Expérimentation d’une signalisation routière d’information de sécurité relative à la règle de conduite à appliquer en cas de présence d’un véhicule immobilisé ou circulant à faible allure sur la bande d’arrêt d’urgence et faisant usage de ses feux de détresse ou de… Lire en ligne
Code de la route, permis de conduire, automobile : les programmes des candidats
Nicolas DUPONT-AIGNAN (Debout La France)
- Permis de conduire gratuit pour les jeunes en échange d’un service civique de 3 mois
- Suppression du permis à points
- Suppression de la TVA sur les prix des carburants
- Suppression de la taxe sur les véhicules de société (TVS) pour les modèles produits en France
- Retour aux 90 km/h sur les routes départementales
- Renationalisation les autoroutes et suppression les péages en Ile-de-France
- Interdire les poids-lourds sur les autoroutes les jours de grande influence
- Suppression les restrictions de circulation (zones à faibles émissions)
- Accélération du déploiement des tests anti-pollution
- Mise en place d’un nouveau bonus/malus favorable aux véhicules électriques ou peu polluants
- Prix de la carte grise déductible des impôts pour les modèles « made in France »
- Accélération du déploiement de bornes de recharge rapide
- Investir davantage dans le véhicule autonome et dans les technologies permettant une meilleure gestion du trafic
Anne HIDALGO (Parti Socialiste)
- Souhaite « continuer à réduire la place de la voiture dans les villes ».
- Création d’un système de location « social » permettant l’acquisition d’un véhicule électrique pour un coût inférieur aux frais d’un véhicule à essence
- Mise en place d’un Prêt à taux zéro pour faciliter l’achat d’une voiture électrique ou d’un véhicule rétrofité.
- Accélération du déploiement de bornes de recharge dans le pays et promesse d’un million de points de charge supplémentaires, en priorisant les zones rurales.
- Favorable à la baisse de la vitesse sur les autoroutes « pour des raisons de sécurité et écologiques » sans préciser de limitation précise.
Yannick JADOT (EELV)
- Mise en place d’un chèque « énergie » de 400€ pour les plus modestes (6 millions de ménages) permettant notamment de payer le carburant.
- Convertir 1 million de véhicules thermiques en électrique grâce à la pratique du rétrofit
- Interdiction de la vente de voitures thermiques d’ici à 2030, y compris les modèles hybrides
- 1 000€ par an pour les déplacements domicile-travail en covoiturage ou autopartage
- Développement des voies réservées au covoiturage, notamment sur les autoroutes
- Interdiction des publicités pour les gros SUV et les voitures de sport
Jean LASSALLE (Résistons !)
- Baisse de la TVA sur les hydrocarbures de 20 à 5,5%
- Renationalisation des autoroutes
Marine LE PEN (Rassemblement National)
-
- Souhaite qu’il n’y ait plus de retrait de points pour les excès de vitesse de moins de 20km/h et les « petits délits routiers » (conduite sans assurance, défaut de permis de conduire).
- Diminution de la fiscalité sur les carburants de 20 à 5,5%
- Nationalisation les autoroutes pour baisser le prix des péages de 15%
Emmanuel MACRON (En Marche !)
- Propose le financement du permis de conduire par l’État, pour les jeunes effectuant le Service national universel (SNU).
- Création d’un « leasing » social permettant la location d’une voiture électrique pour moins de 100€/mois
- Relocalisation de la production en France avec l’objectif de produire 2 millions de véhicules électrifiés sur le sol français d’ici à 10 ans
Jean-Luc MÉLENCHON (La France insoumise)
- Renationalisation des autoroutes en revenant sur les hausses de prix passées
- Mise en place d’une police de la route focalisée sur les zones accidentogènes plutôt que le déplacement de radars automatiques
- Développer un système de mise à disposition de parcs de véhicules à faibles émissions pour les ménages à faibles revenus
- Développement de nouveaux carburants à faible impact écologique
- Favoriser l’usage de la voiture partagée (covoiturage, autopartage)
- Création de parking-relais aux entrées des villes
- Initier un service public des bornes de recharge électrique sur la voie publique
- Mettre fin aux zones à faibles émissions (ZFE) dans leur conception actuelle
- Interdiction de la publicité pour les produits et services les plus émetteurs de gaz à effet de serre sur tous les supports publicitaires
Valérie PÉCRESSE (Les Républicains)
- Permis de conduire dès l’âge de 16 ans
- Apprentissage du code de la route au collège
- Suppression de la surprime d’assurance pour les jeunes conducteurs
- Alléger le coût du permis grâce au renforcement des dispositifs de prise en charge du permis
- Redistribution de la totalité des recettes supplémentaires perçues par l’État du fait de la hausse des prix des carburants (25 centimes par litre)
- Développement des biocarburants
- Développement de l’hydrogène vert et arrêt des véhicules thermiques en 2035, sauf pour les hybrides rechargeables (2040)
- Développement d’un marché de l’occasion pour les véhicules électriques
- Installation de 200 000 bornes de recharge
- Instauration de d’avantages d’aides pour inciter les ménages à changer de voiture
- Indexation automatique des indemnités de frais kilométriques sur le prix des carburants et suppression du plafond de 40 km pour les trajets domicile-travail
Philippe POUTOU (Nouveau Parti anticapitaliste)
- Sortie des énergies fossiles
- Mettre fin au système du « tout-voiture individuelle »
Fabien ROUSSEL (Parti communiste)
- Permis de conduire gratuit pour les moins de 25 ans
- Nationalisation des autoroutes, largement remboursés par les fonds publics selon lui
- Vaste plan d’investissement, financé par les grandes entreprises et les transports polluants, pour faire baisser le prix des carburants
- Mise en place d’aides ciblées à l’acquisition de véhicules légers, économes et peu polluants, tout en réduisant l’indépendance du pays au pétrole
Éric ZEMMOUR (Reconquête !)
