Accueil Blog Page 3

Auto-écoles en ligne : enfin rentables ?

6
Auto ecole en ligne enfin rentables

La semaine dernière En Voiture Simone annonçait dans un communiqué de presse avoir fait un bénéfice pour la première fois de son histoire. Au cours de ces 10 dernières années, PermisMag a consacré de nombreux articles sur les plateformes. Nous avons critiqué la concurrence déloyale pratiquée par certaines d’entre elles et leurs méthodes de communication problématiques, à grand renfort de chiffres mensongers.

Dix ans plus tard, force est de constater que ces plateformes sont toujours là et qu’elles n’ont pas cessé de gagner des parts de marché. Ceux qui prédisaient leur disparition prochaine en sont pour leurs frais.

Loin de toute polémique, alors qu’une énième réforme du permis est en préparation, il nous apparaît aujourd’hui intéressant de faire un bilan sur le poids réel de ces nouveaux acteurs en compilant l’ensemble des chiffres publics.

12% du chiffre d’affaires, 15% des clients ?

Le marché de l’enseignement de la conduite représente chaque année 2,1 milliards d’euros (source étude Xerfi Le marché des auto-écoles (2021)). Un chiffre qui prend en compte les formations de la catégorie A et du groupe lourd. Le permis B seul, représente un CA annuel compris entre 1,5 et 1,6Mds€.

Qu’elles soient cotées en Bourse ou non, les principales plateformes publient chaque année leurs chiffres d’affaires.

CA 2024 Rentable ? Sources
Ornikar 100m€, dont :
– 80m€ sur l’auto-école
– 20m€ sur l’assurance
Non rentable. Serait rentable sur l’auto-école, mais pas sur l’assurance (invérifiable) Le Big Data
Stych 50m€ Rentable Interne
En Voiture Simone 30m€ Rentable Maddyness
Lepermislibre 13,1m€ Non rentable Boursorama

Ces acteurs pesaient, à eux quatre, 173 millions d’euros en 2024. Des acteurs plus petits : La Bonne Allure, Cheelo, Moniteurindependant.fr réalisent des chiffres d’affaires moins importants.

En cumulé, on estime le chiffre d’affaires des plateformes aux alentours des 180m€, soit entre 11% et 12% du chiffre d’affaires du secteur.

Raisonner en chiffre d’affaires donne une idée relativement imprécise du poids réel de ces acteurs car ces derniers pratiquent des tarifs plus bas que les auto-écoles traditionnelles. Si l’on prend en compte que les acteurs en ligne sont 15% à 20% moins chers que les acteurs traditionnels (chiffres avancés dans le rapport Dumas de 2019), cela signifie que les plateformes inscrivent et forment (en partie du moins) entre 14% et 15% des élèves, soit environ 150 000 élèves par an, en cumulé.

Les chiffres de la DSR en trompe-l’œil

On lit et on entend parfois des chiffres farfelus. Les auto-écoles en ligne ne formeraient que « 7% des candidats » et seraient marginales. Ce chiffre de 7%, repris dans la presse généraliste, a été communiqué en off par la DSR aux représentants des organisations professionnelles. Il correspond d’une part aux remontées d’heures sur le livret numérique et d’autre part au nombre d’examens effectués ces derniers mois (les deux coïncident, ce qui est normal).

Ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain, pour au moins trois raisons :

  1. il ne prend pas en compte le fait que de nombreux élèves commencent leur formation sur les plateformes et qu’ils se réorientent vers les auto-écoles traditionnelles à l’issue des 20 premières leçons ;
  2. il ne prend pas en compte que les élèves des plateformes font en moyenne moins de leçons que les élèves en école de conduite traditionnelle (avec les taux de réussite qui vont avec) ;
  3. enfin, il ne prend pas en compte l’« effet retard ». Les élèves qui s’inscrivent sur les plateformes ne sont pas forcément les plus motivés. Les inscriptions d’aujourd’hui ne se reflèteront dans les chiffres que dans 12 à 18 mois…

Ces erreurs d’appréciation et d’analyse des données sont problématiques. La DSR qui doit mener, dans les semaines à venir, une vaste étude statistique devra impérativement mettre à disposition du grand public les données brutes pour éviter que ces erreurs d’interprétation ne se reproduisent et qu’elles viennent influer sur les mesures proposées. Il faut poser le bon diagnostic pour combattre efficacement une maladie…

Une marge de progression et un plafond de verre

De manière indéniable, la mise en place de RDVPermis a servi d’accélérateur au développement des plateformes. Elles ne s’en cachent pas. Pour Édouard Rudolf le co-fondateur d’En Voiture Simone, « C’est un système très juste. Depuis, notre croissance a significativement augmenté ».

