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Auto-écoles : les dates de dé-confinement enfin connues!

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Après six semaines de fermeture administrative en raison de l’épidémie de Covid-19, l’annonce des dates de reprise pour les leçons et les examens de conduite représente, pour beaucoup, une lumière au bout du tunnel. Cette reprise progressive se fera selon des modalités et des protocoles sanitaires qui seront validés d’ici la semaine prochaine. Voici ce que l’on sait à l’heure actuelle.

Une réouverture progressive selon les départements

L’information a été donnée hier (28 avril) par le Premier Ministre, Édouard Philippe, le dé-confinement et la reprise de l’activité économique se fera de manière différenciée selon les départements. Dans les départements les moins impactés par l’épidémie, les entreprises pourront redémarrer plus tôt, alors que celles situées dans les départements les plus touchés devront patienter encore un peu.

Les départements seront classés par couleur : les départements « verts » et les départements « rouges ». La carte des départements sera dévoilée le 30 avril par le Professeur Jérôme Salomon lors de son point presse journalier sur l’évolution de la pandémie.

Une réouverture des bureaux dès le 11 mai

Quelle que soit la zone (verte ou rouge), les écoles de conduite pourront rouvrir leurs bureaux à partir du lundi 11 mai. La reprise des leçons et des examens dépendra, elle, du département et de la catégorie de permis concernée.

La reprise des activités devra se faire, a minima, selon les règles de sécurité sanitaire éditées par le Haut Conseil de la Santé Publique. Les organisations professionnelles ont travaillé sur des protocoles sanitaires. L’UNIC a établi un « guide de sécurité sanitaire » avec la SOCOTEC, alors que le CNPA a rédigé un « protocole de reprise » validé par une infectiologue du CHU de Strasbourg. Ces documents ont été soumis pour validation aux Ministères concernés.

Une conférence téléphonique doit avoir lieu lundi 4 mai entre la DSR et les organisations professionnelle pour définir de manière précise les mesures sanitaires qui devront être prises par les écoles de conduite. Il semblerait que la séparation en plexiglas, entre l’élève conducteur et l’enseignant ou l’inspecteur, ne soit pas retenue, pour des questions de sécurité et d’efficacité (une telle paroi n’empêcherait en rien la propagation du virus).

IMPORTANT :
Les auto-écoles (comme toute entreprise) devront mettre en place et veiller à une stricte application des mesures de sécurité sanitaire retenues à l’issue de la réunion du 4 mai! En effet, la responsabilité légale de l’entreprise sera engagée en cas de transmission du virus d’un élève vers un de vos salariés (ou inversement). La démonstration que la contamination a eu lieu pendant une leçon de conduite s’annonce néanmoins assez compliquée à démontrer…

La reprise dans les départements « verts »

11 mai

Ouverture des bureaux au public, reprise des leçons de conduite et de toutes les activités pour toutes les catégories de permis. Reprise des examens de code

18 mai

Reprise des examens moto et PL. Les places seront attribuées uniquement par options sur Printel. Pour les examens moto les durées seront modifiées : 12 minutes pour le plateau et 36 minutes pour la circulation.

1er juin

Reprise des examens B. La première semaine par options et à partir de la deuxième semaine retour à la méthode de population de référence.

La reprise dans les départements « rouges »

11 mai

Ouverture des bureaux au public. Possibilité de dispenser des leçons moto et poids-lourds (uniquement), après accord du Préfet du département.

18 mai

Dans les départements où le Prefet a donné son accord, reprise des examens moto et PL. Les places seront attribuées uniquement par options sur Printel.

1er juin

Reprise des leçons et des examens B. La première semaine par options et à partir de la deuxième semaine retour à la méthode de population de référence.


Candidats libres: des taux de réussite toujours mauvais

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Taux de réussite candidats libres permis de conduire
La Sécurité routière a mis en ligne fin février son Bilan des examens du permis de conduire pour l’année 2018. Nous nous sommes intéressés, cette année encore, aux chiffres concernant les candidats libres. Si leur nombre a été multiplié par deux comparé à 2017, leur taux de réussite reste lui toujours inférieur de 10 à 15 points selon les départements.

Un nombre de candidats libre en augmentation

Le nombre de candidats libre ne cesse d’augmenter rapidement, depuis 2015. Ils sont passés de 3081 (en 2015) à 23 311 (en 2018). L’accélération est particulièrement forte au cours de cette dernière année puisque leur nombre augmente de 132,8% entre 2017 et 2018.

Leur nombre reste néanmoins limité comparé au total de candidats se présentant à l’examen pratique. En 2018, ils ne représentaient pas plus de 1,4% du nombre total de candidats. Par ailleurs, le phénomène touche principalement les grands centres urbains : Paris et les départements limitrophes (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Yvelines), le Rhône et la Seine-Maritime.

La plupart de ces candidats libres se présentent dans la catégorie B (95,8% d’entre eux), le reste se présentant en groupe lourd ou en moto (0,8%).

Des taux de réussite toujours très inférieurs à la moyenne

Le taux de réussite des candidats libres à l’examen pratique pour l’année 2018 s’élève à…. 44,9%. Ce taux de réussite est en très légère hausse par rapport à celui constaté en 2017 (42,1%). En revanche, il reste très inférieur :

  1. à la moyenne nationale, qui est de 58% (-13 points pour les candidats libres) ;
  2. à la moyenne pour les candidats en conduite accompagnée, qui est de 74,6% (-32,6 points pour les candidats libres) ;
  3. à la moyenne dans les départements où les candidats libres sont les plus nombreux. En Seine-Saint-Denis, par exemple, le taux de réussite moyen est de 62,4% (- 15,5 points pour les candidats libres).

Consultez le Bilan du permis de conduire 2018 en intégralité sur le site de la Sécurité routière.


« Mesurettes » : les organisations professionnelles très déçues par les annonces du Ministère

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Mesures Ministère Places examen permis de conduire

Une réunion a eu lieu hier entre les représentants de l’intersyndicale (Mobilians ESR, Unidec et UNIC) et le Ministère de l’Intérieur. Cette « réunion de restitution » devait permettre à l’administration de présenter en détail les mesures envisagées pour régler le problème du manque de places d’examen et réduire les délais d’attente. À l’issue de la première réunion mi-juillet, les espoirs étaient grands. Face aux mesures proposées hier, la déception l’est tout autant ! PermisMag vous résume les annonces et la réaction de l’intersyndicale.

Les propositions du Ministère de l’Intérieur

Ce matin, sur BFMTV, le Ministre auprès du Ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet, a annoncé une série de mesures visant à répondre au manque de places d’examen. Détaillées dans un communiqué de presse, diffusé sur le site du Ministère, ces mesures sont les suivantes :

  1. Création de 80 000 places d’examen supplémentaires
  2. Recrutement et formation de 108 inspecteurs, avec l’ajout de 10 postes dès 2026
  3. Renforcement de l’accompagnement local via les préfets
  4. Mise en place d’une option « sans passager » pour le permis moto, avec un code restrictif spécifique et une formation qualifiante complémentaire.

Et une mesure à moyen terme avec la mise en place d’une mission parlementaire flash dès le mois de septembre 2025. Cette mission parlementaire aura pour but de « proposer des mesures nouvelles pour augmenter le taux de réussite à l’examen, sans compromettre la sécurité, ni le niveau d’exigence ».