- Suppression du permis à points. Il considère les stages de récupération de points comme étant « infantilisants » et qu’il s’agit d’un « racket organisé par l’État ».
- Remboursement par l’employeur des frais de carburant (à hauteur de 40€) pour les personnes ayant besoin de leur voiture pour travailler
- Abandon de la limitation de vitesse de 30 km/h en ville et de 80 km/h sur les routes nationales
- Périodicité du contrôle technique pour les voitures tous les 3 ans
- Abandon du contrôle technique pour les deux roues
- Plafonnement de l’amende de stationnement à 17€
- Abandon des zones de restriction de circulation dans les villes (les ZFE)
Arrêté du 28 mars 2022 modifiant l’arrêté du 31 juillet 2012 relatif à l’organisation du contrôle médical de l’aptitude à la conduite
Modification de l’arrêté du 31 juillet 2012 relatif à l’organisation du contrôle médical de l’aptitude à la conduite concernant une des conditions d’agrément, par le préfet, des médecins consultant hors commission médicale ou siégeant au sein d’une commission… Lire en ligne
Arrêté du 28 mars 2022 fixant la liste des affections médicales incompatibles ou compatibles avec ou sans aménagements ou restrictions pour l’obtention, le renouvellement ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée (refonte)
Liste des affections incompatibles ou compatibles avec ou sans aménagements ou restrictions pour l’obtention, le renouvellement ou le maintien du permis de conduire. Cet arrêté abroge l’arrêté du 21 décembre 2005 modifié fixant la liste des affections médicales… Lire en ligne
[Auto-écoles] Véhicules électriques et au bioéthanol : avantages et inconvénients
Cette semaine, PermisMag est allé à la rencontre de Grégory Meraud, exploitant l’auto-école Green Street à Meudon (Hauts-de-Seine) depuis 2017. Auto-école verte, Green Street entend allier « enseignement de la conduite » et « respect de l’environnement ». Sa flotte est composée exclusivement de véhicules électriques ou roulant au bioéthanol. Dans le contexte d’augmentation rapide des prix des carburants, certains réfléchissent sérieusement à passer une partie de leur flotte auto-école en bioéthanol ou en électrique. Nous avons interrogé Grégory Meraud sur les avantages et inconvénients de ce types de véhicules.
Le bioéthanol en auto-école : avantages et inconvénients
Protection de l’environnement et économies
Grégory nous prévient d’entrée de jeu, « à la base, je n’ai pas fait cela pour des raisons financières mais par conviction écologique, après avoir vu l’impact de la pollution et des particules fines émises par les diésels ». Si, selon lui, il existe un réel intérêt à rouler au bioéthanol en auto-école, cela ne peut et ne doit pas se réduire à une question financière.
Rouler au bioéthanol revient effectivement moins cher en particulier pour des véhicules qui roulent beaucoup, comme c’est le cas en auto-école. Le litre de superéthanol E85 qui était aux alentours de 55-60 cents avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, est désormais à 95 cents / litre. Cela reste toujours deux fois moins cher que le litre de diésel ou de sans plomb.
D’après ses calculs, son budget carburant est d’environ 250€ par mois et par véhicule (contre 200€ avant la crise). « Je fais un plein tous les 4 jours, soit 6 pleins par mois. Le plein qui me revenait à 34€ est passé à 41€… mais cela reste très rentable ! »
Points de vigilance
Si le bilan est globalement positif, Grégory attire notre attention sur plusieurs points de vigilance.