En étant réaliste, il est probable que cette croissance se poursuive dans les années à venir. En dehors d’Ornikar, les plateformes sont surtout présentes dans les grandes villes. Selon les chiffres publiés sur la Carte des auto-écoles, en Île-de-France, les auto-écoles en ligne représentent déjà 10,5% des examens. En Gironde, 17% des examens, à Toulouse 18,3%… mais seulement 8,5% dans le Rhône, 2,6% en Meurthe-et-Moselle et 3% dans le Pas-de-Calais.

Elles ont donc une forte marge de progression. Les auto-écoles en ligne font un effort de maillage territoriale, avec l’ouverture de points de rendez-vous et l’implantation dans de nouvelles villes. Il est inéluctable que leur part de marché continue à progresser.

Jusqu’à quel point ? Difficile à dire, car il est également probable qu’elles atteignent à un moment donné un « plafond de verre » au-delà duquel elles cesseront de croître. Soit parce qu’il ne sera pas économiquement rentable pour elles de se s’implanter dans des petites villes, soit parce que les élèves préfèreront payer légèrement plus cher pour une formation de meilleure qualité en auto-école traditionnelle.

Lepermislibre, maillon faible des plateformes ?

Le logo de Lepermislibre est rose, la réalité de ses comptes l’est moins ! Contrairement à ses concurrents, la start-up lyonnaise enchaîne les revers depuis son introduction en Bourse il y a deux ans.

L’entreprise ne s’est jamais remise de mauvais choix marketing et des réformes sur le CPF (qui représentait en 2022 près des 2/3 de son chiffre d’affaires). Le cours de Bourse a été divisé par 12 depuis son introduction. Pire, son chiffre d’affaires chute lourdement l’an dernier, il passe de 16,7m€ en 2023 à 13,1m€ en 2024, soit une baisse de 22%. Des pertes qui se creusent encore au 1er trimestre 2025, puisque le CA recule cette fois de 36%.

Même si elle n’est pas acquise, la défaillance d’un des principaux acteurs en ligne renverrait une image catastrophique des plateformes. Sans parler des dizaines de milliers d’élèves qui seraient impactés.

Rentabilité ne veut pas dire qualité !

Le fait que certaines plateformes soient rentables ne signifie qu’une chose : elles ont trouvé un modèle économique viable. Cela ne signifie pas qu’elles délivrent des formations de qualité aux élèves !

Leurs taux de réussite sont désormais publiés sur la Carte des auto-écoles. Ils sont en hausse, mais restent inférieurs aux taux de réussite des écoles de conduite de proximité. Les taux des auto-écoles en ligne sont aux alentours de 50%, soit 5 à 6 points inférieurs à la moyenne nationale.

Que retenir ?

Ces chiffres doivent nous permettre de tirer plusieurs enseignements.

  • Les écoles de conduite traditionnelles et les plateformes sont amenées à coexister dans les années qui viennent. Les plateformes ne « tueront » pas les auto-écoles classiques. Désormais rentables, pour certaines d’entre elles, elles ne sont pas prêtes de disparaître.
  • Qualité vs. prix d’appel. Chaque acteur a des atouts et doit capitaliser dessus. Les plateformes communiquent sur leurs tarifs car c’est leur « atout » majeur. Aux écoles de conduite traditionnelles de continuer à proposer des formations de qualité et à communiquer plus activement dessus.
  • Le marché va continuer à se réorganiser. Il est probable que ces nouveaux acteurs tendent vers 20-25% de parts de marché à long terme (d’ici 10 à 15 ans). Les écoles de conduite traditionnelles doivent continuer à s’adapter, comme elles le font depuis 10 ans. Pour cela, elles doivent continuer à innover, à se digitaliser… et peut-être à se regrouper soit en rejoignant des réseaux, soit en se regroupant au sein de structures plus importantes !

Visite médicale et permis de conduire : ce que prévoit la nouvelle directive européenne

0
Visite médicale permis senior

Un changement majeur s’annonce dans le paysage du permis de conduire européen. Le Parlement et le Conseil de l’Union européenne viennent de s’accorder sur une révision de la directive européenne qui encadre le permis de conduire. Parmi les mesures phares, la fin du permis à validité illimitée. Une réforme qui suscite déjà de nombreuses interrogations, notamment sur la question des visites médicales.

