certains pays », ironise le président de l’UNIDEC ! Enfin, il juge que ce n’est pas en « permettant d’effectuer 2 heures au lieu d’une sur simulateur que l’on va pouvoir faire baisser le coût de la formation passerelle « boîte auto » et donc rendre le B78 plus attractif. Il aurait fallu permettre d’effectuer jusqu’à 5 heures de formation sur simulateur ».

Pour la présidente de l’UNIC, Sandra Carasco, la mise en place d’un pré-code de la route au collège n’est pas forcément une mauvaise idée. Mais elle se pose plusieurs questions : « Sur quel temps cet enseignement sera-t-il dispensé ? Qui va dispenser cet enseignement ? Les professeurs de l’éducation nationale n’ont souvent pas les outils et les compétences pour enseigner le Code de la route. Et surtout, de quelle manière cela va être enseigné ? Si l’on se contente de passer des séries de tests, cela ne sert à rien. On n’aura pas de meilleurs résultats et les élèves arriveront toujours en école de conduite avec un niveau lamentable ».

Sandra Carasco s’interroge également sur les annonces concernant la conduite accompagnée. Si l’AAC permet de dispenser « une formation de qualité en prenant moins d’heures de conduite en auto-école, ce qui contribue à réduire le coût de la formation », elle note qu’elle n’est pas accessible à tous. « Certaines populations n’arrivent pas à avoir des accompagnateurs. Certaines assurances ne jouent pas le jeu. Pour développer l’AAC, il faudrait pouvoir élargir non seulement les accompagnateurs aux cercles familial et amical -ce qui se fait déjà-, mais aussi au cercle professionnel, pour permettre aux jeunes en formation en entreprise d’apprendre avec leur patron sur le véhicule de l’entreprise. »

Enfin, concernant la suppression du délai de 3 mois pour passer la passerelle B78, la président de l’UNIC craint que les auto-écoles ne doivent faire face à une explosion de demandes d’inscriptions : « L’UNIC n’est pas n’est pas forcément opposé à cette mesure, mais on avait demandé un certain délai pour que la profession ait le temps de se préparer car actuellement, on n’a pas assez de véhicules automatiques pour répondre à une très forte demande dès janvier 2024 ».