Le fait d’équiper un véhicule avec un boîtier de conversion au bioéthanol fait tomber la garantie constructeur, cela peut s’avérer coûteux en cas de problème (et venir rogner les économies effectuées par ailleurs). Par ailleurs, le fait d’équiper son véhicule avec un boîtier a un coût (entre 800 et 1200€) qu’il faut prendre en compte dans les calculs.
L’idéal est d’acheter un véhicule équipé d’usine… Problème : seuls trois constructeurs le proposent : Ford, Jaguar et Land Rover ! Volkswagen qui commercialisait une Golf VII Multifuel E85 a arrêté la production.
Au sujet des boîtiers de conversion. Il existe deux marques de référence : BioMotors et FlexFuel. Il faut faire attention aux arnaques que l’on trouve sur internet avec des boîtiers low-cost. Il convient également de choisir avec attention le garage qui posera le boîtier et de s’assurer des garanties qu’il propose en cas de problème ultérieur. Tous les véhicules ne peuvent pas être équipés de boîtiers et il est important de se renseigner en amont. Le risque étant alors que le constructeur et le garage se renvoient la responsabilité.
Il faut également prévoir un budget « entretien » légèrement supérieur. Le bioéthanol est plus corrosif que le sans plomb et que le diésel et il a tendance à abîmer le moteur.
Il est également primordial de s’assurer que les stations-services des alentours proposent effectivement du superéthanol E85… ce n’est pas encore le cas partout. En sachant qu’en cas d’urgence, il est toujours possible de mettre du Sans Plomb 95 ou 98 en remplacement.
Enfin, il faut avoir conscience que le bioéthanol n’est pas idéal en bas régime… alors que beaucoup de leçons en auto-école ont lieu en ville à allure réduite (et non pas sur autoroute). La consommation d’un véhicule roulant au bioéthanol est supérieure à celle d’un véhicule roulant au diésel ou au sans plomb (9,5 litres au 100 au lieu de 7 litres, soit une consommation 15-20% supérieure).
L'Auto-école Green Street à Meudon (92)

Rouler avec un véhicule électrique en auto-école
L’auto-école Green Street dispose de deux véhicules électriques : un Autolib (que les Parisiens connaissent bien) et une Fiat 500 électrique.
Là encore les avantages sont écologiques et économiques. On a souvent dit que les véhicules électriques étaient plus polluants à la fabrication (notamment du fait de leurs batteries au lithium) mais moins à l’usage. Dans le cas d’une auto-école qui fait plusieurs milliers de kilomètres par mois, le bénéfice est évident.
Côté coûts, là encore l’électrique est intéressant mais il faut faire attention aux imprévus qui peuvent faire grimper l’addition. Branché sur secteur une prise secteur toute la nuit, une recharge permet de faire 220 à 260 km et de tenir la journée. Grégory Meraud estime le coût de la recharge à 6€ par jour… soit l’équivalent de 24€ pour 4 jours (si l’on doit comparer avec le coût d’un plein).
Attention cependant, en cas de problème ou d’urgence : il est possible d’avoir recours à un superchargeur, mais les tarifs sont bien plus élevés (4h pour 15€ à 18€). Par ailleurs, le réseau de superchargeurs n’est pas encore déployé sur l’ensemble du territoire.
Fiat 500 électrique

Une utilisation limitée à la boîte automatique
Le principal inconvénient des véhicules hybrides et électriques est qu’ils ne sont disponibles qu’en boîte automatique. La demande pour ce genre de véhicules progresse, mais la majorité des élèves souhaitent encore passer en boîte manuelle. Une auto-école qui voudrait passer en « tout électrique » ne pourrait pas satisfaire l’ensemble des élèves.
Des vertus pédagogiques ?
Nous avons demandé à Grégory Meraud si ses élèves achetaient davantage des véhicules électriques ou roulant au bioéthanol après avoir fait leur formation au sein de Green Street. La réponse n’est pas évidente et les jeunes conducteurs n’ont pas toujours les moyens d’opter dès le départ pour ces véhicules qui restent plus chers à l’achat. Ceci étant dit, le travail de sensibilisation n’est jamais vain et les mentalités mettent du temps à évoluer. C’est probablement aussi le rôle des auto-écoles que de former les jeunes sur des véhicules moins polluants et de les sensibiliser sur le sujet afin qu’ils achètent – plus tard – ce genre de véhicules.
La Fondation VINCI Autoroutes lance une campagne contre le téléphone au volant
La Fondation VINCI Autoroutes a lancé hier, mercredi 16 mars, une campagne contre le téléphone au volant. Cette campagne de sensibilisation, intitulée « Je te laisse en Vu, tu me laisses en vie ! »
En France, près d’une personne sur cinq tuée dans les accidents de la route a entre 18 et 24 ans. Cette tranche d’âge ne représente pourtant que 8 % de la population. Au niveau national comme mondial, les accidents de la route constituent la première cause de mortalité chez les jeunes adultes.