Un renouvellement obligatoire tous les 15 ans

Jusqu’à présent, dans de nombreux pays, le permis de conduire était délivré à vie, sans nécessité de le renouveler à intervalles réguliers. Ce ne sera bientôt plus le cas. La future directive prévoit que tous les permis de conduire devront désormais être renouvelés tous les 15 ans. Cette mesure vise à harmoniser les pratiques entre États membres et à mieux prendre en compte les évolutions médicales, technologiques et administratives.

Examen médical : pas de généralisation imposée

L’un des points les plus discutés de cette réforme concernait l’instauration d’un examen médical obligatoire à chaque renouvellement de permis. Sujet sensible, notamment en ce qui concerne les conducteurs âgés, cette mesure a finalement été écartée. La directive n’imposera pas aux États membres de soumettre leurs conducteurs à un contrôle médical systématique à chaque renouvellement.

Toutefois, un premier bilan de santé – incluant notamment un test de la vue et un contrôle cardiovasculaire – sera requis lors de l’obtention initiale du permis. Par la suite, chaque pays sera libre de décider s’il souhaite ou non instaurer un suivi médical périodique.

La France favorable à une approche souple

Du côté français, aucune décision officielle n’a encore été prise, mais le gouvernement semble s’orienter vers une solution plus flexible. Plutôt qu’un examen médical systématique, la France pourrait privilégier d’autres formes de contrôle, comme des formulaires d’auto-évaluation à remplir par les conducteurs eux-mêmes. Ces mesures alternatives devront néanmoins être validées au préalable par la Commission européenne.

En comparaison, certains pays ont déjà tranché. C’est le cas de l’Italie, qui impose d’ores et déjà une vérification médicale régulière, notamment en fonction de l’âge du conducteur.

Une harmonisation progressive à l’échelle européenne

Cette nouvelle directive ne sera pas mise en œuvre immédiatement. Une fois adoptée formellement et publiée au Journal officiel de l’Union européenne, elle entrera en vigueur 20 jours plus tard. Les États membres disposeront alors de quatre ans pour transposer ces dispositions dans leur droit national.

Pour les professionnels de l’enseignement de la conduite, cette réforme nécessitera à terme une adaptation des pratiques et une information claire à destination des usagers, notamment sur les nouvelles démarches administratives liées au renouvellement du permis.

Une réforme plus large du permis de conduire

Il convient de rappeler que cette révision du cadre législatif européen ne se limite pas à la question de la durée de validité ou de la visite médicale. Elle s’inscrit dans un projet plus vaste de modernisation du permis de conduire. Parmi les autres mesures prévues : la numérisation complète du permis, permettant son usage sur smartphone, ou encore la possibilité pour les jeunes de conduire certains poids lourds dès l’âge de 18 ans, sous conditions strictes de formation et de sécurité.


PermisMag : 10 ans déjà !

1
Permismag - 10 ans à informer les auto-écoles

Cette semaine, PermisMag fête ses 10 ans ! Depuis une décennie, notre magazine informe les gérants d’auto-écoles, les enseignants de la conduite, les inspecteurs du permis de conduire (et même la DSR) de l’actualité du secteur ! Petite rétrospective.

2015-2017 : Le temps des conseils

PermisMag est né un 13 avril 2015, avec un objectif à la fois simple et ambitieux : « proposer un magazine qui réponde aux enjeux auxquels font face les professionnels de la conduite : explosion des nouvelles technologies, réformes profondes du système de l’enseignement de la conduite, dans un contexte général de crise de société, et une stagnation de la mortalité sur la route. »

À cette époque, les auto-écoles en ligne viennent d’apparaître et les auto-écoles ne sont pratiquement pas digitalisées. Pendant 2 ans, les articles de PermisMag vont s’attacher à donner des conseils pratiques aux gérants d’auto-écoles pour communiquer efficacement grâce à leur site internet, à leurs réseaux sociaux ou grâce aux avis vérifiés de leurs anciens élèves. PermisMag est alors une « boîte à outils » pour gérants et futurs gérants.

Nous avons assisté aux grandes modifications que la profession a connu depuis dix ans : la loi Macron, la privatisation du code de la route, l’arrivée des plateforme et des moniteurs indépendants (et les premiers procès), mais aussi la mise en place du CPF et du label de qualité auto-école.