Des solutions insuffisantes et inadaptées

La crise actuelle que traverse la profession aura au moins un mérite : mettre d’accord les organisations professionnelles ! À l’issue de la réunion d’hier, elles étaient unanimes pour dire que les mesures proposées ne sont pas du tout à la hauteur de leurs attentes.

Sur les 80 000 places d’examen annoncées

Ces places sont hypothétiques, il s’agit d’un maximum de 80 000 places d’examen supplémentaires qui seront proposées entre août et décembre 2025. Pour cela la DSR fera appel à des IPCSR retraités et à des IPCSR volontaires. Elle mobilisera également les IPCSR tout juste sortis de formation en leur faisant faire 13 unités dès le deuxième mois sur le terrain (10 le premier mois et 13 à partir du deuxième). Enfin,⁠ ⁠⁠en réduisant la durée de la circulation moto à 32 minutes.

Ces places ne sont pas ciblées. Il n’existe aucune garantie (1) que la DSR trouve des volontaires pour effectuer ces examens et (2) que ces volontaires soient situés dans les départements les plus affectés par le manque de places.

Elles sont très largement insuffisantes. Les 80 000 places promises sont une goutte d’eau dans l’océan. Elle représentent une moyenne de 158 places supplémentaires par département et par mois. Présenté autrement, 80 000 places d’examen pour 12 000 auto-écoles, cela représente 1,33 place supplémentaire par auto-école pour une période de 5 mois… soit 0,26 place supplémentaire par auto-école et par mois !!

L’intersyndicale estime qu’il faudrait produire entre 300 000 et 400 000 places d’examen pour résorber le retard accumulé ces derniers mois.

Sur le recrutement d’inspecteurs supplémentaires

Le communiqué parle de 108 IPCSR supplémentaires, « avec l’ajout de 10 postes dès 2026 ». En réalité, ces inspecteurs étaient déjà prévus. Ils correspondent aux 100 inspecteurs supplémentaires sur 3 ans promis par Gérald Darmanin en son temps. Ils se répartissent ainsi : 49 IPCSR, le 29 septembre 2025, 32 IPCSR à la mi-janvier 2026 et 27 IPCSR en mai 2026. Ces inspecteurs combleront à peine les départs en retraite et ceux qui quittent la profession.

La seule nouveauté est l’annonce de 10 IPCSR supplémentaires en 2026, qui sortiront de formation courant 2027. Et encore, le recrutement de ces 10 IPCSR sera conditionné à l’adoption du budget présenté par le gouvernement Bayrou à la rentrée… un vote bien loin d’être acquis.

Là encore, l’annonce est hypothétique et très insuffisante. Il y a actuellement environ 1450 IPCSR en France. S’ils étaient recrutés, les 10 IPCSR supplémentaires ne représenteraient qu’une hausse des effectifs de 0,7%.

Sur le renforcement de la communication au niveau local

Le Ministère souhaite la mise en place de cellules de suivi au niveau départemental, afin que les organisations professionnelles puissent alerter le préfet plus facilement et plus rapidement en cas de pénurie de places.

Les OP ont déjà l’habitude de communiquer avec les préfets et la mise en place de ces cellules n’apporterons rien de concret.

Les engagements intenables du Gouvernement

Dans son communiqué, le Ministère de l’Intérieur écrit « le Gouvernement rappelle son engagement ferme au respect de trois principes suivants :

  1. Pas d’augmentation du prix du permis
  2. Pas de baisse du niveau d’exigence
  3. Pas de dégradation de la sécurité routière »

Dans le viseur du Ministre, les taux de réussite qui sont selon lui insuffisants. François-Noël Buffet a déclaré ce matin sur BFMTV : « Nous allons lancer dès septembre une réflexion plus approfondie sur le permis de conduire, les conditions de son enseignement, les règles qu’on peut faire évoluer pour obtenir des résultats plus favorables que ces 52% qui sont insuffisants »

Si l’on doit augmenter les taux de réussite sans toucher au prix (donc au volume d’heures), ni au niveau d’exigence de l’examen, la seule variable d’ajustement est… la qualité de l’enseignement ! Le Ministre serait-il en train de suggérer que les écoles de conduite forment mal les élèves ? Si ce n’est pas le cas, sa déclaration est a minima maladroite.

Quelles conséquences sont à prévoir ?

Les organisations professionnelles sont unanimes pour dire que les mesures proposées par le gouvernement sont très insuffisantes. Elles donnent l’impression que le gouvernement n’a pas pris conscience de l’ampleur de la crise ou, pire, qu’il n’y a pas de volonté politique de la régler.

C’est d’autant plus grave que la situation risque d’empirer dans les mois et les années à venir :

  • la démographie des 17-21 ans est en croissance constante jusqu’en 2033. Il faudra créer au minimum 50 000 places supplémentaires par an rien que pour suivre la courbe.
  • les taux de réussite risquent de baisser (et non pas de s’améliorer comme le souhaite le Ministre). En effet, la réforme du « permis à 17 ans » avait vu un grand nombre d’élève casser leur AAC pour passer le permis plus tôt (avec des bons taux de réussite à la clef). Les élèves passent désormais le permis à 17 ans, sans passer par l’AAC ont et auront des taux de réussite plus faibles. Le taux de réussite moyen était de 58% au niveau national, il pourrait retomber à 52-53% dès l’an prochain.

Vers un permis plus cher ?

Pour que les places supplémentaires aient un vrai impact sur les délais et permettent de « désengorger » le système, la DSR propose que les 80 000 places soient réservées aux élèves jugés « ultra prêts » (sic) à passer l’examen. Si les écoles de conduite écoutent les consignes du Ministère, cela rendra forcément le permis plus cher pour les élèves.

Pour Lorenzo Lefebvre (vice-président de Mobilans ESR) « L’État crée un permis à 130 %, où il faudra être surformé pour accéder à l’examen. Les écoles de conduite responsables ne pourront plus faire passer un élève à 100 % – elles devront attendre qu’il soit « parfait ». ».

Oui à une réforme structurelle, non aux « mesurettes »

Faute d’étude statistique fiable, le Ministère de l’Intérieur semble avoir été surpris par cette crise. Entre la première réunion le 16 juillet et les annonces d’hier, la DSR a disposé de 15 jours pour préparer une réponse à la hauteur des enjeux.

Elle n’en a visiblement pas été capable, alors même qu’elle détient les chiffres, les moyens, les leviers réglementaires nécessaires pour faire bouger les lignes rapidement. Au lieu de cela, elle propose quelques mesurettes qui ne règleront rien et ne serviront qu’à gagner un peu de temps.

L’annonce d’une mission parlementaire flash est un moyen de se dédouaner en renvoyant le problème vers le Parlement. Le plus probable est que cette mission flash consultera les acteurs pendant quelques mois, qu’elle produira un rapport au printemps 2026… et que rien (ou presque) ne se passera alors que tous les regards commenceront à se tourner vers la présidentielle de 2027.

Les auto-écoles dans la rue à la rentrée

Le climat actuel dans les écoles de conduite n’est pas sans rappeler celui de 2019 et la manifestation historique qui avait eue lieu à Paris. Les membres de l’intersyndicale évoquent désormais ouvertement la possibilité de manifester à Paris à la rentrée.