Pour contribuer à trouver des pistes d’actions face à ce constat dramatique, la Fondation VINCI Autoroutes a soutenu la réalisation d’une étude sociologique inédite, dans le cadre de son programme de recherche sur la prévention des risques chez les jeunes conducteurs. Pilotée par David Le Breton, professeur de sociologie à l’université de Strasbourg, cette vaste enquête qualitative examine le rapport des jeunes à la conduite et à l’automobile. Quel regard portent-ils sur leur apprentissage de la conduite et l’influence de leurs pairs ? Quels usages ont-ils de leur voiture ? Comment conçoivent-ils leur rapport à la règle, et aux autres, sur la route ? Quelle conscience ont-ils des risques auxquels ils sont exposés et comment y font-ils face ?
En s’appuyant sur plus de 150 entretiens approfondis menés avec des jeunes de 18 à 25 ans, d’origines géographiques diverses, l’équipe de chercheurs dresse le portrait d’une génération hyperconnectée, soucieuse de son autonomie et de la maîtrise de son temps, ouverte à de nouvelles formes de mobilité tout en restant très dépendante de la voiture, et contrainte à chercher sans cesse des compromis entre les injonctions de sa vie sociale et une conduite sûre, quitte à prendre des risques.
Les conclusions de cette étude, exposées dans l’ouvrage collectif dirigé par David Le Breton, Les jeunes au volant (aux éditions érès), ont été présentées ce matin chez Leonard:Paris lors d’une conférence-débat organisée par la Fondation VINCI Autoroutes. En présence de Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière, des experts de la sécurité routière, des conduites à risques et de l’adolescence (sociologues, pédopsychiatres, psychologues, spécialistes du sommeil…) ont croisé leurs réflexions pour identifier de nouveaux leviers susceptibles de réduire l’exposition des jeunes au risque routier.
A cette occasion, la Fondation VINCI Autoroutes a également présenté sa nouvelle campagne digitale de sensibilisation destinée aux jeunes conducteurs, intitulée La notif’. Mettant en scène avec humour, sous les traits du Youtubeur Théodort et du comédien Sohan Pague (vu dans la série Skam), l’irrésistible pression exercée par les « compagnons numériques » sur les jeunes au volant, cette vidéo de 52 secondes sera diffusée sur les réseaux sociaux à partir de ce mercredi, sous le mot d’ordre « Je te laisse en Vu, tu me laisses en vie ! ».
Voir la vidéo :
Guerre en Ukraine : les auto-écoles touchées par la hausse des prix de l’essence
La guerre en Ukraine – déclenchée il y a bientôt trois semaines par la Russie – a un impact direct sur les cours du pétrole et cela se répercute immédiatement sur les prix des carburants, qui sont au plus haut. Les écoles de conduite sont fortement touchées par cette flambée des prix à la pompe et cherchent des solutions pour y faire face.
Une hausse spectaculaire par son ampleur et sa rapidité
Tous les automobilistes, particuliers comme professionnels, l’ont remarqué : depuis le début de l’année le prix de l’essence a explosé. Après s’être effondrés aux alentours de 1,15/1,20€ le litre au printemps 2020, pendant le premier confinement, on avait constaté un retour à la normal courant 2021 et un début d’envolée en fin d’année, sous fonds d’exercices militaires russes à la frontière ukrainienne.
Source Le Parisien

Le déclenchement de la guerre le 24 février 2022 (et les annonces de sanctions qui ont suivi) ont agi comme un détonateur sur les cours du pétrole et par répercussion sur le prix de l’essence. Comme le souligne Le Figaro dans un article du 14 mars « le prix du litre de gazole a bondi de 40 centimes en deux semaines ».
Sur un an, les prix à la pompe pour le Sans Plomb ont augmenté de 50-55 cents / litre et de plus de 70 cents / litre pour le Diesel, soit une hausse du poste « carburant » de 30 à 50 %.
Prix moyens constatés en France métropolitaine au 12 mars 2022

Les auto-écoles impactées
Les professionnels de l’enseignement de la conduite – au même titre que les transporteurs – sont directement impactées par le prix des carburants. Un véhicule école qui roule 8 heures par jour va parcourir entre 150 et 300 kilomètres quotidiennement (sans compter les trajets domicile – travail lorsque le véhicule est laissé à l’enseignant) et avoir besoin de faire le plein en moyenne deux fois par semaine.