L’intérêt pour nos articles grandissant, nous décidons de lancer une newsletter hebdomadaire. Cette newsletter est alors gratuite et ouverte à tous (elle le restera !).

2017-2025 : Journalisme d’investigation et billets d’opinion

L’année 2017 marque un changement de style (et accessoirement de rédacteur en chef). Les articles de conseils laissent la place à des articles d’analyse.

La faillite de PermisGo est décryptée, tout comme la communication problématique d’Ornikar. Les salaires des moniteurs indépendants sont analysés pour mettre en lumière les (fausses) promesses des plateformes, ainsi que les petits arrangements de la DSR pendant l’expérimentation Candilib (l’ancêtre de RDVPermis) ou encore le lobbying de Florence Dumas en faveur des auto-écoles en ligne.

Certains articles ont un écho particulier ! PermisMag révèle que l’État français a pris une participation dans Ornikar (via BPI France), mais surtout que les chiffres communiqués sont gonflés. Lorsque Lepermislibre s’introduit en Bourse, nous publions un long article d’analyse intitulé Lepermislibre : une introduction en Bourse qui masque des difficultés ? L’évolution du cours nous donnera largement raison !

Ces articles d’analyse sont parfois accompagnés de billets d’opinion sur des sujets divers et variés, tels que le prix du permis, l’excès de réglementation ou sur des sujets pratiques, impactant directement les écoles de conduite, comme la garantie financière.

Ouvert à tous, PermisMag s’est attaché à donner la parole à tous les acteurs de la profession : organisations professionnelles (ici et ici), réseaux d’auto-écoles (ici et ici), syndicats d’inspecteurs (ici), fournisseurs (ici et ici) et mêmes aux auto-écoles en ligne (ici).

PermisMag en quelques chiffres

En 10 ans, PermisMag a réussi à s’imposer comme LE magasine en ligne des professionnels de l’enseignement de la conduite et l’un des deux médias de référence de la profession. Si l’on devait résumer cette décennie de présence en quelques chiffres :

  • 600 articles, soit un peu plus d’un article par semaine sans interruption ;
  • 300 000 visiteurs uniques l’an dernier et près d’un million de pages vues. Une audience en croissance qui va bien au delà de la profession puisque nos articles sont désormais repris dans Google Actualités.
  • 12 500 abonnés à nos newsletters, dont une très grande majorité de professionnels de l’enseignement de la conduite.
  • du contenu 100% gratuit (avec un peu de pub).

L’avenir de PermisMag

Nous terminons aujourd’hui le premier chapitre de notre histoire. Bien d’autres restent à écrire ! Nous allons continuer dans les 10 ans qui viennent à vous informer sur les sujets qui vous intéressent et qui vous impactent au quotidien.

Fidèles à nous même, nous allons conserver notre liberté de ton et de pensée en évitant toute récupération, quelle qu’elle soit. Cette liberté plait à beaucoup, elle en dérange certains (qui nous considèrent comme un « petit blog »). Peu importe.

Nous allons continuer à analyser en profondeur les sujets qui n’intéressent pas les médias « grand public » et à porter la voix des écoles de conduite. Merci à tous pour votre fidélité, pour vos nombreux commentaires ou « coups de gueule » et longue vie à PermisMag !

Envie de nous contacter ?

Vous avez un sujet d’article, une remarque, une information ou une suggestion à nous faire ? N’hésitez pas à nous contacter par email : contact@permismag.com


Les auto-écoles de Seine-et-Marne appellent à manifester le lundi 14 avril

1
Manifestation auto-écoles Seine-et-Marne - PermisMag

Après les auto-écoles des Hauts-de-Seine, il y a un mois, ce sont désormais les auto-écoles de Seine-et-Marne (77) qui appellent à manifester pour dénoncer le manque de places d’examen. Elles organisent un rassemblement le 14 avril 2025 à partir de 10h à Melun, devant la préfecture.

Manque de places d’examen

Cette manifestation est organisée par un collectif d’écoles de conduite non syndiquées. Elles réclament plus de places d’examen donc plus d’inspecteurs du permis de conduire.

Les syndicats qui sont déjà reçu chaque trimestre par le BER et par le cabinet du préfet, n’appellent pas à manifester. Ils soutiennent les revendications des non-syndiqués. Ils demandent plus de production de places d’examen.