Dans le communiqué de presse diffusé en milieu d’après-midi, l’intersyndicale écrit « Compte tenu des réponses apportées par l’Administration, l’intersyndicale se voit contrainte d’engager un bras de fer. » Ses membres demandent désormais à être reçus non pas par le Ministre de l’Intérieur, mais par le Premier Ministre, afin d’évoquer la mise en place de mesures d’urgence.

Pour aller plus loin

Une proposition de loi a été déposée le 11 juillet par la député Mélanie Thomin (députée du Finistère, Groupe Socialiste), pour désengorger l’accès au permis de conduire pour les jeunes dans les départements en tension (lire le texte sur le site de l’Assemblée nationale). La proposition de loi prévoit notamment :

  • la mise en place d’une évaluation à l’issue de la 15ème leçon de conduite pour évaluer si l’élève est prêt à passer l’examen
  • la possibilité dans certains cas, de faire passer l’examen pratique par des enseignants de la conduite (sous certaines conditions)
  • que les candidats en recherche active d’un emploi soient prioritaire sur les autres candidats.

Cette proposition de loi a le mérite d’exister et de nourrir le débat. Elle a relativement peu de chance d’être mise au vote et encore moins d’être adoptée.


Comment devenir chauffeur VTC professionnel en France ?

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devenir chauffeur VTC formation

En France, être chauffeur VTC professionnel est une opportunité inestimable. Cette activité bien encadrée permet de gérer librement son emploi du temps. Les revenus sont généralement motivants. En plus, vous développez une relation de proximité avec des clients variés. Mais avant d’en arriver là, quelle formation suivre ? Par où commencer et quelles sont les étapes à suivre ? Découvrez dans cet article tous les niveaux à franchir !

Suivre une formation vraiment adaptée

La première étape, et sans doute la plus importante, pour devenir chauffeur VTC professionnel en France est de suivre une formation bien adaptée. L’objectif va être de développer un ensemble de compétences pratiques et interpersonnelles qui feront de vous un professionnel aguerri.

Pour cela, vous devez choisir un organisme certifié qui propose un programme conforme aux exigences du référentiel national. La formation doit prévoir des sessions de préparation à aux épreuves écrite et orale.

Alors, de peur de faire un choix inopportun, rendez-vous sur le site bks-formation.com. Il s’agit d’un centre spécialisé basé à Aubervilliers. Il propose une formation certifiante axée sur l’excellence, avec un taux d’admission remarquable. En plus, son approche pédagogique comprend des cours modulables, un support complet et des formateurs bien expérimentés.

Réussir l’examen VTC

La deuxième étape importante pour faire carrière dans le VTC est de passer l’examen VTC. Cette évaluation, organisée par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, a pour objectif de valider vos compétences à exercer en tant que professionnel. Elle comprend une épreuve écrite (réglementation, géographie) et une épreuve orale.

Pour réussir, vous devez avoir une bonne maîtrise du vocabulaire spécifique. Vous devez également connaître en détail la législation du transport public particulier de personnes, les obligations d’installation de signalétique intérieure et de facturation.

Le jour de l’examen, soyez ponctuel, muni de votre convocation et d’une pièce d’identité. L’oral exige une certaine posture, un ton professionnel et une bonne argumentation. Présentez vos réponses calmement, sans hésitation. Et si nécessaire, engagez un spécialiste pour des sessions de coaching sur mesure.

Obtenir la carte professionnelle VTC

La carte professionnelle VTC est délivrée par la préfecture. Pour l’obtenir, vous devez présenter un dossier complet :

  • Diplôme d’aptitude professionnelle (attestation de réussite à l’examen VTC) ;
  • Casier judiciaire vierge (bulletin n° 3) ;
  • Justificatif d’aptitude physique (certificat médical) ;
  • Attestation d’assurance ;
  • Justificatif de domiciliation ou de résidence fiscale ;
  • Preuve de formation continue.

Vous devez également souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle couvrant le transport de personnes. Si vous êtes étranger, vous aurez besoin en plus d’un permis de séjour valide.

Vous devez déposer votre dossier dans les délais impartis (souvent 6 mois après l’examen), frais de dossier inclus. Vous recevrez un récépissé puis la carte VTC, valable 5 ans. Une fois la carte obtenue, vous serez officiellement reconnu comme chauffeur VTC professionnel, quitte à organiser votre activité.

Créer ou intégrer une structure

La dernière étape de ce processus est de définir la structure juridique sous laquelle vous exercerez votre activité. Pour cela, vous avez deux options : soit vous créez votre propre structure, soit vous choisissez d’intégrer une structure existante.

En effet, créer une structure indépendante vous donne une liberté totale : choix des horaires, des courses, du modèle économique. Cela suppose toutefois de comprendre les bases de la gestion, de déclarer votre activité auprès de l’URSSAF, d’opter pour un statut (autoentrepreneur, SASU, EURL…). Vous devrez ouvrir un compte professionnel à cet effet.

Par ailleurs, vous pouvez simplement intégrer une plateforme VTC existante ou rejoindre une coopérative. Dans tous les cas, assurez-vous de proposer un service client impeccable et réactif, et vous jouirez d’une solide réputation dans le secteur !


CPF Moto : le Conseil d’État rejette le recours des organisations professionnelles

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rejet recours CPF moto

Un combat pour défendre l’accès au permis moto via le CPF

Depuis plusieurs mois, les deux principales organisations professionnelles du secteur de l’enseignement de la conduite – UNIDEC et Mobilians – ainsi que la Fédération des Motards en Colère, s’étaient mobilisées contre le décret 2024-444 du 17 mai 2024. Ce décret limitait la mobilisation du compte personnel de formation au financement d’un « premier permis » et excluait de facto les formations aux permis moto (A1 et A2).

Estimant que cette décision était injuste, notamment pour les nombreux usagers qui utilisent la moto comme outil de travail ou de mobilité quotidienne, les organisations professionnelles avaient déposé un recours devant le Conseil d’État pour contester cette mesure. En mars 2025, un rapporteur public avait été désigné pour examiner l’affaire, laissant entrevoir un espoir pour les requérants. Toutefois, ce dernier avait déjà recommandé le rejet du recours, estimant que la loi avait bien été respectée.

Le Conseil d’État confirme l’exclusion des permis moto des formations CPF

La plus haute juridiction administrative française a tranché : les recours déposés par Mobilians, l’UNIDEC et les Motards en Colère sont rejetés. Le Conseil d’État a suivi les conclusions du rapporteur public, validant la légalité du décret de mai 2024.

Plusieurs arguments justifient cette décision :

  • Le décret n’est pas contraire à l’esprit de la loi : le Conseil d’État estime que la loi du 23 juin 2023 laissait au décret le soin de préciser les conditions d’éligibilité au CPF, ce qui a été fait sans méconnaître l’esprit du texte.
  • Il n’y a pas eu de rupture d’égalité : selon le rapporteur public, il est légitime que seules certaines formations soient éligibles. Une personne déjà titulaire d’un permis B, par exemple, subirait moins d’entraves pour accéder à l’emploi qu’un candidat sans permis du tout.
  • Enfin, les alternatives proposées par les organisations professionnelles, comme un contrôle plus ciblé des formations moto éligibles, auraient exigé une charge administrative trop lourde, sans garantie d’efficacité. Le rapporteur estimait donc qu’il n’y avait pas de disproportion manifeste.

Un combat perdu… mais pas abandonné

Dans un email transmis à ses membres, Mobilians ESR a exprimé sa déception face à cette issue, malgré le soutien actif de plusieurs personnalités, notamment le député Sacha Houlié.