Un surcoût de 50 centimes par litre de carburant va avoir une répercussion immédiate sur les charges de l’auto-école. Prenons un exemple d’une auto-école qui a 4 véhicules et qui fait 2 pleins de 50l par semaine et par véhicule : son poste carburant a augmenté de 200€ / semaine, soit environ 860€ par mois !
Les organisations professionnelles et le gouvernement sont mobilisés
Face à ces augmentations et à l’inquiétude des professionnels du secteurs, les différentes organisations professionnelles ont interpelé le gouvernement. Le 10 mars, MOBILIANS (ex-CNPA) a publié un communiqué demandant notamment :
- La mise en place d’un dispositif fiscal spécifique pendant la crise, avec une baisse de la TVA appliquée aux prix à la pompe […] ;
- La mise en place d’un chèque formation, pour faciliter l’accès à la mobilité pour les jeunes et le passage du permis de conduire ;
- La mise en place de dispositifs alternatifs et incitatifs au boîtier bioéthanol […].
Le même jour, l’UNIC (et la FNA) ont également lancé un appel au gouvernement et demandé un soutien pour les entreprises du secteur de l’automobile. Ils réclament que le gouvernement modifie le calcul des taxes sur les carburants, qu’il débloque des aides spécifiques (chèque énergie) pour les entreprises impactées, à hauteur de 100 millions d’euros sur 3 ans. L’UNIC demande également que les dispositions du contrat-type (figeant le prix de la leçon de conduite et de la présentation à l’examen pratique pendant la durée du contrat) soient temporairement suspendues.
De son côté, l’UNIDEC reprend également cette demande dans son communiqué et en formule 2 autres :
- d’une part, de pouvoir bénéficier du plan de soutien qui a été annoncé pour les secteurs fortement impactés […] permettant un retour au prix du carburant à 1,40 €/l, et ;
- d’autre part, d’aider les ménages en apportant une aide spécifique et ponctuelle au travers d’un « chèque permis » de 30€ pour toutes les formations en cours et à venir.
Les calculs varient légèrement selon les acteurs et selon les paramètres prix en compte mais il existe un consensus pour dire que la hausse du carburant représente un surcoût d’environ 2€ / heure de conduite, soit entre 60€ et 80€ pour une formation complète.
Le gouvernement semble avoir entendu les inquiétudes, puisque le Premier Ministre, Jean Castex, annonçait le 12 mars une « remise carburant » de 15 centimes par litre effective à compter du 1er avril 2022. Ce coup de pousse a le mérite d’exister mais il ne vient absolument pas compenser l’augmentation constatée au cours du mois écoulé (de 25 à 40 cents) et ne prend pas en compte la hausse qui devrait se poursuivre dans les semaines à venir et que certains spécialistes parlent déjà d’un prix à 3€ par litre.
Quelles solutions à court et moyen terme ?
Au-delà du constat immédiat, chaque chef d’entreprise se doit de réfléchir aux solutions lui permettant de conserver ses marges. Plusieurs leviers peuvent être activés à court et à moyen terme. Les plus optimistes diront même qu’elle permettra d’accélérer une transition déjà amorcée.
Augmenter ses tarifs
Face à l’augmentation des charges liées au carburant, le premier réflexe est d’augmenter ses tarifs. Il s’agit là d’une possibilité à envisager fortement, surtout que la crise est partie pour durer.
Il conviendra cependant de faire attention à plusieurs points :
- La hausse des tarifs ne s’appliquera qu’aux élèves nouvellement inscrits. Les tarifs applicables aux élèves en cours de formation étant fixés par le contrat type;
- Pour être comprise et acceptée, la hausse doit se limiter aux prestations qui sont impactées par la hausse des prix de l’essence. Il est logique dans le contexte d’augmenter le prix des leçons et de la présentation à l’examen… pas du forfait code en salle ou des frais administratifs ;
- La hausse devra être cohérente et limitée. Elle doit répercuter l’augmentation du prix de l’essence. Chacun doit faire l’effort de calculer combien représente le poste « carburant » dans le prix de revient d’une leçon de conduite afin de répercuter la hausse. Ainsi, si la consommation moyenne est de 2 litres / leçon de conduite, il est logique d’augmenter le prix de la leçon de 1€ / leçon. Cela dépend évidemment de plusieurs paramètres : véhicule, motorisation, emplacement de l’auto-école (en ville ou à la campagne), etc…
Il convient également de garder en tête le contexte général inflationniste. Une trop forte augmentation des prix du permis pourrait inciter certains à retarder leur formation de quelques mois, alors que certaines auto-écoles constatent déjà un ralentissement des inscriptions.