Le BER a d’ores et déjà annoncé l’arrivée de 4 examinateurs supplémentaires d’ici l’automne.

Un premier rendez-vous manqué

Un premier rendez-vous entre une cinquantaine de gérants devait avoir lieu le 7 avril à 10h30 à la DDT de Vaux-le-Pénil. Cette réunion a été annulée suite au dépôt d’une déclaration de manifestation pour le 14 avril.

Les auto-écoles du collectif seront finalement reçues par le préfet le lundi 28 avril.


[Réforme du permis] La DSR annonce une enquête statistique avant l’été

17
Réforme permis DSR annonce étude statistique

Les articles de PermisMag ne sortent généralement pas du « petit monde » de l’auto-école. Notre article d’il y a deux semaines — intitulé Refonte de l’arrêté de 2009 : quelles conséquences sur les écoles de conduite ? — a fait exception puisque le sujet a été repris par Le Canard Enchaîné, Le ParisienBFM TV, 20 Minutes, La Tribune et par une bonne partie de la presse généraliste. A priori anodin, le sujet de la refonte de l’arrêté de 2009, risque en effet d’avoir un fort impact sur les écoles de conduite mais également sur les candidats. Il donne lieu en coulisses à des grandes manœuvres de lobbying de la part de tous les acteurs.

Des propositions diverses et variées

Sollicités par les médias, les principaux acteurs de la professions se sont défendus de vouloir faire « augmenter le prix du permis de conduire » et ont présenté des mesures destinées à régler le problème de places d’examen :

  • Dans un communiqué de presse, Mobilians ESR demande un allongement de la formation initiale. L’OP majoritaire demande à faire passer « la formation minimum obligatoire de 20h à 28h aura pour conséquence de ne plus mentir aux Français et de baisser le coût final du permis de conduire de 35h à 28h. Ainsi les coûts pour les élèves seraient réduits d’au moins 7 heures, tout en permettant davantage de succès et une meilleure sécurité. »
  • De son côté, Patrick Mirouse, président du Groupe ECF, défend la mise en place d’un test de niveau en fin de formation. Ce test, dont les modalités exactes restent à définir, permettrait de s’assurer que seul les élèves dont le niveau est suffisant puissent se présenter à l’examen. Il pourrait être effectué sur un simulateur, à l’instar des tests de perception des risques pratiqués en Belgique. Une proposition également soutenue par Karl Raoult, vice-président du réseau CER, depuis plusieurs mois.
  • Du côté des plateformes, la tendance est à la défense du statu quo. Édouard Rudolf, cofondateur d’En voiture Simone a déclaré au Parisien : « De vieux acteurs traditionnels veulent changer la loi pour brider l’innovation et prendre en otage le pouvoir d’achat des Français. »

La DSR ordonne une étude d’impact

Certaines idées mises en avant peuvent être intéressantes… à conditions de s’assurer qu’elles soient efficaces. Pour ce faire, les prises de décisions doivent s’appuyer sur des données chiffrées, fiables et surtout publiques (pour éviter qu’elles ne soient manipulées).

Nous dénoncions dans notre article une réforme menée à l’aveugle, sans données et sans aucune étude d’impact. Une réforme qui pénaliserait financièrement certains élèves, sans forcément régler les problèmes de place existants, ni augmenter les marges des écoles de conduite. Bref, une réforme « perdant-perdant »

Il semblerait que nous ayons été entendus puisque la DSR a mis la réforme en pause. Interrogée par Le Parisien, Florence Guillaume déclare que « rien n’a été acté, aucune décision n’a été prise ». La Délégation attend les résultats d’une vaste étude statistique sur le parcours des apprenants, qui sera rendue avant l’été et guidera l’arbitrage définitif concernant l’arrêté de 2009 qui fixe le cadre de l’enseignement pratique de la conduite.

Cette étude sera probablement confiée au Bureau de la Qualité et de la Modernisation des examens (BQME), nouvellement créé au sein de la DSR. Pour être sérieuse et crédible, elle devra répondre à un certain nombre de questions :

  • elle devra démontrer la corrélation entre l’augmentation du nombre de leçons et le taux de réussite (en particulier pour les candidats qui passent moins de 28 heures) ;
  • elle devra calculer l’impact attendu au niveau national et départemental sur les taux de réussite et les délais de présentation ;
  • elle devra chiffrer précisément le nombre de candidats qui passent en moins de 28 heures, ainsi que le nombre de leçons supplémentaires qu’ils devront prendre en cas d’allongement des formations, mais aussi l’impact financier pour ces candidats ;
  • enfin, elle devra analyser l’impact économique sur les écoles de conduite, en matière d’emploi et de salaires. Avoir à produire 1 million de leçons de conduite supplémentaires, dans un marché en pénurie de main d’oeuvre ne sera pas sans conséquences…

PermisMag annonce d’ores et déjà qu’il sollicitera la DSR (et possiblement la CADA) pour que les données brutes et les résultats de l’étude soient rendus publics.