« Nous regrettons bien évidemment le sort réservé à notre recours, en dépit des efforts déployés par tous. (…) Soyez assurés que nous continuerons de nous battre car nous considérons toujours que ce décret ne correspond pas à l’esprit de la loi du 23 juin 2023 », peut-on lire dans le texte.

Malgré ce revers juridique, les OP n’entendent pas renoncer. Ils promettent de poursuivre le dialogue politique pour faire évoluer les critères d’éligibilité au CPF et réintégrer, un jour peut-être, le permis moto parmi les formations finançables.

Une mal pour un bien ?

Dans le contexte actuel de pénurie aigüe de places d’examen, la décision du Conseil d’État n’est peut-être pas une mauvaise chose à court terme. L’ouverture des financements CPF aux formations moto avait déclenché une vague d’inscriptions que le système ne serait pas en mesure d’absorber à l’heure actuelle.

Vers de nouvelles restrictions

Un article paru ce jour dans le journal Les Échos, intitulé Formation professionnelle : vers un nouveau coup de rabot sur le CPF rapporte que le gouvernement réfléchirait à limiter davantage encore le recours au CPF pour réaliser 250 millions d’euros d’économie.

Selon l’article, les pistes à l’étude consisteraient à limiter à un achat tous les cinq ans et à limiter les sommes mobilisables pour certaines formations. Il précise : « le permis de conduire auto comme moto pourrait aussi être passé à la toise, avec deux seuils envisagés, 700 ou 1.000 euros, sachant que le prix catalogue moyen était de 1.260 euros pour 25 heures l’année dernière. »


La réunion au Ministère de l’Intérieur décalée à une date ultérieure

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Salle de Réunion Vide réunion reportée

Une réunion attendue, finalement reportée

Prévue initialement pour le jeudi 24 juillet, la réunion de restitution entre les organisations professionnelles représentant les auto-écoles et le Ministère de l’Intérieur a été reportée « à une date ultérieure ». Les représentants des auto-écoles ont été informés du report ce mercredi 23 juillet, à la veille de la rencontre.

Cette réunion devait se tenir une semaine après une première rencontre avec les représentants du cabinet du ministre de l’Intérieur, Philippe Bailbé, ainsi qu’avec les représentantes de la Direction de la Sécurité Routière, Florence Guillaume et Catherine Bachelier. Elle devait permettre au Ministère de présenter des pistes concrètes de sortie de crise, alors que la profession traverse une période de tensions liée à la pénurie de places d’examen du permis de conduire.

Un signal flou de la part du Ministère

Le report de cette réunion soulève plusieurs interrogations. Ce changement de calendrier peut être interprété de deux manières opposées : soit le Ministre François-Noël Buffet reprend personnellement la main sur le dossier, ce qui pourrait être perçu comme un signe d’implication et d’écoute de la profession ; soit, au contraire, le sujet passe au second plan dans un contexte politique déjà tendu, en particulier avec la crise ouverte autour de la loi Duplomb, qui mobilise fortement les services ministériels.

À une semaine du mois d’août et du début des congés gouvernementaux, le report de la réunion laisse planer le doute sur une avancée réelle à court terme. Il semble désormais peu probable que des décisions concrètes soient prises ou annoncées avant la rentrée.

Quelle réaction du côté des organisations professionnelles ?

Face à cette incertitude, les organisations syndicales d’auto-écoles vont devoir définir leur stratégie. La possibilité d’une grande manifestation nationale à Paris à la rentrée reste sur la table, en fonction de l’évolution du dossier dans les prochaines semaines.

Le report de cette réunion, sans nouvelle date proposée pour le moment, pourrait donc marquer un tournant : soit un nouvel élan donné aux discussions, soit un enlisement qui pousserait les syndicats à hausser le ton.


lePERMISLIBRE : vers un dépôt de bilan à la fin juillet ?

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Lepermislibre trésorerie juillet 2025

L’entreprise dispose de trésorerie jusqu’au 31 juillet

Dans un communiqué publié le 10 juillet 2025, la plateforme lyonnaise lePERMISLIBRE, cotée sur Euronext Growth, a annoncé un chiffre d’affaires semestriel de 4,7 M€, en forte baisse de 36 % par rapport à la même période de 2024.

Dans ce même communiqué, son PDG, Lucas Tournel écrit « lePERMISLIBRE affiche un recul du chiffre d’affaires qui est le résultat assumé de nos choix stratégiques. Nous avons mis un terme aux investissements marketing non rentables et engagé une réorganisation profonde de l’entreprise, et donc nous tournons la page d’un modèle basé sur une croissance non rentable. lepermislibre se place sur une trajectoire créatrice de valeur. Notre priorité est claire : bâtir un modèle solide et pérenne, centré sur la rentabilité et la qualité de service. La transformation est en cours, et nous sommes pleinement confiants dans notre capacité à en récolter les fruits. »

Une déclaration étonnante puisque la société admet dans le même temps que sa trésorerie ne lui permet d’assurer son activité que jusqu’au 31 juillet 2025 à moins de trouver en urgence 500 000 €, pour étendre son horizon de financement à 12 mois.

Dépendance excessive au CPF et au marketing

Pour lePERMISLIBRE, les premières alertes apparaissent au printemps 2024 avec la mise en place du reste à charge sur les formations financées par le CPF (Compte Personnel de Formation). L’entreprise est très fortement dépendante à ce type d’inscriptions et voit dès les premiers mois une chute brutale de ses ventes, fragilisant le modèle économique de l’entreprise.

Face à cette chute d’activité, lePERMISLIBRE a dû prendre deux décisions :

  • licencier 20 salariés du siège en 2024, pour contenir les coûts fixes,
  • diminuer massivement les dépenses marketing, notamment sur Google Ads et les plateformes Meta (Facebook et Instagram).

Étant donné que le seul canal d’acquisition de nouveaux clients était la publicité en ligne, cette réduction s’est automatiquement traduite par un moindre trafic sur le site, moins d’inscriptions, un effondrement du chiffre d’affaires, puis une dégringolade du cours de bourse. Le groupe s’est ainsi retrouvé pris dans une spirale mortelle.

Données financières Lepermislibre

Introduite en bourse le 17 février 2023 au cours de 3,80€, l’action lePERMISLIBRE ne valait plus que 0,14€ le 18 juillet, soit une baisse de 96% de son cours.

Cours de bourse Lepermislibre

Une tentative de changement de modèle trop tardive ?

Son modèle de « croissance non rentable » n’étant pas viable, début 2025, lePERMISLIBRE a pris la décision de racheter trois agences physiques à proximité de Lyon à Tarare, Craponne et L’Arbresle… passant ainsi d’un modèle 100% digital à un modèle hybride (combinant plateforme en ligne et agences physiques).

D’après son communiqué de presse, « les premiers résultats [de ce changement de stratégie] sont positifs ». Seront-ils suffisants pour redresser la barre alors que l’entreprise risque d’être à court d’argent dans les 10 jours à venir ?

Le marché semble septique. L’entreprise est valorisée aujourd’hui à moins de 1,6 million d’euros, soit 15% de son chiffre d’affaires. Un multiple très faible pour une entreprise de technologie et un multiple bien inférieur à ceux constatés lors de transactions d’auto-écoles traditionnelles (entre 25% et 30% du CA).