Avoir recours au simulateur de conduite
Une autre solution pour limiter l’impact de la hausse du prix des carburant est d’avoir davantage recours au simulateur de conduite tout au long des formations. Celui-ci peut être utilisé pour l’évaluation de départ, ainsi que pour la formation selon les modalités prévues par l’arrêté du 16 juillet 2019. Pour une formation au permis B en boîte manuelle, un élève peut ainsi effectuer un total de 10 leçons de conduite sur simulateur :
- 5 heures de conduite en autonomie ;
- 5 heures supplémentaires avec la présence obligatoire d’un enseignant.
Cette solution est mise en avant par Enpc-Ediser, le premier fournisseur de simulateur de conduite aux auto-écoles en France.
Le bio-éthanol et l’électrique
Enfin, une autre solution pour les écoles de conduite consiste à se tourner vers des véhicules consommant moins (ou pas) d’énergies fossiles. Il peut s’agir de véhicules électriques, de véhicules à motorisation hybride ou de véhicules roulant au bio-éthanol.
Concernant les véhicules électriques, Lorenzo Lefebvre (Mobilians ESR) annonçait en début d’année la mise en place imminente d’un dispositif de prêt garantis par la BPI pour financer le « verdissement de la flotte ». Un seul bémol : ces véhicules ne sont disponibles qu’en boîte automatique ce qui ne permet pas de répondre à l’ensemble de la demande de formation.
D’autres auto-écoles ont fait le choix de rouler au bioéthanol / Superéthanol E85 (un biocarburant produit à partir de végétaux tels que la betterave sucrière, les céréales et de la canne à sucre). Nous leur consacreront une article très prochainement. Ce carburant est nettement moins cher : aux alentours des 65 cents / litre avant la guerre en Ukraine, 90 cents / litre ces derniers jours…
Prix du bioéthanol comparé aux autres carburants (source Le Figaro)

Ces deux solutions sont intéressantes, elles sont moins « rapides » à mettre en place mais permettent une réflexion sur le modèle que l’on souhaite mettre en place sur le moyen / long terme et la prise en compte de la question environnementale.
Mon Compte Formation : les plateformes avantagées ?
En autorisant – délibérément ou par manque de contrôle – les auto-écoles plateformes à référencer des points de rendez-vous en tant que « centre de formation » sur Mon Compte Formation, la Caisse des Dépôts et Consignations permet à ces acteurs de multiplier les offres de formation CPF et de s’offrir une visibilité à moindre frais… dans des secteurs géographiques où ils ne sont pas physiquement présents.
Le CPF désormais incontournable pour de nombreuses auto-écoles
Le CPF prend une part de plus en plus importante dans le chiffre d’affaires des écoles de conduite depuis bientôt 5 ans et le permis de conduire est la première formation financée en France. C’est particulièrement vrai dans les grandes agglomérations où les gens passent leur permis plus tardivement, mais c’est également le cas dans les plus petites villes. Certaines structures font désormais 30 à 50 % de leur chiffre d’affaires grâce au CPF. Dès lors, le référencement de leurs offres de formation sur Mon Compte Formation est un enjeu central pour ces écoles de conduite. Leurs offres doivent être référencées… mais elle doivent également être visibles !
Pour être visibles, les offres de formations doivent être positionnées en tête de liste (la CDC explique le fonctionnement de son moteur de recherche et le calcul de l’ordre d’affichage) et/ou être présentes en grand nombre… afin que les offres concurrentes soient noyées dans la masse.
Les plateformes publient des milliers d’offres
C’est la seconde stratégie qu’ont adoptée certaines auto-écoles plateformes en publiant des milliers d’offres de formation, partout en France… y compris dans des secteurs où elles ne sont pas présentes. Ainsi, de nombreuses auto-écoles ont eu la surprise de voir ces offres de formation apparaître sur des communes où les plateformes ne disposent par de local, ni d’agrément. C’est le cas notamment de CAVAL (La Bonne Allure), LEPERMISLIBRE (Le Permis Libre) et MERCURE FORMATION (Stych) qui, à eux trois ont posté près de 18 000 offres de formation… là où une auto-école de proximité va généralement poster entre 5 et 15 offres de formation.
Les auto-écoles plateformes ont déposé 18 000 offres sur Mon Compte Formation

Pour Xavier Quentin, président de Mobilians-ESR pour le département de l’Essonne (91) : « il s’agit d’une stratégie délibérée [des plateformes] pour invisibiliser les auto-écoles de proximité et l’État ne fait rien pour que cela cesse ». Et il ajoute « elles adoptent une stratégie similaire sur Google ».