Que retenir ?

La profession fait face à un ensemble de défis : pénurie de main d’œuvre, manque de places d’examen, délais de présentation trop longs, marges trop faibles et augmentation de la mortalité sur les routes. Plutôt que de s’affronter par médias interposés, la profession gagnerait à se parler et à se mettre d’accord sur les mesures à prendre pour résoudre chacun d’entre eux.

La DSR a un rôle à jouer ! Elle doit rassembler l’ensemble des acteurs (organisations professionnelles, réseaux, plateformes, éditeurs, syndicats d’inspecteurs, associations de consommateurs, etc.) autour de la table afin de trouver des solutions, sans arrière pensées et sans petits calculs politiques ou économiques.

Le dernier mot restera au politique. Le président Macron a fait d’un permis de conduire un symbole. Malgré toutes les tentatives de lobbying des uns et des autres, il est probable que les marges de manœuvre de la DSR soient en réalité très faibles. La Déléguée interministérielle, Florence Guillaume, a déclaré au Parisien : « nous avons besoin de réfléchir sereinement, de peser les choses, mais j’aurai à cœur qu’il n’y ait pas de surenchère dans le coût du permis, qui est un outil de mobilité, et à ce titre absolument précieux. » Tout est dit !

 


La DSR annonce la création du Bureau de la Qualité et de la Modernisation des Examens (BQM)

1
DSR - Bureau de la Qualité et de la Modernisation des Examens

La Délégation à la Sécurité routière DSR a annoncé ce jour une réorganisation en son sein avec la création du Bureau de la Qualité et de la Modernisation des Examens (BQM) au sein de la sous-direction de l’éducation routière et du permis de conduire.

Les missions du BQM

Les missions du BQM sont les suivantes :

  • Garantir la qualité des épreuves du permis de conduire à l’échelle nationale.
  • Moderniser le système d’examens.
  • Renforcer la lutte contre la fraude.

Cette évolution stratégique vise à améliorer continuellement le service rendu aux usagers, aux bureaux d’éducation routière et aux professionnels. Le BQM sera votre interlocuteur privilégié pour toutes les questions relatives à la qualité, à la modernisation et à l’intégrité du système de passage des examens du permis de conduire.

La composition du Bureau

Le nouveau bureau est composé de :

  • M. Frédéric GILLODES, chef de bureau.
  • Mme Anne SEBIRE-LOUIS, Mme Maryline ANTHIERENS, M. Nicolas JAUFFRET et M. Richard HUA, experts techniques et métier.

[Permis de conduire] Le Parti socialiste plaide pour des aides universelles sans condition de bénévolat

0
Propositions Parti socialiste Permis

Le Parti socialiste (PS) a récemment dévoilé une contribution avec des propositions pour réformer les aides au permis de conduire, dénonçant un système jugé injuste et inefficace. À travers cette initiative, les socialistes souhaitent alerter les pouvoirs publics sur les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes, en particulier ceux issus des milieux les plus modestes ou vivant en zone rurale.

Un constat d’inégalité territoriale et sociale

Le PS rappelle que le permis de conduire constitue aujourd’hui un levier essentiel d’insertion sociale et professionnelle. Or, son coût élevé reste un frein majeur pour de nombreux jeunes sans soutien familial. Cette difficulté est d’autant plus marquée en milieu rural, où l’absence de transports en commun rend le permis indispensable pour accéder à l’emploi, aux études ou aux services. Dans ces territoires, conditionner l’obtention d’aides financières au permis à des heures de bénévolat — pratique courante dans certaines collectivités locales — revient, selon le PS, à exclure les jeunes les plus fragiles d’un droit fondamental : la mobilité.