500 000€ à trouver en urgence

Pour tenter de se sauver, lePERMISLIBRE a d’ores et déjà obtenu de ses créanciers (banques) un report des mensualités de crédit de 3 mois jusqu’au 30 septembre. En parallèle, l’entreprise négocie avec l’administration fiscale (SIE et URSSAF) un échelonnement de sa dette fiscale et sociale sur 12 mois.

Des manœuvres de la dernière chance, alors que les jours sont comptés. Pour s’offrir un peu d’oxygène, lePERMISLIBRE cherche à trouver 500 000€ en urgence. Une démarche compliquée dans un laps de temps aussi restreint.

Vers la fin du modèle des plateformes ?

Les difficultés rencontrées par lePERMISLIBRE (et par PermiGo avant lui) pourraient conduire à penser que le modèle économique des plateformes n’est pas viable. Ce serait à notre sens une grave erreur. Les difficultés de lePERMISLIBRE sont liées à des erreurs stratégiques (dépendance au CPF, stratégie 100% digitale, non diversifiée).

Les autres plateformes n’ont pas fait les mêmes erreurs : Ornikar s’est diversifié dans l’assurance et a atteint en 2024 la barre symbolique des 100m€ de CA (80m€ en auto-école et 20m€ en assurance). Il est soutenu par le fond KKR qui n’a pas hésité à réinvestir. Stych connait une forte croissance et dispose de 75 agences physiques partout en France, pour un CA de 50m€. Enfin, En Voiture Simone a été rachetée par le concessionnaire BYmyCAR (4Mds€ de CA), ce qui lui assure une certaine sécurité.

Les plateformes sont désormais rentables (ou proches de la rentabilité), lePERMISLIBRE est davantage l’exception que la règle.

Un secteur tout entier en difficulté

Les difficultés rencontrées par lePERMISLIBRE sont également liées au contexte général qui impacte l’activité de tout le secteur de l’enseignement de la conduite. Un climat politique et économique national tendu, des tensions à l’international, un manque de places d’examen lié à la pénurie d’inspecteurs et à la mise en place (mal anticipée) du permis à 17 ans, la fin du CPF moto.

Nombreux sont les élèves qui, ne souhaitant pas patienter 3 à 6 mois pour avoir une date, vont préférer décaler leur formation au permis de conduire. Cette baisse du nombre d’inscriptions est constatée par la quasi-totalité des écoles de conduite, mais également par les fournisseurs.

Selon les données de VroomVroom.fr, sur les 6 premiers mois de l’année, ce sont quelques 800 auto-écoles qui ont fermées leurs portes, pour 250 créations et/ou reprises…


Pas d’avancées après la réunion au ministère : les auto-écoles menacent de se mobiliser à la rentrée

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Réunion a

Une réunion s’est tenue ce mercredi 16 juillet entre les représentants des principales organisations professionnelles et des réseaux d’auto-écoles (ECF et CER) d’une part et Philippe Bailbé, le directeur de cabinet adjoint du Ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et les représentantes de la DSR d’autre part. Objectif : faire le point sur la situation préoccupante que traverse le secteur, confronté depuis des mois à un manque criant de places d’examen pour le permis de conduire.

Une réunion dense mais sans mesures concrètes

Selon Lorenzo Lefebvre, vice-président de Mobilians ESR, cette rencontre de plus de deux heures et demie a permis aux organisations de parler d’une seule voix : « Nous avons exposé l’ensemble des propositions concrètes proposées par la profession, les graves difficultés rencontrées sur le terrain, et l’urgence de préserver le modèle des auto-écoles de proximité. »

Il dénonce l’« inaction persistante de la DSR », pourtant régulièrement alertée depuis deux ans. Une déclaration qui marque un changement de ton notable de la part de l’OP majoritaire. S’il note que le directeur de cabinet du Ministre prenaient désormais le sujet au sérieux, il déplore tout de même qu’aucune annonce concrète n’a été faite à l’issue de cette réunion.

Plus critique encore, le président de l’UNIC, Benjamin Panis, juge l’entretien « extrêmement décevant », pointant l’absence de réponses sur les problématiques majeures qui touchent les écoles de conduite. À savoir :

  • Des délais d’attente pour les examens largement supérieur aux 45 jours réglementaires
  • Un climat de tension et d’insécurité croissant dans les relations avec les candidats
  • Une dégradation des conditions économiques des auto-écoles
  • Une inertie de l’administration, malgré des alertes répétées

Des marges de manœuvre très faibles

Si aucune mesure n’a été annoncée par l’administration, c’est qu’elle n’en a pas les moyens. François Bayrou présentait avant-hier les orientations budgétaires de son gouvernement pour l’année 2026. Outre son objectif de trouver 43,8 milliards d’économies, le Premier Ministre a annoncé la suppression de 3 000 emplois publics dès 2026 et le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027.

Dans ce contexte de restrictions, on voit mal comment le Ministère de l’Intérieur pourrait obtenir le recrutement d’inspecteurs du permis de conduire supplémentaires.

La DSR mise face à ses manquements

La DSR n’a jamais fait preuve de transparence sur les chiffres. Condamné à plusieurs reprises par la CADA, le Ministère refuse systématiquement de communiquer des données chiffrées dès lors que ces dernières pourraient le mettre en difficulté.

« Cela fait des mois que l’on demande la publication mensuelle des seuils pour l’ensemble des départements. La DSR n’a jamais voulu nous donner ces chiffres. » regrette Christelle Oberholz, la Présidente de l’UNIDEC. La raison ? Une analyse de la baisse des seuils risquerait de mettre en lumière une mauvaise gestion RH menée par la DSR et une sous-occupation de ses effectifs.

Le sujet de la privatisation sur la table

Également présent lors de la réunion, Édouard Rudolf – le président d’En Voiture Simone – demande la privatisation de l’épreuve pratique. Cette épreuve, qui deviendrait payante, coûterai selon lui entre 80 et 100 euros supplémentaires aux candidats (en plus de l’accompagnement à l’examen déjà facturé par l’auto-école). Il demande également un allègement des tâches administratives confiées aux inspecteurs du permis de conduire.

De son côté, Mobilians ESR a proposé une modification de l’épreuve du plateau moto (qui serait organisé par les écoles de conduite) ou – à défaut – sa privatisation. Il n’existe pas de consensus sur ce point entre organisations professionnelles qui, pour certaines, craignent que cela créé un précédent.

Une nouvelle réunion prévue, la menace d’une mobilisation nationale en septembre

Un second rendez-vous est prévu dès la semaine prochaine. Les professionnels attendent avec impatience les arbitrages du ministère. « Notre confiance envers l’administration est faible, reconnaît Benjamin Panis, mais nous dialoguons désormais avec le cabinet du ministre de l’Intérieur. Cela laisse espérer une prise de conscience. »

Pour Christelle Oberholz (UNIDEC) tout va se jouer lors de la réunion de la semaine prochaine. Elle ajoute : « on nous a annoncé que des pistes de travail existaient, nous avons besoin de mesures concrètes et de chiffres. On attends tout ça pour la semaine prochaine ».

Du côté de Mobilians ESR, on prévient déjà : « Si aucune réponse sérieuse n’était apportée, une grande mobilisation nationale en septembre sera inévitable. »

Les représentants des auto-écoles assurent qu’ils ne lâcheront rien. La pression médiatique continue, et la rentrée pourrait bien être marquée par une manifestation à Paris comme en 2019 si le gouvernement ne propose pas rapidement des solutions concrètes pour sauver un système à bout de souffle.