En effet, en multipliant les offres de formation sur un secteur donné, les auto-écoles plateformes vont mathématiquement réduire la visibilité des offres déposées par les auto-écoles de proximité. Prenons un exemple fictif d’une ville moyenne dans laquelle 2 auto-écoles sont implantées. Chacune met en ligne 5 offres de formation. Deux plateformes disposent chacune d’un point de rendez-vous dans cette ville, ainsi que dans les 4 communes voisines. Chacun de ses points de rendez-vous est référencé comme « centre de formation » et 5 offres de formation sont attachées à chacun de ces centres (voir schéma ci-dessous).
En acceptant le référencement des points de RDV, la CDC autorise une sur-représentation des plateformes

Dans cet exemple, un futur candidat qui cherche des offres sur ce secteur verra 50 offres de formation déposées par des plateformes (83 % des offres) et seulement 10 offres déposées par des auto-écoles traditionnelles (17 % des offres). Alors même que l’offre de formation sur le secteur est constitué de 2 auto-écoles traditionnelles (50 % des organismes présents) et 2 plateformes (50 % des organismes présents).
La sur-représentation des plateforme incitera – statistiquement – une proportion plus importante d’élèves à s’orienter vers elles.
Les règles de Mon Compte Formation détournées ?
Le référencement des points de rendez-vous en tant que centres de formation pose plusieurs questions.
- celle de l’égalité de traitement entre les acteurs
Le référencement d’une offre de formation est gratuite sur Mon Compte Formation, dès lors que l’organisme dispose de la certification Qualiopi. En ajoutant des milliers d’offres partout en France, ces auto-écoles plateformes sont comparativement beaucoup plus visibles que les auto-écoles de proximité qu’elles viennent concurrencer, et sur des zones de chalandise beaucoup plus étendues. Sans pour autant avoir à supporter les charges d’un local (à l’exception de Stych, qui dispose de 30 locaux et d’autant d’agréments).
- la supervision de Mon Compte Formation par la Caisse des Dépôts
La Caisse des Dépôts et Consignations a édicté des règles d’éligibilité sur le référencement des offres sur Mon Compte Formation. Ces informations sont publiques. Elles prévoient deux types d’offres : les formations en centre et les formations en ligne.
Jusqu’à présent les offres de formation « en centre de formation » devaient indiquer une adresse postale et un numéro d’agrément. Ces règles sont précisées dans un document mis en ligne en avril 2021 (paragraphe 1.1). Il y a quelques semaines, l’interface de Mon Compte Formation a été modifiée et il n’était plus obligatoire d’indiquer d’adresse ni de faire figurer d’agrément. La CDC a, depuis lors, rétabli l’obligation d’indiquer une adresse postale. Cependant, des dizaines d’offres que nous avons pu consulter ne comportent toujours aucun numéro d’agrément (y compris des offres déposées par des auto-écoles traditionnelles).
Par ailleurs, dans le Guide d’utilisation et de saisie EDOF daté du 4 juin 2021, il est précisé au paragraphe 2.4.5. Duplication d’offres sur la plateforme :
Dupliquer sur EDOF une offre ou une action de formation sans la modifier ou en ne modifiant que certains éléments non différenciants est proscrite. Plusieurs pratiques suspectes ont été identifiées et classées par ordre de gravité :
[…]
3. Vous dupliquez des offres et modifiez très légèrement certaines informations (intitulé, prix, lieux), alors que les actions sont quasiment identiques, la neutralité du moteur de recherche est impactée. Par exemple, vous proposez la même action de formation (même intitulé, même prix, même modalité pédagogique) dans deux lieux situés à quelques kilomètres de distance l’un de l’autre.
Des offres liées à des points de rendez-vous distants de quelques kilomètres sont donc contraires aux règles d’éligibilité de Mon Compte Formation.
La Caisse des Dépôts et Consignations ne semble effectuer aucune vérification sur les lieux indiqués. Ainsi, sont référencés en tant que centres de formation des places de parkings, des adresses sans numéro de voie et… des restaurants vietnamiens.


La Caisse des Dépôts et Consignations ne met pas en place les vérifications élémentaires pour les formations dites « en centre » et ne retire pas des annonces qui ne respectent manifestement pas les critères d’éligibilité. Elle laisse en ligne des annonces de formation « en centre » alors qu’il n’y a aucun « centre de formation » à l’adresse indiquée.
Selon nos informations, les représentants de la Caisses des Dépôts auraient validé oralement le fait de référencer des points de rendez-vous en tant que « centre de formation ». Sollicités par email, ils n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien.
La question est donc de savoir si l’autorité responsable de Mon Compte Formation est incapable de faire respecter les règles de sa propre plateforme (par manque de moyens ou manque de volonté ?), où si elle a octroyé des dérogations à certains acteurs, en contradiction avec les règles qui s’appliquent aux autres.
Quelle que soit la réponse, la position de la Caisse des Dépôts et Consignations n’est pas défendable et doit être revue.