La critique d’un « chantage aux aides »

Le Parti socialiste dénonce ce qu’il qualifie de « chantage à la précarité ». Imposer une contrepartie en bénévolat à des jeunes déjà confrontés à la précarité ou à l’instabilité de l’emploi est perçu comme une mesure stigmatisante et injuste. Le PS y voit une confusion entre mérite et égalité républicaine. Pour les socialistes, ces conditions imposées rappellent d’autres dispositifs controversés, comme le projet de conditionner le RSA à des heures d’activité. Selon eux, il ne peut y avoir de vraie justice sociale sans un accès inconditionnel à la mobilité.

Les propositions du Parti socialiste

Face à ces constats, le PS propose un plan d’action ambitieux visant à garantir un accès universel au permis de conduire :

  • Supprimer toute obligation de bénévolat pour bénéficier des aides publiques au permis.
  • Mettre en place un financement public du permis, modulé en fonction des ressources des bénéficiaires.
  • Intégrer le permis de conduire dans les parcours de formation, notamment en lycée professionnel ou en apprentissage.
  • Développer des dispositifs spécifiques pour les jeunes vivant en zones rurales, afin de compenser l’absence de transports collectifs.

Une vision d’égalité et d’émancipation

Pour le Parti socialiste, le permis de conduire ne doit pas devenir un parcours du combattant réservé aux plus favorisés. Leur objectif est clair : faire du droit à la mobilité un droit universel, sans condition discriminante. Ces propositions s’inscrivent dans une logique d’égalité républicaine et de justice sociale. Elles devraient susciter l’attention des professionnels de l’enseignement de la conduite, directement concernés par ces enjeux, ainsi que des collectivités locales qui attribuent les aides au permis. Reste à savoir si ces propositions trouveront un écho dans les débats politiques à venir et si elles inspireront d’autres initiatives pour faciliter l’accès au permis de conduire, enjeu central pour la jeunesse et les territoires.


[Fraude] SNICA-FO demande la re-nationalisation de l’examen du code

0
Fraude code SNICA-FO renationalisation examen

En réaction au documentaire Envoyé spécial, diffusé sur France 2 le jeudi 26 mars, SNICA-FO, le premier syndicat d’IPCSR a publié un communiqué appelant à re-nationaliser l’examen du code de la route. PermisMag vous détaille la mesure proposée.

La DSR accusée de fermer les yeux

La fraude à l’examen du code est bien connue des inspecteurs et des professionnels de l’enseignement de la conduite. Des chiffres circulent, certains farfelus, mais tous s’entendent sur le fait que cette fraude est massive. Dans le reportage Envoyé Spécial, les journalistes interrogeaient un gérant de centre d’examen qui se vantait d’avoir vendu 1450 examens à lui tout seul. Il existe des dizaines de centres verreux, dont certains encore en activité.

Dans son communiqué, SNICA-FO accuse la DSR de laxisme sur le sujet : « L’Administration le sait : la fraude à l’examen du code de la route est hors de contrôle.

Pourtant, la DSR (délégation à la sécurité routière) continue d’essayer de vider la mer à la petite cuillère. Et si les résultats sont très médiocres au regard de l’ampleur du phénomène, cette lutte vouée à l’échec coûte extrêmement cher au contribuable. »

Des progrès ont été faits depuis le printemps 2024, avec une série de mesures imposées aux opérateurs. Deux opérateurs ont perdu leur agrément : France Code et Exacode. La fraude reste néanmoins à un niveau très élevé.

La solution : renationaliser l’examen ?

Pour SNICA-FO : « il existe pourtant une solution pour stopper ces fraudes à moindre coût : Renationaliser l’examen du code de la route. »

Le syndicat va même jusqu’à détailler les modalités de mises en place de la mesure. Il propose « d’offrir aux apprentis conducteurs des salles d’examen en mode « libre-service », exactement comme c’est le cas dans les organismes agréés, mais avec un accès gratuit et des contrôles assurés par des fonctionnaires. À quelques exceptions près, cela peut se faire à effectif constant. »

« Éradiquer la fraude »

Nous avons interrogé Philippe DESTARKEET, le secrétaire général de SNICA-FO, sur la faisabilité de la re-nationalisation de l’examen théorique. Selon lui, il n’y a pas de débat sur ce point : « l’administration dispose de centaines de locaux qui permettraient d’accueillir ces examens. Quant aux personnels chargés de faire passer l’examen, il y a plus de fonctionnaires chargés de lutter contre la fraude qu’il n’y en avait pour faire passer l’examen il y a 10 ans. » Il estime que la re-nationalisation de l’examen « nécessiterait que peu de recrutements. »