Manque de places d’examen : les syndicats reçus au Ministère de l’Intérieur le 16 juillet

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Réunion Ministère syndicats auto-école

Fin juin, nous alertions sur le manque de places généralisé, dans la quasi totalité des départements français. Depuis 8 jours, le phénomène a pris une tournure politique. Après quelques passes d’armes entre syndicats d’auto-écoles et un syndicat d’inspecteurs, force est de constater que la profession est divisée et que les solutions proposées ne font pas l’unanimité. Une réunion aura lieu le 16 juillet au Ministère… mais pour quel résultat ?

Échanges de communiqués et divergences de vues

Le 2 juillet, les organisations professionnelles (réunies en intersyndicale) publiaient un communiqué de presse pour dénoncer la pénurie de places d’examen et demander à être reçues au Ministère de l’Intérieur. Deux jours plus tard, le 4 juillet, la SANEER (syndicat d’IPCSR) faisait paraître un communiqué critiquant les mesures proposées et avançait des contre-propositions pour résoudre le problème du manque de places. Enfin, le 7 juillet, l’intersyndicale répondait à ce communiqué de la SANEER avec de nouvelles mesures (différentes de celles présentes dans le communiqué du 2 juillet).

De l’extérieur, ces échanges donnent l’impression d’une profession profondément divisée, aussi bien sur les causes du problème que sur les mesures à mettre en place.

Les propositions sur la table

Après avoir retracé la chronologie des faits, intéressons nous aux propositions concrètes.

Les propositions de l’intersyndicale (OP auto-écoles)

Les propositions formulées par les organisations professionnelles (Mobilians, Unidec et UNIC) sont les suivantes :

  • La mise en place de tests de positionnement en amont pour présenter à l’examen des candidats réellement prêts (Une proposition défendue par Karl Raoult (NDLR, vice-Président du réseau CER dont nous vous parlions déjà en décembre dernier) ;
  • L’évolution de certains critères d’évaluation ;
  • L’abaissement de l’âge de l’apprentissage anticipé de la conduite pour favoriser la progression ;
  • L’abaissement de l’âge d’accès à la conduite supervisée à 17 ans, afin d’assurer une cohérence avec la possibilité de passer le permis dès cet âge.
  • Le recours, de manière encadrée, à des examinateurs contractuels dans les départements en tension, pour soulager les délais et préserver la qualité ;
  • L’évolution de l’épreuve hors-circulation pour la moto ;
  • L’évolution des épreuves pour la catégorie BE.
  • La nécessité de mieux encadrer certains établissements de mise en relation avec des enseignants indépendants, qui présentent des taux de réussite médiocres, mobilisent des places d’examen, et ont pour pratique régulière d’exclure les élèves dès l’échec au premier passage, voire avant toute présentation. Ces pratiques nuisent à la qualité de la formation, surchargent le système d’examen, et alimentent l’échec au détriment des élèves comme du service public. Une régulation plus rigoureuse, fondée sur des critères objectifs de performance et de suivi pédagogique, est indispensable.

La plupart de ces mesures sont des mesures de bon sens… même si leur impact concret est difficile à estimer. La dernière mesure est intéressante. Non pas parce qu’elle vise les plateformes, mais parce qu’elle marque une inflexion. En demandant que les places d’examen soient attribuées « sur des critères objectifs de performance et de suivi pédagogique », les OP semblent défendre un retour à la MNA et se distancer de plus en plus du système RDVPermis, que la grande majorité des auto-écoles rejette.

Une mesure inapplicable en l’état, sauf à vouloir que le Ministère se mêle davantage encore de la pédagogie et de la performance des écoles de conduite…

Les propositions de la SANEER (syndicat d’inspecteurs)

L’UNSA SANEER est l’un des deux syndicats représentatifs des IPCSR (avec Snica-FO). Il s’oppose avec force à la proposition de mettre en place une « attestation temporaire de circulation » (sur le modèle de l’AAC) en avançant les arguments suivants :

  • Mise en circulation de conducteurs insuffisamment formés voire dangereux ;
  • Risque accrus de fraudes documentaires ;
  • Risques d’agression envers les inspecteurs lors du retour en examen ;
  • Un encouragement à circuler sans assurance. La plupart des contrats d’assurance n’autorisent pas le prêt de volant aux jeunes conducteurs. De plus, l’immatriculation d’un véhicule, suite à un achat, est conditionnée à la détention du permis ;
  • Dans l’hypothèse où les assureurs accepteraient de couvrir des conducteurs non détenteurs du permis de conduire, le coût de la prime serait très certainement prohibitif et très probablement supérieur à celui d’un complément de formation en auto-école.

De son côté, le syndicat d’inspecteur pense que la solution passe par une augmentation du taux de réussite (une position globalement partagée avec Snica-FO). Il propose les mesures suivantes :

  • Contrôler la qualité de l’enseignement, à l’instar des audits réguliers auxquels sont soumis les inspecteurs du permis de conduire (audits quinquennaux et contrôles annuels) ;
  • Imposer une formation continue obligatoire aux enseignants de la conduite à l’instar des inspecteurs du permis de conduire ;
  • Réserver les places d’examens aux candidats réellement prêts, c’est-à-dire lorsque que toutes les étapes prévues au livret numérique de formation sont acquises ;
  • Réserver les examens supplémentaires aux redoublants afin de réduire le délai de représentation ;
  • Favoriser le recrutement d’agents titulaires plutôt que le recours à des contractuels, pour garantir la qualité des examens.

On voit mal comment les écoles de conduite, déjà submergées par l’administratif, pourraient accepter des contrôles et des formations supplémentaires.

Une réunion à Beauvau, pour la forme ?

Les organisations professionnelles représentant les auto-écoles exigeaient d’être reçues par Jean-Noël Buffet, ministre auprès du Ministre de l’Intérieur, sans quoi une « mobilisation nationale » serait organisée à la rentrée. Leur demande a été entendue (en partie du moins), puisqu’elles seront reçues le 16 juillet à 11h30 au Ministère de l’Intérieur, place Beauvau… non pas par le Ministre, mais par son directeur de cabinet et par un jeune conseiller technique. La Déléguée interministérielle sera également présente, même si les bruits de couloir la disent sur le départ…

Même si l’on peut espérer l’inverse, cette réunion risque bien d’être symbolique. Les marges de manoeuvre du Ministère de l’Intérieur et de la DSR sont très faibles à court et moyen termes. Le gouvernement Bayrou cherche à réaliser 40 milliards d’économies sur le prochain budget, on voit mal comment des recrutements d’IPCSR supplémentaires pourraient être annoncés. Les inspecteurs actuellement en formation à Nevers ne seront pas disponibles avant l’automne et leur arrivée devrait (à peine) compenser les départs.