La question du référencement des plateformes
Le référencement des points de rendez-vous en tant que « centre de formation » pose la question, plus large, du référencement des nouveaux acteurs. Il s’agit d’un débat en cours depuis plusieurs mois qui n’est pas tranché. La question a déjà été posée à l’automne dernier lors d’une réunion de travail dans les locaux de la Délégation à la sécurité routière (DSR) au sujet de la mise en place de la future « plateforme du permis de conduire ».
Comme l’indique Sandra Carasco, représentante UNIC (départements 33 et 40) « les auto-écoles en ligne voulaient être localisées là où elles fixent des rendez-vous et où elles font passer l’examen. C’est-à-dire partout en France » ou à défaut figurer sur une carte dédiée (position défendue par Benjamin Gaignault pour le compte d’Ornikar).

Les représentants des organisations professionnelles ont proposé que les plateformes soient référencées au niveau des centres d’examen du permis de conduire. Une proposition rejetée par les plateformes car une telle mesure les rendrait beaucoup moins visibles (les centres d’examen sont souvent situés en périphérie des centres urbains).
Le Ministère de l’Intérieur qui a pris 3 ans de retard sur la mise en place de la plateforme n’a pour l’instant pas tranché.
La Caisse des Dépôts doit clarifier sa position
Face à la multiplication d’offres de formation contraires à ses règles d’éligibilité et au préjudice que cela cause aux écoles de conduite, la Caisse des Dépôts et Consignations doit prendre les mesures qui s’imposent :
- soit en faisant respecter les règles existantes avec un contrôle beaucoup plus strict des offres de formation mise en ligne et un déréférencement des acteurs en cas d’infractions répétées ;
- soit en faisant évoluer ses règles d’éligibilité et en écrivant noir sur blanc que les points de rendez-vous peuvent être considérés comme des centres de formation.
Si c’est le cas, les auto-écoles de proximité sauront s’adapter et pourront créer des points de rendez-vous et des formations dans les communes environnantes. Cette solution n’est pas idéale car il en résultera une multiplication très importante du nombre d’offres de formation et une lisibilité moins bonne pour les candidats mais tous les acteurs seront remis sur un pied d’égalité.
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Mounki rejoint Enpc-Ediser
En début de semaine dernière, Enpc-Ediser, le premier éditeur de solutions pédagogiques pour les écoles de conduites, et Mounki, la start-up lyonnaise, annonçaient leur alliance.
Ce rapprochement poursuit un double objectif : permettre à Mounki de continuer le développement d’une solution simple, moderne et efficace, tout en s’appuyant sur la force et le réseau d’un acteur historique et reconnu. Pour Enpc-Ediser, il s’agit de proposer une offre complémentaire à celle proposée aux 6 500 auto-écoles que l’entreprise accompagne au quotidien, tout en profitant de l’agilité des méthodes de la start-up.
Mounki et le livret numérique nouvelle génération
Fondée en 2016 par Cédric Quadjovie et rejoint par Romain Barrier en 2018, Mounki a construit une solution numérique simple et performante pour le suivi pédagogique des élèves. Leur promesse : « simplifier l’expérience du permis de conduire » en remplaçant les fiches de suivi papier par un livret numérique nouvelle génération, consultable à tout moment sur smartphone et tablette.
La solution Mounki a été adoptée – en quelques années – par plusieurs centaines d’auto-écoles, simplifiant ainsi le quotidien de plus de 1 000 enseignants et le suivi de plus 120 000 élèves.
Un rapprochement qui a du sens, dans un contexte de réformes
Le rapprochement entre Enpc-Ediser et Mounki intervient au début d’une année 2022 qui s’annonce riche en changements et qui verra apparaître de nouveaux défis pour les écoles de conduite, avec des évolutions majeures des services d’État notamment (généralisation de Rendez-vous permis à l’ensemble du territoire, mise en place du livret numérique, etc.).
Pour Antoine Beaudonnet, directeur commercial d’Enpc-Ediser : « cette acquisition s’inscrit dans la volonté que nous avons de pouvoir proposer la meilleure offre digitale aux auto-écoles, et cela dans les meilleurs délais ». Il ajoute « Mounki est une offre complémentaire, qui s’inscrit dans une orientation UX [centrée sur l’expérience utilisateur, NDLR], s’adaptant aux besoins des auto-écoles mais aussi aux habitudes d’utilisations des client finaux : les élèves. »
S’inscrivant dans la continuité des évolutions mises en œuvre par Enpc-Ediser et dans la volonté affichée de proposer une offre universelle, capable de satisfaire tous les profils de clients, les solutions Mounki et Enpc-Ediser continuent leur développement avec leurs fonctionnalités spécifiques afin de répondre à chaque besoin.