Selon lui, SNICA-FO ne souhaite pas nécessairement revenir à l’ancien modèle d’examens collectifs organisés en préfectures à horaires fixes : « On pourrait s’inspirer de ce qui se pratique : une réservation de place sur des créneaux en libre service mais des examens gérés par des fonctionnaires. L’État garantit ainsi la validité de l’examen. » La re-nationalisation de l’examen théorique étant, selon Philippe DESTARKEET, « la seule solution pour éradiquer la fraude. »


La FFMC manifeste le 6 avril contre les ZFE

0
FFMC manifestation 6 avril 2025

La Fédération Française des Motards en Colère appelle à une mobilisation nationale des motards et de tous les usagers de la route contre les ZFE, le dimanche 6 avril 2025, en association avec le collectif « Les #Gueux » et le soutien de nombreux maires et élus partout en France.

Des ZFE de plus en plus nombreuses

Depuis le 1er janvier 2025, 25 métropoles françaises sont soumises à des ZFE, toutes différentes les unes des autres, empêchant leur accès à plus de 12 millions de Français propriétaires d’un véhicule classé Crit’Air 3 ou plus.

Avec des règles et des calendriers différents selon les villes, il est compliqué pour les conducteurs de s’y retrouver. Les usagers ne savent plus où ils peuvent circuler, ce qui complique leurs déplacements et génère un sentiment d’arbitraire.

Une mesure injuste selon la FFMC

Dans un contexte où chacun est conscient des enjeux écologiques et de santé publique, cette mesure reste antisociale car elle fait porter de façon injuste la responsabilité de la pollution sur les plus défavorisés. N’ayant pas les moyens d’acheter un véhicule récent, ils se retrouvent exclus de certaines zones urbaines. Ce qui limite ainsi leur accès à l’emploi, aux services et aux loisirs faute de solutions alternatives et d’accès aux transports en commun.

Les professionnels qui dépendent de leur véhicule pour travailler (artisans, commerçants, livreurs…) sont également pénalisés. Les ZFE entraînent des coûts supplémentaires (remplacement de véhicule, amendes…) qui fragilisent leur activité.

Une mesure contestée depuis longtemps

Les motards, mobilisés contre les ZFE depuis plus de 14 ans, dénoncent la mise en place de cette politique publique, au dépend d’une grande partie de la population.

« On purifie l’air des riches en chassant les pauvres », dit Alexandre Jardin, écrivain, cinéaste, lanceur d’alerte et initiateur du collectif « Les #Gueux ».


ECF élue « Marque préférée des Français » dans la catégorie Auto-école

2
ECF marque préférée des Français

ECF vient d’être élue « Marque préférée des Français » dans la catégorie « auto-écoles » : une récompense décernée à l’issue d’une étude réalisée par l’institut de sondage Opinion Way en mars 2025. L’annonce a été faite à l’occasion du rallye-échange qui se tenait en début de semaine à Charenton-le-Pont (94).

Pour Patrick Mirouse, Président du Groupe ECF, « recevoir le titre de Marque Préférée des Français dans ce secteur en pleine transformation est un vrai motif de fierté pour le réseau ECF ! En effet, nous avons su évoluer vers un modèle original qui repose sur deux piliers essentiels : un ancrage local de proximité, et une digitalisation des méthodes d’apprentissage et du parcours clients. Cette spécificité nous permet de répondre de façon optimale aux attentes de nos élèves et les accompagner à chaque étape de leur apprentissage avec efficacité ».

ECF est arrivée sur la 1ère place du podium en obtenant le plus grand nombre de « J’aime » après une étude réalisée du 5 au 7 mars 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1259 personnes de la population française de 18 ans et plus, dans la catégorie « auto-écoles ».

La question posée était la suivante : « Parmi ces marques de centres d’auto-école, quelles sont celles que vous aimez ? ». ECF a récolté 32% des votes favorables, suivi par CER Réseau (13%), Ornikar (11%), En Voiture Simone (10%), City’Zen (6%), Lepermislibre (5%), Stych (4%), Cheelo (3%), La Navette (2%) et INRI’S (2%).

ECF forme chaque année quelques 250 000 personnes à la mobilité, dans les 450 agences que compte le réseau en France. En 2024, ECF a réalisé un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros, tous adhérents confondus. Le groupe emploie aujourd’hui 4000 collaborateurs sur tout le territoire.