Des mesures techniques pourront être prises par décret, mais ces mesures risquent de ne pas résoudre grand chose avant plusieurs mois. Tant que la DSR continuera à mener des réformes « au doigt mouillé » et sans étude préalable, les mêmes causes produiront les mêmes effets. La grande étude statistique qui était annoncée « avant l’été » n’a pas été publiée… elle ne le sera probablement jamais. C’est regrettable…

Ailleurs en Europe

Les auto-écoles espagnoles se plaignent, elles aussi, du manque de places d’examen en cette période estivales. La Confederación Nacional de Autoescuelas (organisation professionnelle majoritaire) a publié un message sur sa page Facebook et lancé une pétition. Son président Enrique Lorca, a déclaré « les victimes sont toujours les mêmes : les candidats, les auto-écoles et la société dans son ensemble. »


La formation FMESR est désormais disponible à l’Auto-école de la Comédie à Montpellier

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Auto-école de la Comédie Montpellier

Le centre de formation de l’Auto-école de la Comédie, situé Montpellier, élargit son offre pédagogique en proposant désormais la formation FMESR (Formateur aux Métiers de l’Éducation et de la Sécurité Routières). Ce titre à finalité professionnelle correspond à l’ancien BAFM, il permet aux enseignants de la conduite d’évoluer dans leur carrière en devenant formateurs d’enseignants.

Une formation complète pour devenir formateur d’enseignants de la conduite

La formation FMESR s’adresse aux enseignants de la conduite diplômés, titulaires du BEPECASER ou du TP ECSR, disposant d’une autorisation d’enseigner en cours de validité et d’au moins 1607 heures d’expérience au cours des 5 dernières années. Un test de positionnement est également requis avant l’entrée en formation.

D’une durée de 13 mois, cette formation professionnalisante permet d’intervenir dans différents contextes : centre de formation d’enseignants de la conduite, centre de sensibilisation à la sécurité routière, écoles de conduite. Elle prépare à transmettre les compétences pédagogiques et techniques nécessaires à la formation des futurs enseignants de la conduite automobile, deux-roues ou groupe lourd. Elle permet aussi de monter des actions de sensibilisation ou de formation telles que le CQP RUESRC, réactualisation des connaissances et bien d’autres encore…

Ce nouveau parcours s’inscrit dans l’ambition de l’Auto-école de la Comédie de former des professionnels de haut niveau, capables de répondre aux enjeux de la sécurité routière et de l’éducation à la mobilité.

L’Auto-école de la Comédie, un centre de formation reconnu

Située au cœur de Montpellier depuis 1965, l’Auto-école de la Comédie ne se limite pas à la formation au permis de conduire. Agréée en tant que centre de formation professionnelle, elle accompagne les futurs enseignants de la conduite et de la sécurité routière à travers des cursus diplômants, reconnus par l’État et éligibles aux dispositifs de financement tels que le CPF, France Travail ou encore les OPCO.

Parmi les formations proposées :

  • TP ECSR (Enseignant de la Conduite et de la Sécurité Routière)
  • TFP FMESR (nouveauté 2025)
  • CCS 2-ROUES et CCS GROUPE LOURD, pour se spécialiser dans l’enseignement de la conduite des deux-roues ou des véhicules lourds.

Les apprenants bénéficient d’un accompagnement personnalisé par une équipe de formateurs expérimentés, d’équipements pédagogiques modernes (simulateurs, véhicules récents, pistes privées) et d’un environnement propice à l’apprentissage.

Contacter l’Auto-école de la Comédie

Vous êtes intéressé(e) par la formation FMESR et souhaitez plus d’informations ? Contactez l’Auto-école de la Comédie.

Adresse : Auto-école de la Comédie – 8 rue Boussairolles 34000 Montpellier
Contacts : Virginie Vincent, Directrice pédagogique – Tél: 06 70 80 17 92
– TP ECSR : tpecsr.aec@gmail.com
– CCS 2R/CCSGL/TFP FMESR : virginievincent@autoecoledelacomedie.fr
Site internet : www.autoecolecomedie.fr

Le centre de formation en photos

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[Manque de places d’examen] Pénurie généralisée et délais qui s’allongent

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Partout en France, les responsables d’auto-écoles alertent le gouvernement et dénoncent un allongement « insoutenable » des délais de passage du permis de conduire. Nous avons essayé de comprendre les raisons du manque de places d’examen et d’évaluer si la réponse du Ministère de l’Intérieur était à la hauteur de l’enjeu. Pas de suspens inutile, la réponse est « NON » !

Un allongement des délais constaté dans quasiment tous les départements

Les auto-écoles de plusieurs départements tirent la sonnette d’alarme face aux délais d’attente qui s’allongent pour passer l’examen pratique du permis de conduire. Dans Le Journal de Saône-et-Loire, la déléguée du syndicat UNIC Sylvie Mougin décrit une situation devenue critique : « c’est de pire en pire » s’exclame-t-elle, évoquant la pénurie d’inspecteurs du permis qui crée des casse-têtes pour attribuer des dates aux élèves. Un chiffre illustre cette tension : « À Chalon-sur-Saône, il y a six mois d’attente pour une première présentation et un an en cas d’échec », rapporte la gérante. Faute de places d’examen suffisantes, les élèves repoussent à plus tard leurs leçons de conduite ce qui prive les écoles de conduite de chiffre d’affaires. Certaines se disent au « bord du gouffre », les candidats refusant de payer plus de leçons en attendant un passage incertain.

La tension sur les places d’examen concernait jusque-là principalement les départements d’Île-de-France (92, 94 et 95). Elle touche désormais la quasi-totalité du territoire français. En Côte-d’Or, « c’est le gros embouteillage en Bourgogne pour passer son permis en ce moment ! Plusieurs mois d’attente en Saône-et-Loire, une situation qui se dégrade aussi » rapportait France Bleu en avril 2025. Dans la Creuse, même constat : « Il faut être patient pour passer le permis de conduire de nos jours. Partout en France, les délais s’allongent. En Creuse actuellement, un élève qui rate l’examen doit patienter deux à trois mois avant de pouvoir le repasser ». Le Républicain Lorrain rapporte qu’en Moselle (Grand Est), les six auto-écoles du secteur de Rombas-Ennery ont monté un collectif pour alerter la préfecture d’une situation jugée « alarmante », avec plusieurs mois d’attente. Des délais inacceptables pour les professionnels. De manière générale, presque toute la France est touchée par cette pénurie : dans le Sud-Ouest, des auto-écoles avouent « avoir honte d’annoncer les délais » à leurs élèves tant ils sont longs, dans le Lot-et-Garonne, une gérante déclare à La Dépêche qu’elle ne connaît aucun collègue « qui ne soit pas en stress ou en dépression ». En Bretagne les médias locaux parlent d’un véritable parcours du combattant pour obtenir une date d’examen. Partout, les tensions sont vives et certaines auto-écoles sont même victimes de violences verbales et parfois physiques.

Pour Patrick Crespo, le président du Réseau CER « on n’a jamais connu un tel engorgement ». Ce dernier qualifie la situation de « dramatique » et « critique ».

Permis à 17 ans, conduite accompagnée et manque d’inspecteurs : les causes d’un engorgement sans précédent

Plusieurs facteurs expliquent ce manque de place d’examen. Le principal choc provient de la réforme abaissant l’âge du permis de 18 à 17 ans. Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, cette mesure a suscité un afflux massif de jeunes candidats dès l’année 2024 : près de 300 000 jeunes de 17 ans ont passé l’examen pratique en 2024, soit 33,7 % d’une classe d’âge complète selon les chiffres de la DSR qui parle d’« un succès qui dépasse les attentes »… chacun jugera ! Un tel surcroît de candidats a entraîné mécaniquement une augmentation du besoin de places d’examens, sans que l’organisation ne s’y adapte immédiatement. « Les retombées de cette réforme se sont répercutées sur l’ensemble du territoire, avec des hausses importantes d’inscriptions impactant directement la disponibilité des inspecteurs. On a eu un impact assez fort : il y a eu davantage d’inscriptions en milieu urbain qu’en milieu rural », analyse par exemple le député Thibault Bazin dans Le Dauphiné. Autrement dit, davantage de candidats sans augmentation du nombre d’inspecteurs, cela se traduit partout par des délais à rallonge.

Deuxième piste d’explication, le net recul de la conduite accompagnée (AAC) entraîné par le « permis à 17 ans ». Cette filière est la première victime de la réforme voulue par Elisabeth Borne. Plutôt que de s’inscrire à 15 ans et de faire leur formation en conduite accompagnée, les jeunes préfèrent désormais attendre leurs 16 ans et s’inscrire directement en filière traditionnelle. Ainsi, prenons l’exemple d’un élève de 16 ans qui se serait inscrit en AAC au 1er janvier 2024. Avant la réforme, il aurait fait sa formation, serait parti en conduite accompagné et aurait passé le permis au printemps 2026 avec un taux de réussite élevé (supérieur à 70%). Avec la réforme, ce même élève aura patienté jusqu’à la mi-2024 pour s’inscrire en formation traditionnelle et passer le permis à partir du 1er janvier 2025 (avec un taux de réussite autour des 55%). On a donc plus d’élèves à présenter, plus tôt et avec des moins bons taux de réussite. Tous les ingrédients sont réunis pour un cocktail explosif !

Parallèlement, cette crise met en lumière un déficit structurel d’inspecteurs du permis de conduire. Dans de nombreux départements, les postes vacants ne sont pas pourvus et les effectifs réels d’inspecteurs sont bien en-deçà des besoins. En Côte-d’Or par exemple, on estimait fin 2024 avoir seulement « 5 inspecteurs en poste sur 10,5 équivalents nécessaires », en raison de départs à la retraite, mutations et absences longues non remplacés. De même en Saône-et-Loire, seulement 6 inspecteurs étaient en activité début 2025 (dont un en arrêt maladie prolongé). Ce manque de personnel examinateur crée des goulets d’étranglement : « il y a de moins en moins de créneaux pour passer l’examen, ce qui fait exploser les délais d’attente », résume Sylvie Mougin (UNIC).

Enfin, certains professionnels pointent des dysfonctionnements de la nouvelle plateforme nationale de réservation RdvPermis. Mise en place pour fluidifier l’attribution des places, elle n’a pas produit les effets escomptés. « On constaterait un manque de places aux examens depuis le déploiement de Rdv Permis », observe M. Belhaddad (député de la Moselle) dans une question officielle à l’Assemblée nationale. Depuis 3 ans, les règles d’attribution changent tous les mois ou presque… sans parvenir à résoudre le problème. Les dernières annonces faites au Congrès annuel de Mobilians la semaine dernière en sont un excellent exemple… nous y consacreront prochainement un article. « Rdv Permis est une usine à gaz et j’ai l’impression qu’on met des pansements sur une cocotte-minute », nous déclarait un responsable syndical, préférant garder l’anonymat.

En résumé, la demande de places d’examen a explosé alors que l’offre de place est insuffisante et les outils informatiques sont inadaptés.

Les mesures de la DSR pour réduire les délais

Pour réduire les délais d’attente du permis de conduire, le Ministère de l’Intérieur et la Délégation à la Sécurité Routière (DSR) mettent en place des mesures suivantes :

  • Recrutement accéléré de nouveaux inspecteurs : En 2023, le Gouvernement a annoncé une augmentation de 100 postes d’inspecteurs du permis de conduire (IPCSR) sur 3 ans. En 2025, une session de concours exceptionnelle a été ouverte afin de former et recruter des examinateurs supplémentaires en cours d’année. Ces augmentation couvriront à peine les départs en retraite, les démissions et les congés maladie.
  • Mobilisation des inspecteurs retraités : Pour accroître temporairement la capacité d’examen, les autorités font appel aux examinateurs déjà partis à la retraite. Un appel national aux inspecteurs retraités disposant encore d’un agrément valide a été lancé, et plusieurs volontaires ont répondu présent. Ces inspecteurs expérimentés peuvent reprendre du service sous forme de vacations : c’est déjà le cas dans plusieurs départements (Aube, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Bas-Rhin, etc.) où des retraités ont signé une convention pour effectuer des examens.
  • Sessions d’examen supplémentaires (heures supplémentaires) : Afin d’augmenter immédiatement le nombre de candidats reçus chaque semaine, un dispositif d’examens supplémentaires a été mis en place. Il permet aux inspecteurs en activité d’effectuer des examens pratiques le samedi et pendant certaines journées initialement non travaillées. Grâce à ces heures supplémentaires rémunérées, 125 550 examens pratiques supplémentaires ont pu être organisés sur l’année 2024. Ce dispositif exceptionnel est reconduit en 2025.
  • Solidarité interdépartementale (ou péréquation dans le jargon de l’administration). Elle a été mise en place en Île-de-France depuis 2 mois. Concrètement, des examinateurs disponibles dans un département moins sinistré peuvent venir temporairement renforcer un département voisin en tension. En Saône-et-Loire par exemple, dès le début 2025, des inspecteurs venus d’autres départements (tels que la Haute-Saône, les Alpes-Maritimes, l’Isère, l’Aube ou la Meuse) ont été dépêchés en renfort pour organiser des sessions d’examen supplémentaires. Cette solidarité inter-départements, encouragée par les préfectures et la DSR, vise à colmater provisoirement les déficits en attendant les recrutements pérennes. Dans une situation où l’ensemble des départements sont en tensions, elle devient inutile.

Force est de constater que ces mesures sont soit inefficaces, soit insuffisantes (voir les deux réunies). Lors de la mise en place de la réforme du permis à 17 ans, l’augmentation du nombre de candidats n’a pas été anticipée puisque la DSR ne procède pas à des études d’impact préalable avant la mise en place de réformes. L’étude d’impact sur la réforme de l’arrêté de 2009, promise par Florence Guillaume « avant l’été » ne sera vraisemblablement pas publiée dans les temps (l’été commence le 21 juin, NDLR). Par ailleurs, la DSR (comme l’ensemble des services de l’État) sont soumis à des restrictions budgétaires qui empêche de recruter davantage d’IPCSR.

Ces délais rallongés pénalisent les professionnels de l’enseignement de la conduite, ils pénalisent également les candidats qui ont besoin du permis pour travailler et qui voient le coût de leur formation augmenter. La situation est grave et aucune solution à court ou moyen terme ne semble envisagée. Dans n’importe quelle entreprise privée, les responsables de ce fiasco seraient licenciés.

Quelles solutions ?

Des mesures urgentes sont nécessaires, mais pas n’importe lesquelles ! La conduite accompagnée à 14 ans proposée par l’ECF, le recours accru aux formations sur boîte automatique défendu par Karl Raoult (vice-président du réseau CER), la mise en place d’une autorisation provisoire de conduite, etc… les solutions sont nombreuses. Il appartient aux Ministère de l’Intérieur de réunir l’ensemble des parties prenantes (organisations professionnelles, réseaux, plateformes, éditeurs, etc…) afin de réfléchir à des solutions concrètes et qui aillent dans l’intérêt de tous !